Numéro 5327 octobre 2021
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Une humanité, une lutte
Tout en oeuvre pour humaniser l’environnement naturel et social
Journées mondiales d’action pour la justice climatique
Le 6 novembre, pendant que les dirigeants mondiaux se réuniront à Glasgow pour le sommet mondial sur le climat COP26, des gens partout dans le monde vont descendre dans la rue pour réclamer la justice climatique.
Les actions sont initiées par la Coalition COP26 en Grande-Bretagne dans le cadre d’un programme d’activités qui se déroulera tout au long des deux semaines de la conférence. Le programme comprend également un sommet des peuples du 7 au 10 novembre et des assemblées quotidiennes à la place Adélaïde, sur la rue Bath, à Glasgow, où les participants entendront des rapports sur les négociations de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) pour mettre au point des plans de réponse rapide et d’actions et discuteront des questions stratégiques auxquelles sont confrontés les mouvements mondiaux pour la justice climatique.
Dans leur appel pour la journée d’action du 6 novembre, les organisateurs déclarent :
« Les problèmes mondiaux nécessitent des solutions mondiales. Les décisions prises à la COP26 détermineront la réponse (ou la non-réponse) des gouvernements à la crise climatique. Ces gouvernements décideront qui sera sacrifié, qui s’en sortira et qui fera des profits.
« Jusqu’à présent, les gouvernements ont fait trop peu et trop tard : ils se sont entendus avec les grandes entreprises et se sont cachés derrière des ‘solutions’ vertes qui n’existent pas encore, qui ne sont pas à la mesure du problème et qui, dans de nombreux cas, reposent sur une exploitation encore plus intense des peuples et de la planète. La justice ne nous sera pas donnée par les dirigeants mondiaux et ne sera pas servie par les grandes entreprises. Nous sommes les seuls à pouvoir imaginer et construire un avenir qui fonctionne pour nous tous. Les solutions transformatrices dont nous avons besoin pour survivre et construire un monde plus juste et équitable ne peuvent être apportées que par l’action collective, la solidarité et la coordination, depuis nos communautés locales et au niveau international.
« Nous rassemblons des mouvements du monde entier afin de renforcer le pouvoir de changer le système – les mouvements autochtones, les communautés de première ligne, les syndicats, les groupes de justice raciale, les jeunes grévistes du climat, les travailleurs de la terre, les paysans, les ONG, les campagnes communautaires de base, les mouvements féministes, les groupes religieux, pour n’en citer que quelques-uns. Où que vous soyez dans le monde, il est temps de rejoindre la lutte pour la justice climatique. Nous avons besoin que tous mettent la main à la roue : dans les endroits de travail, les communautés, les écoles, les hôpitaux et au-delà des frontières nationales. Les communautés autochtones, les communautés de première ligne et du Sud seront au centre de notre action. Nous avons besoin de votre aide pour amplifier leurs voix et leurs revendications. »
La Conférence des Nations unies sur le climat s’ouvre à Glasgow, en Écosse
Manifestation à Berlin le 22 octobre 2021, en préparation pour la COP26
La Conférence des Nations unies sur le climat, appelé COP26, débute à Glasgow, en Écosse, ce dimanche 31 octobre et se poursuit jusqu’au 12 novembre. COP signifie Conférence des parties et il s’agit de sa 26e réunion.
Depuis 1992, des chefs d’État, des ministres de haut niveau et des diplomates et des dirigeants d’entreprise, à qui se joignent quelques organisations non gouvernementales (ONG), se réunissent pour faire des promesses sur la crise climatique qui s’aggrave chaque année. Ils ont signé un traité promettant de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et de prévenir les changements dangereux du climat.
Comment assurer la production, le développement et la distribution de manière durable n’est pas sorcier, mais pour cela il faut des gouvernements qui investissent les peuples du pouvoir de décision et qui placent l’environnement naturel et social, et non les intérêts des riches, au centre des décisions. Voilà le problème auquel sont confrontés les peuples en ce XXIe siècle. Pour ce qui est de protéger notre Terre Mère, les solutions sont bien connues mais le pouvoir décisionnel n’est pas entre les mains des peuples dans la plupart des pays, surtout les peuples des grandes puissances qui ne permettent pas le règlement de ces questions de façon rationnelle et pacifique.
Pour les peuples du monde, il s’agit de s’engager dans le renouveau politique afin de pouvoir remplacer les gouvernements corrompus qui profitent de toutes les occasions pour faire faire plus d’argent aux oligopoles qu’ils servent.
Les grandes puissances bloquent en fait toute action qui n’est pas conforme aux exigences des riches qu’elles servent. Aujourd’hui ces exigences sont que les riches veulent être payés pour la construction d’installations de captage du carbone, la mise en place de tout projet énergétique respectueux de l’environnement, pour le renouvellement de leurs infrastructures afin de les adapter aux développements scientifiques et technologiques qui mettent l’accent sur l’utilisation de l’intelligence artificielle, les nouvelles techniques de production, les minéraux de terres rares et la concurrence sur le marché mondial néolibéral.
Des termes comme « économie verte » sont utilisés pour laisser entendre que les méthodes utilisées sont durables et respectueuses de l’environnement, alors qu’en réalité elles ne répondent pas aux revendications des peuples du monde qui exigent des comptes pour les décisions qui sont prises. L’expression « blanchiment vert » a été inventée pour souligner l’escroquerie derrière l’affirmation que divers projets sont respectueux de l’environnement, en particulier ceux qui sont conçus pour servir les objectifs de la production de guerre et des forces armées, qui sont les plus grands pollueurs du monde à l’heure actuelle. Ainsi, on nous dit :
« L’Accord de Paris a créé une méthode originale pour atteindre cet objectif. Elle fonctionne comme un GoFundMe (une plateforme de collecte de fonds), sauf que c’est fait pour la planète. Les pays proposent leurs ‘contributions’ individuelles – leurs plans spécifiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les Nations unies les additionnent ensuite et calculent si la somme est suffisante ou si, comme c’est le cas actuellement, il reste un écart entre ces plans et ce que les climatologues estiment nécessaire pour éviter les effets les plus catastrophiques. »
« La réunion de Glasgow oblige les pays à déclarer leurs plans de réduction des émissions, et peut-être à aller plus loin. »
La crise du climat est devenue une affaire grave et elle cause des ravages partout dans le monde. Les discours sans lendemain ne la résoudront pas. Le Renouveau encourage les Canadiens et les Québécois à unir leurs forces à celles des jeunes et des peuples du monde qui manifestent pour la justice climatique. Joignez-vous à la Journée mondiale d’action pour la justice climatique du 6 novembre, au Sommet des peuples du 7 au 10 novembre et aux actions qui soutiennent l’environnement naturel, comme les actions au Canada à la défense du droit des Wet’suwet’en de prendre les décisions sur leurs territoires qui protègent l’environnement naturel d’une manière importante.
Le battage médiatique qui accompagne
la conférence sur le climat
Les conférences des Nations unies sur le climat font l’objet d’un énorme battage médiatique. Le sommet de novembre est présenté comme « un tournant potentiel dans la lutte pour éviter les pires effets des changements climatiques ».
Une agence de presse le décrit comme un « cirque à plusieurs cercles ». « Dans le cercle le plus fermé, les diplomates aux badges bleus de près de 200 pays débattront du libellé d’une déclaration qui sera publiée à la fin de la réunion et qui contiendra toutes les décisions réelles. Les autres lieux de Glasgow seront envahis par des célébrités, des groupes industriels, des activistes du climat et des chercheurs universitaires, qui ont chacun leurs priorités. Des manifestations sont attendues. Ce sera comme une session du Congrès, un salon de l’auto et une manifestation politique, le tout fusionné en un seul spectacle. »
Cela donne le ton pour une conférence qui ne discutera de rien sérieusement. On nous dit :
« Il y a un objectif principal : se rapprocher de la réalisation des promesses que les nations ont faites il y a six ans à la COP21 à Paris. Dans le cadre de l’accord de Paris, les pays se sont engagés à réduire collectivement leurs émissions de gaz à effet de serre afin d’éviter que la planète ne se réchauffe de plus de 1,5 degré C (2,7 degrés Fahrenheit) par rapport à l’ère préindustrielle. Les pays riches ont également promis d’apporter une aide importante aux nations les plus pauvres pour les aider à faire face aux changements climatiques et à réduire leurs propres émissions à effet de serre. »
Sur ce qui est fait pour mettre en oeuvre ces promesses, on nous dit :
« Les progrès vers ces objectifs ont été au mieux hésitants. Mais la pression s’accroît pour que des mesures plus audacieuses soient prises, car les scientifiques affirment que le réchauffement de la planète s’accélère, entraînant des vagues de chaleur et des tempêtes plus fréquentes et plus intenses, ainsi que la destruction des écosystèmes. La planète s’est déjà réchauffée d’environ un degré Celsius. Pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 degré C, il faudra réduire rapidement et radicalement les émissions mondiales de gaz à effet de serre, pour les ramener pratiquement à zéro d’ici une trentaine d’années. »
« C’est sans doute la COP la plus importante depuis 2015 », déclare Christiana Figueres qui a été secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) de 2010 à 2016[1]. « Nous allons [faire] le tour de la table, nous allons être transparents les uns envers les autres. Nous allons dire ce que nous avons fait. Et surtout, ce que nous allons faire de plus. »
« Les gens veulent être vus comme faisant ce qu’il faut », explique Rachel Kyte, doyenne de la Fletcher School of Law and Diplomacy de l’Université Tufts.
En d’autres termes, la COP26 va générer davantage d’air chaud.
Selon l’organisation à but non lucratif Climate Action Tracker, les principaux pays pollueurs ont soumis des plans qui sont soit « gravement insuffisants », soit « très insuffisants ».
Cette année, les États-Unis ont promis de réduire de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre (par rapport aux niveaux de 2005) d’ici à 2030 et de verser 10 milliards de dollars par an en aide économique axée sur le climat aux pays à faible revenu. Le Congrès n’a pas adopté de loi, telle que la proposition de programme de performance en matière d’électricité propre, qui permettrait d’atteindre ces objectifs, « et il semble de plus en plus que cela ne se fera pas », rapporte la National Public Radio (NPR) aux États-Unis.
La NPR poursuit en disant que les nations n’ont pas non plus tenu leurs promesses en matière de « financement du climat » – des engagements de 100 milliards de dollars par an qui, selon les pays pauvres, ne sont pas seulement non tenus, mais aussi terriblement insuffisants. « Les pays en développement émettent de faibles quantités de polluants qui piègent la chaleur, mais ils souffrent toujours de ses effets et disposent de moins de ressources pour y faire face. »
« Selon les dernières estimations de l’Agence internationale de l’énergie, si tous les pays respectent pleinement leurs engagements actuels en matière de climat, la courbe mondiale des émissions de gaz à effet de serre commencera à s’infléchir. Dans ce scénario, les températures moyennes mondiales augmenteraient de 3,7 degrés Fahrenheit par rapport aux niveaux préindustriels d’ici la fin du siècle. (Ces températures moyennes ont déjà augmenté d’environ deux degrés Fahrenheit.) »
En outre, les négociateurs tenteront de régler les derniers détails de ce qu’on appelle le « règlement de Paris ». Il s’agit notamment de règles concernant la manière dont les pays doivent communiquer leurs objectifs en matière d’émissions et le fonctionnement d’un système de « marchés du carbone », dans lequel un pays peut effectivement acheter des réductions d’émissions d’un autre pays.
Tout cela montre que la sauvegarde de l’environnement naturel et la prévention des catastrophes climatiques nécessitent que les peuples prennent les choses en main pour un renouveau du processus décisionnel à tous les niveaux. Ceux qui représentent les intérêts des peuples sont laissés en dehors de la prise de décision de la COP26, comme le montrent leurs affiches et les revendications qu’ils font au nom de l’environnement naturel et social.
Note
1. En assumant la responsabilité des négociations internationales sur les changements climatiques après l’échec de la conférence de Copenhague en 2009, Christiana Figueres était déterminée à mener le processus vers un cadre réglementaire universellement accepté. Pour atteindre cet objectif, elle a présidé les conférences des parties de Cancun 2010, Durban 2011, Doha 2012, Varsovie 2013 et Lima 2014, qui ont été couronnées de succès, et ses efforts ont abouti à l’accord historique de Paris en 2015. Tout au long de son mandat, Christiana Figueres a rassemblé des gouvernements nationaux et infranationaux, des entreprises et des militants, des institutions financières et des communautés de foi, des groupes de réflexion et des fournisseurs de technologie, des ONG et des parlementaires, afin de parvenir ensemble à un accord sans précédent sur les changements climatiques. Pour cette réalisation, on lui attribue le mérite d’avoir créé une nouvelle marque de diplomatie collaborative.
Les compagnies pétrolières exigent des stratagèmes pour payer les riches pour construire des installations de captage du carbone
Selon Reuters : « Les compagnies de pétrole et de gaz ont demandé au gouvernement canadien de créer un crédit d’impôt qui couvrirait 75 % des coûts pour la construction d’installations de captage du carbone pour réduire les émissions de gaz à effet de serre », a dit le principal regroupement de l’industrie énergétique le 21 octobre.
« C’est au mois d’août que l’Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP) a fait la demande au ministère des Finances, juste avant les élections fédérales, et a fixé le crédit d’impôt à un niveau permettant de prévoir des retombées économiques, selon Ben Brunnen, le vice-président des sables bitumineux de l’ACPP. »
La demande de l’ACPP est en fait un aveu que les vieux rapports économiques fondés sur la propriété qui bénéficient aux compagnies et aux investisseurs privés ne fonctionnent plus. Une nouvelle direction est requise qui reconnaît que l’économie d’aujourd’hui est socialisée et que, pour que les diverses entreprises et les divers secteurs puissent jouer leur rôle de façon socialement responsable, ils doivent être centrés sur l’être humain et placés sous le contrôle du peuple et non celui d’intérêts privés mondiaux.
La construction d’installations de captage du carbone est une des façons de relever le défi posé au secteur énergétique d’une manière socialement responsable. Une autre des façons proposées récemment est de nettoyer le grand nombre de sites pétroliers ou gaziers orphelins ou abandonnés, dont les propriétaires privés refusent d’assumer la responsabilité.
La production énergétique requise à` l’ère moderne est depuis longtemps reconnue comme étant une responsabilité sociale qui doit être organisée en tant que service public. Comment y arriver tout en tenant compte de la santé et du bien-être de la Terre Mère et des êtres humains qui l’habitent, lesquels n’ont a jamais fait partie des soucis des riches oligarques. La recherche du profit maximum à tout prix est ce qui motive leurs aventures en production, et c’est pourquoi il faut un nouveau but et une nouvelle direction prosociale de l’économie, y compris un contrôle centré sur l’être humain. Comment oeuvrer à établir une nouvelle direction est le défi que la classe ouvrière doit relever.
Les oligarques considèrent que les fonds publics leur appartiennent de droit
Les oligarques dans toute l’économie veulent l’énergie pour faire fonctionner leurs installations et ils exigent du même coup un rendement maximal de la production et de la distribution de l’énergie. Comment la fourniture d’énergie requise dans une économie moderne peut-elle être faite de manière socialement responsable si le but central et déterminant est le profit privé maximum ?
Dans le contexte de la direction actuelle de l’économie, la simple prétention de défendre l’environnement, sans parler des mesures réelles, s’accompagne toujours et nécessairement de stratagèmes pour payer les riches. Si on demande aux producteurs d’énergie privés de produire de façon responsable et de nettoyer la pollution et les dégâts dans leur sillage, ils exigent que les ressources communes provenant d’autres secteurs de l’économie soient utilisées. Ils refusent de même envisager l’alternative d’un nouveau but prosocial et d’une nouvelle direction de l’économie, avec des rapports de propriété qui correspondent au caractère socialisé de la production moderne. C’est une idée qui heurte leur caractère de classe et leur être.
Ben Brunnen dit à Reuters que le captage du carbone pour la production de pétrole et de gaz est plus dispendieux parce que le volume capté est « moins concentré que celui d’autres importants émetteurs, tels que les usines d’engrais. Il en résulte que les coûts de captage par tonne sont plus élevés pour les compagnies pétrolières. […] ‘Pour cette raison, ce [crédit d’impôt pour payer les riches] doit viser à établir un équilibre et refléter les réalités économiques. Le rôle du gouvernement doit être de fournir un cadre équitable qui permette aux compagnies de faire des investissements’. »
En quoi le rôle du gouvernement est-il de trouver un « équilibre » pour payer les riches ? En quoi le rôle du gouvernement est-il de « fournir un cadre équitable » pour que les compagnies fassent des profits maximums et de protéger et de faire grossir leur richesse personnelle et leur privilège de classe ? La seule réponse possible est que les oligarques contrôlent les affaires politiques du pays et la direction de l’économie. Pour « refléter les réalités économiques », il faut une nouvelle direction de l’économie pour arrêter de payer les riches, augmenter les investissements dans les programmes sociaux et harmoniser les rapports de propriété avec le caractère socialisé moderne de l’économie.
Le vice-président de l’APPC considère comme acquis le statu quo de la propriété privée des principaux secteurs de l’économie. En d’autres termes, il déclare que, puisque les oligarques privés mondiaux qui possèdent et dominent le secteur de l’énergie s’attendent à et doivent recevoir le profit maximum, tout ce qui pourrait nuire à l’atteinte de cet objectif, comme le captage du carbone, doit être financé par le gouvernement. Il ne trouve rien d’ironique ni d’arriéré dans sa position parce qu’il est privilégié par le statu quo et que ses patrons sont les oligarques mondiaux de l’énergie.
Pourquoi faut-il prendre de l’argent ailleurs dans l’économie pour le remettre aux oligarques privés du secteur de l’énergie ou à tout autre secteur ? Les autres grands secteurs de l’économie, également détenus et dominés par des oligarques mondiaux, veulent eux aussi réaliser le profit maximum et ne veulent pas que leurs entreprises et leurs secteurs soient contraints de remettre de l’argent à d’autres oligarques. Cela crée des crises et des conflits, voire les conditions d’une guerre civile entre les sections rivales des riches qui se battent pour le contrôle du trésor public et du pouvoir politique.
Payer les riches est la priorité des oligarques et de leurs représentants. Les programmes sociaux ou tout autre programme qui profite directement au peuple et à la Terre Mère sont refusés, réduits et vidés de leurs fonds et ressources publics afin de payer les riches. Rien n’est fait à moins que des profits privés ne puissent en être tirés. Il suffit de voir les profits obscènes que les oligarques pharmaceutiques ont tirés de la pandémie.
La demande d’un crédit d’impôt de 75 % est comparable au crédit proposé aux États-Unis. Le gouvernement Trudeau a immédiatement acquiescé, comme il le fait toujours quand il s’agit de servir les riches. Il a ordonné des « consultations au sein de l’industrie en juin sur la composition de son projet de crédit d’impôt à l’investissement pour le captage du carbone », rapporte Reuters. « Bien que le gouvernement appelle son projet de soutien au captage du carbone un crédit d’impôt, l’ACPP souhaite qu’il fonctionne davantage comme une subvention, par laquelle Ottawa rembourserait aux promoteurs du captage du carbone un pourcentage de leurs coûts à mesure qu’ils construisent les installations », a déclaré M. Brunnen.
« Le Canada veut fournir des incitatifs pour au moins deux centres de captage massif du carbone d’ici 2030 et séquestrer au moins 15 millions de tonnes de carbone par an au total d’ici là. De façon réaliste, le Canada pourrait faire avancer deux projets au cours des trois prochaines années, avec une capacité combinée de 3 millions de tonnes de séquestration de carbone par an, pour un coût d’environ 3 milliards de dollars canadiens », a déclaré le vice-président de l’APPC.
« Plusieurs entreprises se sont manifestées avec des projets de centres de captage du carbone en Alberta, notamment Royal Dutch Shell, TC Energy et un consortium des cinq plus grands producteurs de pétrole canadiens. » Un grand bravo aux oligarques mondiaux de Shell et autres ! Ils jurent de faire de leur mieux pour sauver la planète tant qu’ils sont grassement payés pour le faire.
L’élite dirigeante qui contrôle la politique et l’économie refuse d’affronter, et encore moins d’accepter, la réalité que la propriété privée de l’économie désormais complètement socialisée est une contradiction qui doit être résolue. Ils exigent des stratagèmes pour payer les riches pour pratiquement tout développement. Cela prouve la nécessité d’une nouvelle orientation. Si les fonds publics doivent payer pour le captage du carbone et tout autre développement, quel est le rôle ou l’utilité de la propriété privée et du privilège de classe des riches oligarques ? Ils ont prouvé dans la pratique qu’ils constituaient un frein à l’économie et à la société et qu’il faut s’en départir.
Les Canadiens sont contraints de maintenir en vie un système impérialiste de rapports de propriété contrôlé par une classe sociale composée de riches oligarques qui refusent de reconnaître ce qui est évident parce que leurs intérêts privés et leur appartenance de classe les en empêchent. Cela signifie que les travailleurs eux-mêmes doivent le faire. Ils doivent s’organiser et imposer le changement nécessaire vers une nouvelle direction où les principales entreprises et les principaux secteurs de l’économie sont sous la propriété et le contrôle centrés sur l’être humain dans le but de servir le bien-être du peuple et d’humaniser l’environnement social et naturel. Le temps est venu de donner une nouvelle direction à l’économie. L’élite dirigeante aux commandes est la première à prouver cette nécessité par ses paroles et ses actes. Il est temps de la reléguer au passé.
La grève mondiale du climat au Canada: septembre et octobre 2021
Une grande marche au Québec pour protéger et régénérer notre seule et unique maison commune: la Terre Mère
À Québec le 16 octobre 2021
Une grande marche pour la protection de nos forêts a commencé en septembre et a culminé le 16 octobre dans la ville de Québec. Des gens sont partis des quatre coins du Québec – entre autres de l’Outaouais, des Laurentides, de Lanaudière et de la Mauricie – pour protéger les forêts du Québec et soutenir les Premières Nations dans leur approche de l’environnement.
Pour les organisateurs, il s’agit d’un mouvement de tous les peuples du Québec pour souligner l’importance de la biodiversité et de la création de cent aires protégées dans le sud du Québec. Pour eux, la marche « marque un grand tournant de la transition économique, écologique et sociale nécessaire pour assurer la santé et le bien-être des générations présentes et futures ». Aussi, comme tous les groupes environnementaux ont unis leurs efforts — les nations autochtones, les citoyens, les enfants d’écoles — « le mouvement est appelé à grandir en conscience à l’époque où on est ».
Ce qui a plus précisément motivé la marche dès le départ est qu’une centaine de projets d’aires protégées en terre publique pour le sud du Québec sont proposés depuis de nombreuses années par les fonctionnaires du ministère de l’Environnement et de la lutte aux changements climatiques (MELCC), des communautés autochtones, des groupes citoyens, des Municipalités régionales de comté (MRC), des municipalités, des organismes communautaires et des scientifiques. Or, ces projets pour protéger des territoires importants de biodiversité ont été écartés par le gouvernement. Selon les porte-parole du collectif de la Grande Marche, ces aires auraient permis de satisfaire l’engagement du Québec auprès de l’ONU de protéger des réseaux écologiquement représentatifs et bien reliés d’aires protégées et aussi pour reconnaître les besoins de base de communautés autochtones et locales. Au lieu, des territoires au nord de la ligne des arbres ont été protégés qui ont moins d’intérêts économiques, comme si la biodiversité dans le sud du Québec n’avait pas aussi besoin de protection.
À Québec le 16 octobre 2021
Dans ce mouvement, une place d’honneur est réservée aux peuples autochtones qui sont les gardiens et les protecteurs des forêts, des animaux, des plantes et de l’eau depuis les temps immémoriaux. Le collectif de la Grande Marche affirme : « S’inspirant de leurs expériences et luttes passées et présentes, nous avançons tous et toutes ensemble pour notre futur commun. » La communauté Anishinabe de Kitigan Zibi et le Grand Conseil Atikamekw sont parmi les communautés qui appuient la Grande Marche pour la protection des forêts.
Les revendications et propositions du collectif de la Grande Marche sont :
– la protection des 100 projets d’aires protégées prioritaires dans le sud du Québec en terres publiques;
– les 80 projets de réserve de biodiversité soumis par le MELCC et les MRC, municipalités, organismes communautaires, communautés autochtones, citoyens et scientifiques au gouvernement;
– les projets d’aires protégées d’initiative autochtone;
– les projets d’aires protégées portés par des communautés locales et à fort soutien populaire;
– la création d’une institution scientifique indépendante pour la gestion des forêts incluant la science autochtone;
– la protection immédiate de l’ensemble des boisés urbains et périurbains menacés par le développement au Québec et la création d’une loi facilitant la création d’aires protégées en milieux densément peuplés.
Voir la pétition de la Grande Marche
À Québec le 16 octobre 2021
À Sherbrooke le 16 octobre 2021
À Beauport le 15 octobre 2021
À Pipuakan le 14 octobre 2021
Actions pour le climat au Canada le 24 septembre
Montréal
Toronto
Hamilton
Windsor
Calgary
Vancouver
(Photos : G. Hartog, GMPF, SNAP, LR)
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