Les travailleurs parlent de leurs préoccupations
La politique doit être basée sur les faits et la discussion doit porter sur les faits
– Un travailleur du rail en Alberta –
À mon avis, du point de vue d’un travailleur, Andrew Scheer n’est rien d’autre que la continuité de Jason Kenney et Doug Ford. Ceux qui appuient financièrement Kenney et Ford appuient également Scheer.
Une fois élu en Alberta, Kenney s’est immédiatement mis à attaquer les travailleurs et les conventions collectives légalement signées. Il change les lois pour modifier les conventions collectives que les travailleurs ont approuvées par des votes et ont convenu de respecter de bonne foi.
Doug Ford prend les mêmes mesures en Ontario. Ni l’un ni l’autre n’a été élu sur une plateforme d’attaquer les travailleurs. Ils ont été élus en disant la même chose que disent Scheer et les conservateurs maintenant : ils promettent la lune mais c’est pour tromper la galerie parce qu’une fois au pouvoir ils attaquent les travailleurs.
Ils voient les travailleurs comme des proies faciles. Leurs attaques dans le secteur public sont alimentées par l’idée qu’ils répandent que les travailleurs de ce secteur sont des paresseux qui vivent grassement. En fait, il s’agit de travailleurs qui fournissent d’importants services à la population et qui ont le droit de négocier leurs conditions de travail. D’autant plus que leurs conditions de travail ont directement à voir avec la qualité des services donnés. Kenny s’en prend actuellement à des milliers d’employés de la province.
Les travailleurs canadiens doivent se méfier de Scheer. Comme tous les Canadiens, nous avons des droits. Les gouvernements doivent laisser le processus se dérouler, ils doivent nous laisser négocier.
Quant aux libéraux, ils n’ont pas adopté en 2018 de loi de retour au travail contre les travailleurs du rail. Il y a eu une très courte grève, le pays n’a pas trop souffert à cause de cela. Nous avons signé un accord négocié, comme c’est censé. Cependant, dans le cas des postiers, les libéraux les ont forcés à retourner au travail.
Je ne dis pas que les travailleurs devraient voter libéral, je dis qu’ils doivent faire attention. Les travailleurs méritent le droit de négocier leurs conditions. Nous y avons droit. Nous voulons que nos droits reconnus par la Charte soient respectés.
Je pense que les travailleurs canadiens devraient s’inquiéter de l’influence antiouvrière, anti-immigrante et homophobe provenant des États-Unis. Nous voyons maintenant des partis politiques répéter essentiellement les commentaires que nous retrouvons dans la politique américaine, avec des insultes homophobes et des attaques contre les droits des gais. Bien que cela existe aussi dans d’autres partis, c’est très répandu au sein du Parti conservateur.
L’immigration au Canada est nécessaire. Nous avons besoin de gens qui viennent vivre au Canada. Nous sommes tous le produit de l’immigration si vous remontez assez loin. Mais le racisme refait surface.
Lorsque les immigrants deviennent citoyens, leur vote n’est pas différent de notre vote. Si les conservateurs sont élus au fédéral, comme ils l’ont été en Ontario, en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba et au Nouveau-Brunswick, les Canadiens vont devoir se préparer à des attaques de toutes parts.
Je vois dans la rhétorique de la campagne une influence déterminante, américaine, un effort vers le plus petit dénominateur commun semblable à celui des États du Sud des États-Unis.
Je vois le Québec se faire dénigrer. Je vois des politiques de division promues à travers le Canada. En Alberta, les conservateurs cherchent à créer un ressentiment envers l’Est du Canada. Ils déforment la vérité et blâment les Québécois pour les problèmes de pipelines. Ils soulèvent maintenant la question des paiements de péréquation à titre de représailles contre le Québec, indépendamment du fait que ces paiements n’ont rien à voir avec les pipelines.
D’ est en ouest, ils promeuvent la politique de division et de mépris. Kenney défend la même politique de division entre l’Alberta et la Colombie-Britannique. Il dit que les Britanno-Colombiens n’aiment pas l’Alberta. Oui, les résidents de la Colombie-Britannique ont des préoccupations et ils les expriment. Ils veulent une protection, ils ne veulent pas d’accidents, ils ne veulent pas de marées noires, ni que la faune et la flore marine côtière soient menacées par la présence des pétroliers. Ce sont des préoccupations légitimes.
Je pense que les élections fédérales cette année pourraient s’avérer être les pires en termes d’abaissement du niveau politique. Regardez ce qui se passe aux États-Unis, où tous les conflits sont fondés sur la colère et la division au lieu des faits.