La nécessité d’une nouvelle direction prosociale pour l’économie!
Des emplois, des emplois, des emplois – un mantra pour payer les riches
– Margaret Villamizar –
Sur le front de l’économie, les stratagèmes pour payer riches, dont beaucoup contribuent à renforcer l’intégration du Canada à la machine de guerre et à l’économie des États-Unis, sont présentés comme des moyens de défendre ou de créer des emplois pour les Canadiens. Le phénomène atteint son paroxysme pendant les élections avec le mantra « des emplois, des emplois, des emplois », qui sert à faire avaler la politique des prétendues « retombées économiques » qui n’a jamais fonctionné et qui consiste à payer les riches, mais avec la prétention d’avoir une « stratégie » de développement économique. Nous sommes censés croire que le transfert de milliards de dollars de fonds publics principalement aux monopoles mondiaux qui dominent l’économie canadienne profitera aux travailleurs sous forme d’emplois et de prospérité sans aucune garantie.
Le monde réel a depuis longtemps réfuté la politique des « retombées économiques », comme on le voit aux nombreux exemples à Windsor et ailleurs où les gouvernements disent maintenant qu’ils ne peuvent rien faire pour exiger des comptes aux bénéficiaires de largesses publiques qui licencient des travailleurs, ferment des usines ou déclarent faillite. En un an seulement, les gouvernements fédéral et ontarien ont annulé le remboursement des emprunts et des intérêts totalisant 3 milliards de dollars pour secourir « l’ancienne Chrysler » en 2009, affirmant qu’ils n’ont aucun recours légal pour recouvrer l’argent de l’actuelle Fiat Chrysler. Et celle-ci est sur le point de mettre fin à un quart de travail complet à Windsor, ce qui touchera 1 500 travailleurs. En quoi est-ce une manière durable de gérer l’économie d’un pays ?
Ceux qui continuent de proposer de payer les riches comme solution aux problèmes de l’économie sont inaptes à gouverner. Leur « solution » ne fait qu’aggraver les problèmes qui sévissent déjà dans l’économie et la société. Cela comprend les coupes ravageuses dans les services publics et les programmes sociaux ou leur transfert à des intérêts privés pour leur permettre de faire de l’argent. Cela comprend aussi les autres mesures antisociales imposées au nom du service de la dette publique, qui est lui-même une façon de payer les riches. Le service de la dette est toujours la priorité des gouvernements néolibéraux qui prétendent qu’il n’y a pas d’alternative.
Le mantra « des emplois, des emplois, des emplois » a également d’autres conséquences graves. Par exemple, les conservateurs de Harper et les libéraux de Trudeau l’ont utilisé pour contrer l’opposition des Canadiens à l’exportation de véhicules blindés de combat d’une valeur de 15 milliards de dollars vers l’Arabie saoudite. L’Arabie saoudite est l’agent par procuration des États-Unis du meurtre et du chaos en Asie occidentale.
La protection des emplois est également donnée par Trudeau et ses complices comme argument pour justifier les tentatives de s’ingérer dans le fonctionnement du Service des poursuites pénales du Canada pour aider une très corrompue et très connectée SNC-Lavalin à échapper à l’un de ses nombreux actes de corruption. Le premier ministre, des membres bien en vue de son cabinet et d’autres personnes qui espèrent y atterrir profitent de l’élection pour prêter allégeance à la divinité des « emplois ». Ils le font évidemment sans préciser ce qu’ils veulent dire : des emplois à n’importe quel prix.
Les travailleurs doivent rejeter cette comédie qui prend les allures de grand déploiement dans les élections. Ils ont leur propre expérience qui leur dit ce que ça donne au bout du compte la stratégie de payer les riches pour les « retombées » comme stratégie de développement économique. Non seulement cela leur crée-t-il une grande insécurité quand les différentes juridictions et les différents gouvernements rivalisent pour « les emplois », mais cela conduit également à une fausse opposition entre la protection de l’environnement et la création d’emplois et à une intégration plus poussée du Canada à la machine de guerre américaine. Le Canada devient complice de crimes partout dans le monde et répond à l’appétit insatiable de cette machine de guerre au nom des « emplois ».
Ce qu’il faut, c’est plutôt un changement de cap de l’économie pour l’axer sur l’édification nationale et la satisfaction des besoins du peuple. Il faut remplacer les intérêts privés étroits, souvent étrangers, en tant que décideurs concernant l’utilisation des vastes ressources du Canada et concernant ce que le Canada produit et quelles relations commerciales il veut avec les autres pays.
Au lieu de se laisser diviser en s’alignant derrière l’une ou l’autre faction des riches et leurs machines électorales en lice pour le pouvoir, les travailleurs peuvent utiliser l’élection à leur avantage s’ils parlent en leur propre nom et font connaître leurs propres préoccupations. Ce sera la réponse appropriée à tous ceux qui prétendent défendre leurs intérêts tout en offrant les mêmes vieux placébos.
Margaret Villamizar est la candidate du MLPC à Windsor-Ouest.