Numéro 5125 octobre 2021
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Hostilité et ingérence des États-Unis sur
les questions de commerce international
Exigeons que le Canada pratique le commerce international à l’avantage réciproque
Le Canada s’est joint aux États-Unis dans leur campagne guerrière contre la Chine et c’est une voie désastreuse à ne pas suivre. Quel sens y a-t-il à condamner la Chine comme un concurrent et un ennemi à écraser ? Ceux qui lancent cet appel sont les mêmes oligarques qui considèrent tous les concurrents comme des ennemis de leurs intérêts privés et qui considèrent la classe ouvrière comme jetable, sans droits, sans voix dans les prises de décisions et sans contrôle. D’autres oligarques gèrent des méga-sociétés dont la richesse est acquise par la vente de produits fabriqués en Chine et leurs intérêts privés étroits ne sont pas servis par le bellicisme. Cela signifie que les contradictions dans les rangs de la classe dirigeante sont très vives et que rien de tout cela ne favorise les peuples du monde.
Les cartels américains de la haute technologie tels que Parallel Wireless, Mavenir et Altiostar et leurs vassaux politiques ont maintenant fait savoir que tous les pays du système impérialiste d’États contrôlé par les États-Unis doivent boycotter et éliminer toute concurrence de Huawei et de ses réseaux et expertise 5G. La peur et la répugnance des oligarques américains s’expliquent par le fait que leur expertise en matière de 5G et sur d’autres fronts technologiques sont à la traîne par rapport à Huawei et que l’économie chinoise supplantera bientôt l’économie américaine comme la plus importante au monde. Ils ont inventé les accusations contre Meng Wanzhou, la directrice financière de Huawei, dans leur campagne contre l’Iran parce qu’ils veulent empêcher Huawei de s’étendre sur « leur » territoire, y compris le Canada, et de concurrencer « leurs » entreprises.
Les Canadiens n’ont jamais décidé de faire leurs les intérêts des impérialistes américains. Ils n’ont pas été consultés sur la campagne d’hystérie et de haine qui vise à contenir la Chine et à empêcher ses entreprises de mener des activités au Canada et dans d’autres pays. Les raisons données pour dire que le libre-échange ne s’applique pas à la Chine ne sont pas des raisons vérifiables. Et ce ne sont pas les Canadiens qu’il faut blâmer pour le racisme orchestré par l’État contre des personnes d’ascendance est-asiatique.
L’acquiescement des autorités canadiennes à la demande criminelle des États-Unis d’arrêter une personnalité d’affaires chinoise de premier plan a eu des conséquences immédiates sur le front du commerce. Les exportations de canola canadien vers la Chine en 2019 ont chuté de 70 %, ce qui a entraîné une perte de recettes d’exportation estimée à 1 milliard de dollars. Avant le ralentissement, la Chine représentait environ 40 % de toutes les exportations canadiennes de céréales, d’huile et de tourteau de canola, écrit le Conseil canadien du canola.
La part du Canada dans les exportations totales de bois d’oeuvre vers la Chine est passée de 24 % à 10 % entre le début de 2019 et le début de 2020, selon les données de la société de conseil Wood Resources International. Les exportations canadiennes de bois et de produits du bois vers la Chine ont chuté de 35,06 % de 2019 à aujourd’hui et la valeur des exportations de pâte de bois, de déchets et de rebuts de papier, de vieux papiers et de carton a diminué de 19,08 % au cours de la même période, selon les statistiques fournies par la société de conseil.
Dans son résumé du Produit intérieur brut de juillet, Statistique Canada indique que les secteurs de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse ont connu une forte baisse de production, soit de 5,5 pour cent. « Les cultures agricoles (sauf le cannabis) ont diminué de 13,2 % en juillet – atteignant ainsi leur niveau le plus bas depuis l’automne 2007. » Statistique Canada ne dit pas dans quelle mesure cette baisse est liée à la participation du Canada à la campagne d’hostilité contre la Chine à l’instigation des États-Unis, mais d’autres acteurs intervenants dans les secteurs agricole et forestier affirment qu’un lien direct existe.
La société mondiale de comptabilité BDO écrit rétrospectivement : « Mars 2019 marque le début de l’arrêt des achats de graines de canola canadiennes par les importateurs chinois. Quarante pour cent des exportations de canola du Canada sont destinées à la Chine et cela génère des milliards de dollars chaque année. En 2017, le Canada a exporté pour 3,6 milliards de dollars de canola vers la Chine. La même année, les exportations de graines et de produits de canola ont généré 1,72 milliard de dollars pour la seule économie du Manitoba. À la mi-mars 2019, lorsque la Chine a interrompu ses nouveaux achats de tout le canola canadien, l’impact sur les prix a été immédiat pour cet important contributeur à l’économie. Le prix du canola a soudainement chuté. »
Pour les Canadiens, le gouvernement doit cesser de se livrer à des campagnes d’hostilité envers les autres sur ordre de l’impérialisme américain. Le mouvement pour un commerce à l’avantage réciproque commence par l’opposition au bellicisme impérialiste dans les relations internationales. Cela signifie se désengager de l’économie de guerre, des préparatifs de guerre et de la sécurité intérieure des États-Unis. Cela signifie établir un gouvernement antiguerre et sortir de l’OTAN et de NORAD.
Sur le plan économique, pour un pays aussi grand que le Canada, qui a une économie socialisée développée fondée sur la grande production industrielle et de vastes ressources naturelles, le commerce pour l’avantage réciproque est associé à la construction d’une économie qui suffit à ses propres besoins. Pour le Canada, l’autosuffisance constitue un fondement économique pour lequel le commerce à l’avantage réciproque est une alliance bénéfique. Les deux éléments se renforcent mutuellement, ce qui permet à l’économie de répondre aux besoins de tous.
Exigeons une nouvelle direction de l’économie en faveur de l’autosuffisance, du commerce pour l’avantage réciproque et d’un gouvernement antiguerre !
(Avec des informations du Conseil canadien du canola, de Statistique Canada et de BDO)
Ramenons les troupes canadiennes au pays
L’encerclement de la Chine et de la RPDC
par les alliances militaires
Les États-Unis ont conclu plusieurs accords militaires connus pour encercler et menacer la Chine, la République populaire démocratique de Corée et, en fait, tous les peuples de la région de l’Asie-Pacifique. Le Canada participe à la mise en oeuvre de ces accords qui renforcent la présence militaire active des États-Unis dans la région. Ces derniers ont déjà des dizaines de milliers de soldats ainsi que du matériel et des équipements de guerre au Japon, en Corée du Sud et dans plusieurs îles du sud du Pacifique. L’armée américaine envoie régulièrement des navires de guerre et des avions rôder dans les eaux entourant la Chine et la péninsule coréenne pour sonder et tester les défenses des deux pays. Le Canada a été le premier allié des États-Unis à s’y joindre avec l’envoi de la frégate de la marine NCSM Winnipeg aux côtés de l’USS Dewey dans un convoi de guerre par le détroit de Taïwan, juste au large des côtes de la Chine continentale, les 14 et 15 octobre.
Le bellicisme est devenu particulièrement intense avec l’entrée des forces armées américaines et britanniques dans ce détroit qui sépare la Chine continentale de l’île de Taïwan et qui, dans sa partie la plus étroite, ne fait que 130 kilomètres de large. Les États-Unis attisent les tensions en parlant de leur intention de stationner des troupes, des avions de guerre et des navires à Taïwan comme base d’attaque près de la Chine. Les impérialistes américains font tout en leur pouvoir pour attiser les tensions sur la question de la réunification politique de Taïwan avec la Chine. La politique d’une seule Chine a été réglée il y a longtemps. Les États-Unis refusent de permettre le règlement politique pacifique de toute question dans la région de l’Asie-Pacifique.
Les Canadiens peuvent jouer un rôle positif dans l’opposition à ces préparatifs de guerre en se joignant à la campagne Faisons du Canada une zone de paix !, à exiger que le Canada se retire de toutes les alliances de guerre actuelles et des préparatifs de guerre avec les États-Unis, y compris l’OTAN et NORAD, et à extirper l’économie canadienne de l’économie de guerre des États-Unis. Il faut intensifier le travail pour un renouveau politique où les Canadiens décident eux-mêmes des questions de guerre et de paix au lieu de laisser ces décisions aux pouvoirs exécutifs qui suivent les ordres des États-Unis.
À titre d’information
Présence militaire accrue des États-Unis
dans la région de l’Asie-Pacifique
Les traités de guerre et les arrangements suivants de l’élite dirigeante sont dirigés contre les intérêts des peuples partout, y compris les pays membres de ces alliances, et il faut résolument s’y opposer. Pour faire du Canada une zone de paix et pour établir un gouvernement antiguerre, les Canadiens doivent exiger le démantèlement de toutes ces alliances, y compris l’OTAN et NORAD, l’arrêt de tous les préparatifs de guerre et le retrait du Canada de l’économie de guerre des États-Unis.
Les forces armées des États-Unis en Corée du sud
Les États-Unis maintiennent une importante présence militaire sous forme de bases, de troupes et d’équipement de guerre en Corée du sud, qui est utilisée pour intimider et imposer un blocus à la République populaire démocratique de Corée (RPDC), menacer la Chine et réprimer le mouvement démocratique du peuple coréen pour une réunification pacifique de la nation coréenne.
L’armée américaine au Japon
Le « Traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon » est l’accord officiel en place depuis 1960 pour prolonger l’occupation militaire américaine du Japon. Aujourd’hui, les forces armées des États-Unis maintiennent 78 installations dans tout le Japon, avec un personnel militaire en service actif constitué de 50 000 personnes, en plus d’environ 40 000 personnes à charge et 5 500 civils employés par le ministère de la Défense. Le quartier général des forces armées américaines au Japon est situé à Yokosuka, près de Tokyo, la base d’attache de l’énorme Septième Flotte de la marine américaine. La 3e brigade expéditionnaire des Marines des États-Unis est basée à Okinawa, dans le bourg de Kadena, où l’armée de l’air américaine dispose également d’une grande base. Elle tente aussi de construire une nouvelle base à Henoko malgré l’opposition quasi unanime de la population d’Okinawa.
Accord d’acquisition et de services interarmées avec le Japon
Les États-Unis ont conclu l’Accord d’acquisition et de services interarmées avec le Japon en 1996, qui étend les obligations militaires du Japon envers les États-Unis à toute la région de l’Asie-Pacifique.
Alliance de défense Australie/Royaume-Uni/États-Unis (AUKUS)
L’AUKUS est un pacte militaire trilatéral annoncé ce 15 septembre entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis. Le pacte comprend des préparatifs de guerre pour attaquer la Chine et la RPDC et un accord pour que l’Australie achète des sous-marins à propulsion nucléaire à l’économie de guerre des États-Unis. Cet accord annule unilatéralement un contrat antérieur selon lequel l’Australie devait acheter des sous-marins non nucléaires à la France.
Les trois partenaires de guerre coopéreront pour envoyer des navires de guerre et des avions dans toute la région de l’Asie-Pacifique et coordonneront l’espionnage et la cyberactivité visant la Chine, la RPDC et tous les peuples de la région. Le Royaume-Uni a récemment ordonné au groupe d’attaque aéronavale de la marine et de l’aviation britanniques, mené par son nouveau porte-avions de plusieurs milliards de dollars, le HMS Queen Elizabeth, de naviguer à proximité de la Chine.
Le Dialogue quadrilatéral pour la sécurité
Le Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, appelé communément le Quad, est un dialogue stratégique auquel participent les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie. Le Quad a été lancé en 2007 et a été renforcé récemment par des réunions en personne des quatre chefs d’État le 24 septembre. Le Quad n’est pas un simple dialogue puisqu’il inclut des exercices d’entraînement militaire. Les États-Unis, l’Inde et le Japon ont participé à l’exercice de guerre naval Malabar en 2017, puis à nouveau en 2020, dans le cadre du Quad. Les exercices d’entraînement militaire américano-australien pour des opérations d’attaque amphibie, appelés Talisman Saber, engagent l’armée japonaise depuis 2015.
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