Numéro 3427 septembre 2021
|
Justice pour les réfugiés haïtiens !
Solidarité Québec-Haïti et Debout pour la dignité ont organisé une manifestation à Montréal le samedi 25 septembre pour dénoncer avec véhémence le racisme des États-Unis envers les Haïtiens et les déportations qui se font en violation du droit international. Le PMLC était présent et appelle tous les Québécois et Canadiens à se joindre à l’effort de dénonciation et à exiger justice pour les réfugiés haïtiens.
Solidarité Québec-Haïti et Debout pour la dignité soulignent :
« Depuis quelques jours, nous voyons circuler des images horrifiantes du traitement inhumain infligé à des réfugiés principalement originaires d’Haïti à la frontière du Mexique et du Texas. L’horreur a atteint son comble lorsque l’administration Biden a décidé de déporter des milliers de ces réfugiés vers Haïti après avoir lancé à leurs trousses des agents frontaliers à cheval qui, comme de véritables patrouilleurs esclavagistes, les ont terrorisés, insultés et dispersés.
« Jamais de telles tactiques dégradantes n’avaient été déployées contre des migrants à la frontière du Texas. Est-ce parce que cette fois-ci les migrants sont des Noirs originaires d’Haïti ? Tout indique que rien n’a changé entre l’administration Trump et l’administration Biden. La suprématie blanche est le fondement de la politique des États-Unis et le monde entier peut constater qu’elle s’affirme sans complexe contre les réfugiés haïtiens, dans le mépris le plus total des conventions internationales en matière de droits des demandeurs d’asile. L’action de l’administration Biden est d’autant plus condamnable compte tenu du fait que ces réfugiés haïtiens ont fui Haïti en raison du chaos créé par l’ingérence des États-Unis, du Canada et des autres pays membres du Core Group en Haïti. »
Dénonçons la déportation et le traitement raciste réservé aux réfugiés haïtiens et tous les réfugiés aux États-Unis ! Canada, hors du Core Group ! Justice pour les réfugiés haïtiens ! Réunification des familles maintenant !
(Photos : VOA Kreyol, M. Nelson, ajplus, redfishstream, missmaybell)
Condamnation de l’administration américaine
lors d’une action à Montréal
Une manifestation militante a eu lieu le samedi 25 septembre devant le consulat des États-Unis au centre-ville de Montréal. Les personnes présentes ont condamné le traitement horrible réservé par l’administration américaine aux demandeurs d’asile, principalement d’origine haïtienne, qui ont traversé le fleuve Rio Grande à la frontière entre les États-Unis et le Mexique au cours de la dernière semaine, et leur déportation subséquente en Haïti. L’action était organisée par Solidarité Québec-Haïti et Debout pour la dignité. De nombreux participants portaient des bannières et des pancartes exprimaient leur colère et leur indignation face à l’administration américaine.
Jennie-Laure Sully de Solidarité Québec-Haïti a rappelé comment des patrouilleurs frontaliers américains à cheval ont pourchassé des réfugiés vulnérables pour les empêcher de traverser la frontière. « Les États-Unis n’ont aucun respect pour le droit international », a-t-elle déclaré ajoutant que la scène « ressemblait à des patrouilleurs esclavagistes chassant et capturant réellement des personnes avec un lasso ». Elle a également informé que « des personnes ont été trompées et emmenées à bord d’un avion et déportées vers Haïti d’une manière scandaleuse ». Elle a dit que ce qui se passe concerne toute l’humanité. « Nous sommes ici pour défendre les droits humains, pour demander justice pour les réfugiés haïtiens. »
Il s’agit d’un système suprémaciste blanc qui fonctionne par la force, a dit Jennie-Laure, ajoutant que le problème ici est le racisme. Elle a déclaré que ce dont on a été témoin « est vraiment une illustration de la suprématie blanche en action et nous sommes ici pour dire Stop ! Stop au racisme ! »
Rappelant qu’historiquement, le peuple haïtien a défendu la liberté pour toute l’humanité, elle a fait remarquer : « C’est le sens de la révolution haïtienne. Nous sommes tous des êtres humains, nous sommes libres, nous sommes frères et soeurs, et nous devons être traités avec dignité. »
Elle a exigé « dignité, justice et réparation » pour Haïti, rappelant que dès 1773-74, des Haïtiens ont été pris et utilisés comme chair à canon pour lutter pour l’indépendance des États-Unis. « C’étaient des enfants soldats, a-t-elle dit. Et les États-Unis continuent à ce jour à refuser de reconnaître cet aspect de leur histoire. Ils ont toujours traité les Haïtiens d’une manière inadmissible. »
Solidarité Québec-Haïti continue d’exiger que le Canada se retire du Core Group qui, avec les États-Unis, la France et d’autres pays, s’ingère dans la politique haïtienne. « Le Canada doit dénoncer ce qui se passe aux États-Unis en ce qui concerne la violation des droits humains, du droit international, des droits des demandeurs d’asile haïtiens. Il doit aussi mettre en place une politique de réunification familiale. Il doit cesser de s’ingérer et de financer des élections frauduleuses en Haïti. Haïti appartient aux Haïtiens et c’est aux Haïtiens de déterminer leur avenir », a-t-elle conclu aux applaudissements des manifestants.
Wilner Cayo, président de Debout pour la dignité, a informé qu’en juillet dernier, un ministre canadien a clairement déclaré que le Canada voulait qu’Haïti organise des élections avant le mois de septembre. Le Canada n’accepterait jamais un tel diktat de la part d’autres pays, a dit Cayo. Il devrait montrer le même respect pour Haïti.
« Nous disons Non ! au Core Group, à cette union d’ambassadeurs, à ces gens qui croient qu’ils peuvent dicter à un pays, a-t-il dit. Nous avons arraché notre indépendance par la lutte. » Il a ajouté qu’après l’indépendance d’Haïti, la France avait exigé qu’elle paie, en dollars d’aujourd’hui, 25 milliards de dollars pour indemniser les propriétaires d’esclaves pour la perte de leurs « propriétés » – « leurs » esclaves, et que cela avait privé le pays d’investissements dans l’éducation, la santé et l’économie.
« Vous avez vu ces cow-boys poursuivre ces gens comme si c’était du bétail, a déclaré Frantz André de Solidarité Québec-Haïti, comme s’il s’agissait d’esclaves fuyant les plantations de coton, où ils auraient alors probablement été lynchés. Et c’est ce qui se passe actuellement en 2021.
« Comment se fait-il qu’un peuple qui a conquis l’oppresseur, le premier peuple à devenir indépendant et à éliminer le racisme, qu’il continue à être humilié ?, a-t-il demandé. C’est précisément parce que nous avons accompli cet acte d’humanité, de conquête de notre indépendance, et que, par conséquent, nous avons aidé d’autres pays à obtenir leur indépendance. »
Le président des États-Unis Joe Biden a récemment prolongé le statut de protection temporaire de certains migrants aux États-Unis. Néanmoins le monde a été témoin de « l’image de ces chevaux, de la séparation des familles, de femmes séparées de leurs maris qui sont très probablement en Haïti maintenant », a dit Frantz. Faisant référence aux vidéos qui montrent les conditions dans lesquelles les gens étaient forcés de vivre à la frontière, dormant sur le sol avec leurs enfants, des femmes accouchant dans l’herbe et n’ayant rien à manger ou à boire pendant au moins quatre jours, puis ensuite déportés, tout cela révèle la réalité de ce qui se passe aux États-Unis. « Dans les conditions actuelles d’Haïti, c’est inhumain, c’est inacceptable », a dit Frantz. Il a ensuite blâmé les actions du soi-disant Core Group, qui inclut le Canada, pour la situation en Haïti. Le Core Group « est en train de ruiner le pays, a-t-il dit. C’est un génocide. Et nous allons nous défendre, nous allons finir par gagner encore une fois contre cet impérialisme, contre ces gens qui n’ont aucune conscience. »
Christine Dandenault a pris la parole au nom du Parti marxiste-léniniste. « Nous sommes un avec le peuple haïtien et les Haïtiens au Canada dans la lutte pour leur souveraineté et leur droit de déterminer leurs propres affaires, sans aucune ingérence étrangère », a-t-elle dit.
Elle a également dénoncé le gouvernement canadien pour le sale rôle qu’il joue en s’ingérant continuellement dans les affaires d’Haïti. « Le gouvernement canadien participe à divers organismes, comme le Core Group, contre les intérêts du peuple haïtien, tout comme il le fait contre les peuples et la souveraineté d’autres pays, y inclus le Venezuela », a-t-elle, exprimant l’indignation des Canadiens et Québécois devant ce qui se passe au sud de la frontière des États-Unis.
(Photos : Le Renouveau)
Envoyez vos articles, photos, rapports, points de vue et commentaires à redactionpmlc@cpcml.ca.