
Numéro 264 octobre 2019
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La nécessité d’une nouvelle direction prosociale pour l’économie!
Des emplois, des emplois, des emplois – un mantra pour payer les riches
– Margaret Villamizar –
Plus les partis cartellisés des riches sont impuissants à résoudre les problèmes de l’économie, de l’environnement, des relations internationales et autres, plus ils inventent des justifications plus ambitieuses les unes que les autres pour continuer dans la même voie.
Sur le front de l’économie, les stratagèmes pour payer riches, dont beaucoup contribuent à renforcer l’intégration du Canada à la machine de guerre et à l’économie des États-Unis, sont présentés comme des moyens de défendre ou de créer des emplois pour les Canadiens. Le phénomène atteint son paroxysme pendant les élections avec le mantra « des emplois, des emplois, des emplois », qui sert à faire avaler la politique des prétendues « retombées économiques » qui n’a jamais fonctionné et qui consiste à payer les riches, mais avec la prétention d’avoir une « stratégie » de développement économique. Nous sommes censés croire que le transfert de milliards de dollars de fonds publics principalement aux monopoles mondiaux qui dominent l’économie canadienne profitera aux travailleurs sous forme d’emplois et de prospérité sans aucune garantie.
Le monde réel a depuis longtemps réfuté la politique des « retombées économiques », comme on le voit aux nombreux exemples à Windsor et ailleurs où les gouvernements disent maintenant qu’ils ne peuvent rien faire pour exiger des comptes aux bénéficiaires de largesses publiques qui licencient des travailleurs, ferment des usines ou déclarent faillite. En un an seulement, les gouvernements fédéral et ontarien ont annulé le remboursement des emprunts et des intérêts totalisant 3 milliards de dollars pour secourir « l’ancienne Chrysler » en 2009, affirmant qu’ils n’ont aucun recours légal pour recouvrer l’argent de l’actuelle Fiat Chrysler. Et celle-ci est sur le point de mettre fin à un quart de travail complet à Windsor, ce qui touchera 1 500 travailleurs. En quoi est-ce une manière durable de gérer l’économie d’un pays ?
Ceux qui continuent de proposer de payer les riches comme solution aux problèmes de l’économie sont inaptes à gouverner. Leur « solution » ne fait qu’aggraver les problèmes qui sévissent déjà dans l’économie et la société. Cela comprend les coupes ravageuses dans les services publics et les programmes sociaux ou leur transfert à des intérêts privés pour leur permettre de faire de l’argent. Cela comprend aussi les autres mesures antisociales imposées au nom du service de la dette publique, qui est lui-même une façon de payer les riches. Le service de la dette est toujours la priorité des gouvernements néolibéraux qui prétendent qu’il n’y a pas d’alternative.
Le mantra « des emplois, des emplois, des emplois » a également d’autres conséquences graves. Par exemple, les conservateurs de Harper et les libéraux de Trudeau l’ont utilisé pour contrer l’opposition des Canadiens à l’exportation de véhicules blindés de combat d’une valeur de 15 milliards de dollars vers l’Arabie saoudite. L’Arabie saoudite est l’agent par procuration des États-Unis du meurtre et du chaos en Asie occidentale.
La protection des emplois est également donnée par Trudeau et ses complices comme argument pour justifier les tentatives de s’ingérer dans le fonctionnement du Service des poursuites pénales du Canada pour aider une très corrompue et très connectée SNC-Lavalin à échapper à l’un de ses nombreux actes de corruption. Le premier ministre, des membres bien en vue de son cabinet et d’autres personnes qui espèrent y atterrir profitent de l’élection pour prêter allégeance à la divinité des « emplois ». Ils le font évidemment sans préciser ce qu’ils veulent dire : des emplois à n’importe quel prix.
Les travailleurs doivent rejeter cette comédie qui prend les allures de grand déploiement dans les élections. Ils ont leur propre expérience qui leur dit ce que ça donne au bout du compte la stratégie de payer les riches pour les « retombées » comme stratégie de développement économique. Non seulement cela leur crée-t-il une grande insécurité quand les différentes juridictions et les différents gouvernements rivalisent pour « les emplois », mais cela conduit également à une fausse opposition entre la protection de l’environnement et la création d’emplois et à une intégration plus poussée du Canada à la machine de guerre américaine. Le Canada devient complice de crimes partout dans le monde et répond à l’appétit insatiable de cette machine de guerre au nom des « emplois ».
Ce qu’il faut, c’est plutôt un changement de cap de l’économie pour l’axer sur l’édification nationale et la satisfaction des besoins du peuple. Il faut remplacer les intérêts privés étroits, souvent étrangers, en tant que décideurs concernant l’utilisation des vastes ressources du Canada et concernant ce que le Canada produit et quelles relations commerciales il veut avec les autres pays.
Au lieu de se laisser diviser en s’alignant derrière l’une ou l’autre faction des riches et leurs machines électorales en lice pour le pouvoir, les travailleurs peuvent utiliser l’élection à leur avantage s’ils parlent en leur propre nom et font connaître leurs propres préoccupations. Ce sera la réponse appropriée à tous ceux qui prétendent défendre leurs intérêts tout en offrant les mêmes vieux placébos.
Margaret Villamizar est la candidate du MLPC à Windsor-Ouest.
Un marché des céréales basé sur le développement et l’avantage réciproques
– Dougal MacDonald –
Les fermiers canadiens producteurs de canola affrontent de graves difficultés parce qu’ils ne peuvent pas vendre leur produit présentement à la Chine après avoir décidé en mars dernier d’en interdire l’importation. La Chine a affirmé que le canola canadien avait été infecté de parasites. En 2018, la Chine était le plus gros marché du Canada, achetant plus de 4 milliards de dollars de produits. En août 2018, avant l’interdiction, les experts prédisaient des livraisons record pour 2019. Près de 43 000 agriculteurs cultivent du canola, principalement en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba.
Les faits suggèrent que l’interdiction du canola par la Chine constitue principalement une mesure de représailles en réponse à l’arrestation de Meng Wanzhou, dirigeante principale des finances du géant de la communication Huawei, ordonnée par les États-Unis. Le gouvernement canadien a dit que le traité d’extradition conclu entre le Canada et les Etats-Unis obligeait légalement le Canada à détenir Meng, à la requête des États-Unis. La Chine qualifie d’« erreur » cette arrestation.
Les autorités américaines ont déclaré que Meng avait utilisé une filiale de Huawei pour faire des affaires en Iran, en violation des sanctions illégales imposées par les États-Unis. Cependant, la véritable raison sous-jacente à son arrestation réside dans les tentatives continuelles des États-Unis de dominer le secteur mondial des télécommunications aux dépens de leur principal rival, la Chine.
Il est clair que les producteurs de canola sont pris dans une toile complexe de nombreux événements sur lesquels ils n’ont aucun contrôle. Les cartels supranationaux dominent l’économie et le Canada continue de se prosterner devant les États-Unis sur le front politique. Pendant ce temps, les fermiers et les autres travailleurs du Canada qui veulent un commerce international basé sur le développement et l’avantage réciproques, manquent de contrôle sur leurs endroits de travail, sur l’ensemble de l’économie et sur la prise de décision politique.
L’absence de contrôle signifie que les agriculteurs et les travailleurs ne peuvent pas mettre de l’avant que le Canada doit d’abord avoir une économie interne diversifiée et indépendante. Si c’était le cas, ils pourraient trouver, à partir d’une base souveraine sous leur contrôle, des peuples à l’étranger qui sont prêts à commercer selon les principes modernes d’avantage et de développement réciproques, libres des guerres commerciales destructrices et des guerres véritables qui nécessitent une économie de guerre.
Dougal MacDonald est le candidat du PMLC dans la circonscription d’Edmonton-Strathcona.
La taxe de vente proposée en Alberta soutirerait de l’argent aux travailleurs et causerait des dommages à l’économie
Récemment, plusieurs experts aux opinions politiques différentes ont suggéré qu’une taxe de vente soit instaurée en Alberta pour accroître les revenus du gouvernement. Cette proposition n’est pas dans l’intérêt des travailleurs ou de l’économie. Une taxe de vente signifie que la part de la valeur sociale produite par les travailleurs qui va au peuple diminue alors que celle qui va à l’oligarchie financière augmente.
Les promoteurs de cette taxe disent qu’une taxe de vente est nécessaire parce que la province ne peut plus dépendre des revenus fluctuants des ressources pour financer les programmes sociaux, et que, de toute façon, toutes les autres provinces et le gouvernement fédéral possèdent déjà une taxe de vente. Ces arguments ne sont ni défendables ni rationnels.
Dans cette ère d’économie socialisée interconnectée de production industrielle de masse, toutes les formes de taxation individuelle, que ce soit l’impôt sur le revenu, les taxes de vente ou les taxes foncières sont des stratagèmes pour payer les riches visant à soutirer de l’argent aux travailleurs pour le détourner dans les coffres des riches. Ces stratagèmes engendrent une plus grande inégalité et causent des dommages à l’économie. Les formes modernes de taxation requièrent que les gouvernements réclament l’argent directement de l’économie à même la valeur sociale que les travailleurs produisent sous la forme de biens et services plutôt qu’indirectement des travailleurs et de leur réclamation à ce qui leur revient de droit.
Une taxe de vente en Alberta renforcerait le pouvoir et le contrôle destructeur de l’oligarchie financière sur l’économie au détriment des travailleurs comme cela se produit dans le reste du Canada. C’est un manque de franchise de prétendre que le gouvernement albertain a besoin d’une taxe de vente pour financer les programmes sociaux et humaniser l’environnement social et naturel à cause du caractère incertain d’une économie qui repose sur les ressources. Raisonner ainsi nie le principe moderne que tous ont des droits parce qu’ils sont des êtres humains. La réalisation de leurs droits ne doit pas dépendre et ne dépend pas de la taxation. De plus, en raisonnant de cette manière, on détourne l’attention de la nécessité de fournir une nouvelle direction à l’économie de l’Alberta, vers un développement socialement responsable et diversifié de l’extraction des ressources, du secteur manufacturier, des programmes sociaux, des services publics et de l’infrastructure.
Les programmes sociaux, les services publics et l’infrastructure servant à garantir les droits de tous sont une partie intégrante de l’économie moderne à secteurs multiples et ils doivent être organisés d’une manière planifiée et socialement responsable. Leur existence ne doit dépendre d’aucune forme de taxation et ces programmes doivent se développer comme une activité nécessaire dans une économie et une société modernes. Par exemple, les programmes qui garantissent le droit du peuple à l’éducation et à la santé ne doivent pas dépendre ou être financés par les impôts, mais directement à partir des revenus perçus de toutes les autres entreprises de l’économie qui emploient ou nécessitent une source continue de travailleurs en bonne santé et éduqués.
Il s’agit d’une question politique qui dépend de qui décide et de qui contrôle la direction de l’économie et de la société : les travailleurs par des moyens qui les favorisent ou l’oligarchie financière par des moyens qui servent ses intérêts privés étroits.
Les femmes s’organisent pour les droits et l’affirmation du peuple
Les femmes d’Edmonton dirigent la discussion sur les problèmes liés au secteur de l’énergie de l’économie
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L’organisation Women for Rights and Empowerment d’Edmonton organise des forums publics pour que les gens discutent des questions qui concernent le corps politique. Pendant l’élection, ces forums traitent des problèmes auxquels les femmes, les travailleurs, les jeunes et leurs collectifs et communautés font face, lesquels ne sont pas abordés par les partis qui forment un cartel pour exclure ces préoccupations du débat.
Le forum qui se tient le 6 octobre débutera par des présentations sur les problèmes des travailleurs du secteur de l’énergie et des communautés touchées par les décisions prises par les géants mondiaux de l’énergie de même que par les gouvernements qui leur permettent d’agir en toute impunité. Rose Marie Sackela et André Vachon introduiront la discussion.
Rose Marie Sackela est active au sein du Comté de Clearwater et de la communauté sur la question de la protection de la rivière Clearwater qui se jette dans la rivière Saskatchewan Nord et fournit l’eau potable à Edmonton métropolitain et aux Prairies.
Le géant mondial espagnol Repsol a obtenu un permis de 10 ans pour soutirer des milliards de litres d’eau de la rivière Clearwater pour faire de la fracturation. Il élimine pour toujours cette eau claire du cycle hydrologique parce qu’après la fracturation, il y a une contamination toxique. Les puits ruraux et les aquifères souterrains sont aussi affectés par cette fracturation qui se fait en profondeur.
André Vachon, un travailleur du secteur pétrolier, parlera des problèmes auxquels les travailleurs font face dans son secteur, notamment l’impact de la législation antisyndicale qui s’attaque aux salaires, aux conditions de travail, aux avantages sociaux et à la sécurité de la retraite. Il parlera de comment ces problèmes sont abordés. Il parlera aussi du caractère précaire du secteur de l’énergie à cause de sa dépendance envers les États-Unis pour servir leur machine de guerre et du besoin d’un nouvelle direction de l’économie. André est le candidat du PMLC dans la circonscription d’Edmonton Manning.
Tous sont invités à participer à cette discussion, à faire part de leurs préoccupations sur le sujet et à discuter de ce qu’on peut faire pour résoudre les problèmes d’une façon qui humanise l’environnement naturel et social.
Les marches « La rue, la nuit, femmes sans peur » se poursuivent
Les marches « La rue, la nuit, femmes sans peur » se sont poursuivies partout au pays avec une marche le 22 septembre à Edmonton suivies d’autres les 26 et 27 septembre à Ottawa, Belleville, Kingston, Toronto, Guelph, London et Windsor. Par ces marches animées, les femmes affirment leur droit d’être, de marcher dans les rues et de participer pleinement à la vie de la société en toute sécurité. Les marches « La rue, la nuit, femmes sans peur » au Canada ont commencé en 1980 et cette année est le 41e anniversaire d’une marche tenue à Ottawa-Hull 1978.
Des centaines de femmes dont la majorité sont des jeunes ont pris part à la 39e marche annuelle à Toronto sous le thème « Activisme et ténacité », qui a souligné le rôle de premier plan joué par les femmes à organiser à la défense de leurs droits et des droits de tous et toutes, tout en saluant le militantisme des femmes autochtones. Après un souper et un rassemblement organisés par la communauté, les marcheurs ont envahi les rues du centre-ville, ne demandant la permission à personne – aucun policier n’a été vu – et ont été chaleureusement accueillies par les personnes présentes dans les rues, sur les trottoirs et dans leurs maisons qu’elles dépassaient.
Edmonton
Ottawa-Hull
Belleville
Etobicoke
London
Toronto
Guelph
Windsor
(Photos: LR, London Pride Fest, CALAC, Guelph CJPP, C. Feere, G. Bacon)
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