Numéro 253 octobre 2019
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La 43e élection générale du Canada
Les partis et candidats confirmés à la clôture des mises en candidature
Élections Canada a publié la liste des candidats dont les candidatures ont été confirmées pour la 43e élection générale du Canada le 21 octobre. Le vote par anticipation commence la semaine prochaine, le 11 octobre. Dans cette élection, 2 145 citoyens se présentent dans les 338 circonscriptions du pays, comparativement à 1 792 en 2015, soit une augmentation de 353 candidats. Élections Canada n’a pas encore fourni la distribution par sexe, mais une estimation préliminaire situe le pourcentage de femmes à un peu plus de 30 % des candidats.
Les conservateurs, les verts, les libéraux et les néo-démocrates présentent des candidats dans les 338 circonscriptions. Le Parti populaire du Canada a des candidats dans 315 circonscriptions et le Bloc québécois dans les 78 circonscriptions du Québec.
Quinze partis enregistrés présentent au total 276 candidats. En 2015, il y avait 18 petits partis présentant 284 candidats.
Cent vingt-quatre (124) candidats sont inscrits en tant qu’indépendants ou non-affiliés, soit 44 de plus que les 80 de 2015. Au moins 26 d’entre eux sont en fait affiliés au parti « Aucune de ces réponses », mais le bulletin de vote ne les identifiera pas comme tels parce que le parti n’est pas enregistré auprès d’Élections Canada.
Les candidats des quinze petits partis et les candidats indépendants représentent ensemble 19 % du total.
La Loi électorale du Canada régit les modalités pour devenir candidat : les candidats doivent êtres citoyens canadiens, avoir au moins 18 ans et obtenir le consentement de 100 électeurs admissibles de leur circonscription. Tous les candidats doivent nommer un agent officiel responsable de leurs finances. Ils doivent également nommer un vérificateur s’ils dépensent ou reçoivent des contributions de 10 000 $ ou plus. Les candidats qui représentent un parti doivent obtenir l’aval de ce parti. Les partis établissent leurs propres règles pour la nomination des candidats mais les contributions et les dépenses des candidats liées à l’investiture de circonscription sont régies par la loi électorale. Il s’agit de la première élection pour laquelle les candidats n’ont pas à soumettre de dépôt remboursable de 1 000 dollars avec leur nomination.
Tous les partis politiques enregistrés, ainsi que leurs sites Web, figurent sur le site Web d’Élections Canada.
Élections Canada fournit un moteur de recherche par code postal ou nom de circonscription pour trouver la liste des candidats dans votre circonscription.
Partis et candidats enregistrés à l’élection de 2019
Les travailleurs parlent de leurs préoccupations
La politique doit être basée sur les faits et la discussion doit porter sur les faits
– Un travailleur du rail en Alberta –
À mon avis, du point de vue d’un travailleur, Andrew Scheer n’est rien d’autre que la continuité de Jason Kenney et Doug Ford. Ceux qui appuient financièrement Kenney et Ford appuient également Scheer.
Une fois élu en Alberta, Kenney s’est immédiatement mis à attaquer les travailleurs et les conventions collectives légalement signées. Il change les lois pour modifier les conventions collectives que les travailleurs ont approuvées par des votes et ont convenu de respecter de bonne foi.
Doug Ford prend les mêmes mesures en Ontario. Ni l’un ni l’autre n’a été élu sur une plateforme d’attaquer les travailleurs. Ils ont été élus en disant la même chose que disent Scheer et les conservateurs maintenant : ils promettent la lune mais c’est pour tromper la galerie parce qu’une fois au pouvoir ils attaquent les travailleurs.
Ils voient les travailleurs comme des proies faciles. Leurs attaques dans le secteur public sont alimentées par l’idée qu’ils répandent que les travailleurs de ce secteur sont des paresseux qui vivent grassement. En fait, il s’agit de travailleurs qui fournissent d’importants services à la population et qui ont le droit de négocier leurs conditions de travail. D’autant plus que leurs conditions de travail ont directement à voir avec la qualité des services donnés. Kenny s’en prend actuellement à des milliers d’employés de la province.
Les travailleurs canadiens doivent se méfier de Scheer. Comme tous les Canadiens, nous avons des droits. Les gouvernements doivent laisser le processus se dérouler, ils doivent nous laisser négocier.
Quant aux libéraux, ils n’ont pas adopté en 2018 de loi de retour au travail contre les travailleurs du rail. Il y a eu une très courte grève, le pays n’a pas trop souffert à cause de cela. Nous avons signé un accord négocié, comme c’est censé. Cependant, dans le cas des postiers, les libéraux les ont forcés à retourner au travail.
Je ne dis pas que les travailleurs devraient voter libéral, je dis qu’ils doivent faire attention. Les travailleurs méritent le droit de négocier leurs conditions. Nous y avons droit. Nous voulons que nos droits reconnus par la Charte soient respectés.
Je pense que les travailleurs canadiens devraient s’inquiéter de l’influence antiouvrière, anti-immigrante et homophobe provenant des États-Unis. Nous voyons maintenant des partis politiques répéter essentiellement les commentaires que nous retrouvons dans la politique américaine, avec des insultes homophobes et des attaques contre les droits des gais. Bien que cela existe aussi dans d’autres partis, c’est très répandu au sein du Parti conservateur.
L’immigration au Canada est nécessaire. Nous avons besoin de gens qui viennent vivre au Canada. Nous sommes tous le produit de l’immigration si vous remontez assez loin. Mais le racisme refait surface.
Lorsque les immigrants deviennent citoyens, leur vote n’est pas différent de notre vote. Si les conservateurs sont élus au fédéral, comme ils l’ont été en Ontario, en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba et au Nouveau-Brunswick, les Canadiens vont devoir se préparer à des attaques de toutes parts.
Je vois dans la rhétorique de la campagne une influence déterminante, américaine, un effort vers le plus petit dénominateur commun semblable à celui des États du Sud des États-Unis.
Je vois le Québec se faire dénigrer. Je vois des politiques de division promues à travers le Canada. En Alberta, les conservateurs cherchent à créer un ressentiment envers l’Est du Canada. Ils déforment la vérité et blâment les Québécois pour les problèmes de pipelines. Ils soulèvent maintenant la question des paiements de péréquation à titre de représailles contre le Québec, indépendamment du fait que ces paiements n’ont rien à voir avec les pipelines.
D’ est en ouest, ils promeuvent la politique de division et de mépris. Kenney défend la même politique de division entre l’Alberta et la Colombie-Britannique. Il dit que les Britanno-Colombiens n’aiment pas l’Alberta. Oui, les résidents de la Colombie-Britannique ont des préoccupations et ils les expriment. Ils veulent une protection, ils ne veulent pas d’accidents, ils ne veulent pas de marées noires, ni que la faune et la flore marine côtière soient menacées par la présence des pétroliers. Ce sont des préoccupations légitimes.
Je pense que les élections fédérales cette année pourraient s’avérer être les pires en termes d’abaissement du niveau politique. Regardez ce qui se passe aux États-Unis, où tous les conflits sont fondés sur la colère et la division au lieu des faits.
Justice pour les travailleurs accidentés
Un autre travailleur est tué à Fiera Foods : travailler dans un environnement salubre et sécuritaire est un droit
– Christine Nugent –
Rassemblement à l’usine Fiera le 2 octobre pour exiger une action de l’entreprise après la mort d’un cinquième travailleur
La communauté de Jane et Finch — et tous ceux qui luttent pour la santé et la sécurité des travailleurs dans cette ville et partout au Canada – ont de nouveau été ébranlés par la mort d’un autre travailleur de Fiera Foods, le cinquième à y perdre la vie depuis 1999. Cette communauté fait partie de la circonscription électorale fédérale de Humber River-Black Creek où se trouve l’usine.
En tant que candidate marxiste-léniniste dans cette circonscription, j’offre mes condoléances aux travailleurs qui ont encore perdu un des leurs, à la famille et aux familles des quatre autres travailleurs qui ont perdu la vie.
Le nom du travailleur qui été tué le 25 septembre —- il était en train de nettoyer une machine lorsque celle-ci a été accidentellement activée —- n’a pas encore été rendu public. Il travaillait pour une des 30 agences de placement temporaire auxquelles la boulangerie a recours. Plus de 100 agences de placement temporaire sont à l’oeuvre seulement dans la région de Jane-Finch.
Fiera Foods est une des plus importantes boulangeries industrielles en Amérique du Nord. Elle approvisionne plusieurs pays en pâtisseries. Les travailleurs temporaires constituent près de 70 % de sa main-d’oeuvre, selon les chiffres de la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (CSPAAT).
Selon un document d’information de la Campagne pour le salaire minimum à 15 $ et l’équité publié au lendemain du quatrième décès chez Fiera Foods : « Fiera s’est vue infliger 191 avis juridiques pour avoir contrevenu aux règlements sur la santé et la sécurité depuis les deux dernières décennies, en raison, entre autres, du manque de protecteurs sur les machines ou des bonbonnes de gaz emmagasinées de façon non sécuritaire. La compagnie a été condamnée et mise à l’amende à de nombreuses reprises en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité. Et pourtant, voilà que nous assistons à nouveau, en 2018, à la mort d’un travailleur temporaire. »
Nous devons mettre fin aux décès dans les endroits de travail. Les travailleurs ont le droit de travailler dans des endroits de travail salubres et sécuritaires. Les compagnies doivent être forcées de fournir les conditions de travail et la formation requises pour que tous les endroits de travail soient salubres et sécuritaires. Les travailleurs doivent aussi avoir droit de regard sur leurs conditions de travail par le biais de comités de santé et de sécurité obligatoires à l’endroit de travail.
Les travailleurs des agences de placement temporaire sont particulièrement vulnérables parce que les compagnies ne sont pas obligées de leur verser le même salaire qu’aux employés permanents et qu’il n’existe aucune loi qui permette aux travailleurs temporaires de devenir permanents. Ces incitations économiques faites aux employeurs qui embauchent des travailleurs temporaires pour le travail le plus précaire et dangereux doivent cesser. De plus, les employeurs ne doivent pas pouvoir contrevenir avec impunité aux lois existantes sur l’emploi et sur la santé et sécurité et des lois doivent être adoptées et mises en oeuvre pour protéger tous les travailleurs.
On ne doit pas permettre aux entreprises de se cacher derrière des agences de placement temporaire qui agissent avec peu ou pas de supervision pour ne pas prendre leur responsabilité envers les travailleurs de leurs usines. Les compagnies et leurs complices, les agences de placement temporaire, qui par leurs activités causent la mort d’un travailleur, doivent être forcées de cesser toute activité sans que les travailleurs n’en subissent les conséquences financières et jusqu’à ce que des conditions propices à la santé et la sécurité soient mises en place. Le Code criminel doit être appliqué lorsque nécessaire.
En Ontario et ailleurs au Canada, on doit cesser une fois pour toutes de faire des cadeaux aux employeurs par le biais du système d’indemnisation. Ce financement doit plutôt servir à résoudre les problèmes de santé et de sécurité et mettre fin aux décès dans les endroits de travail qui touchent des milliers de travailleurs à chaque année.
Christine Nugent est la candidate du PMLC dans la circonscription de Humber River–Black Creek.
(Photos: LR, ONIWG)
Les travailleurs accidentés dénoncent la réduction du taux de cotisation des employeurs et le décès chez Fiera Foods
– Réseau ontarien des groupes de travailleurs accidentés –
Rassemblement devant Fiera Foods le 2 octobre 2019
Le réseau ontarien des groupes de travailleurs accidentés (ONIWG) est consterné par le fait que le gouvernement Ford et la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents de travail (CSPAAT) offrent un autre cadeau considérable aux employeurs sous forme d’une réduction de 17 % du taux de cotisation, en particulier avec l’annonce le même jour de la mort d’un cinquième travailleur à Fiera Foods. Combiné à la réduction du taux de 30 % de l’an dernier, cela signifie des milliards de dollars de moins dans le système à un moment où les statistiques de la CSPAAT montrent une augmentation du nombre de blessures et accidents et que des entreprises comme Fiera Foods ne sont pas tenues responsables.
« Les accidents de travail sont à la hausse, les emplois précaires et peu sûrs augmentent, la pauvreté des travailleurs blessés est endémique, et voilà que les employeurs reçoivent une aide financière de 600 millions de dollars ?, a déclaré la présidente du GTNO, Janet Paterson. Est-ce que Fiera Foods obtiendra également cette réduction de 17 %, malgré son histoire ? Ce n’est tout simplement pas juste. C’est assez la soumission aux grandes entreprises. »
Lors de son assemblée générale annuelle le 25 septembre, les représentants de la CSPAAT ont également déclaré que le système est maintenant financé à 110 %. La réalité, cependant, est que le succès financier de la CSPAAT se fait sur le dos des travailleurs accidentés, près de la moitié des travailleurs ayant une invalidité permanente vivant à des niveaux de pauvreté ou proches de ceux-ci.
« Ils sont fiers d’être financés à 110 %. Eh bien, regardons à comment les travailleurs accidentés sont ‘financés’, eux, s’indigne Janet Paterson. Nous avons des membres à qui on a refusé l’indemnisation pendant des années et qui sont financés à 0 %. Ils ont été forcés de recourir à l’aide sociale. Nous avons des personnes réputées occuper des emplois qu’elles n’ont pas réellement, vivant avec moins de 100 dollars par semaine de la CSPAAT, ce qui les rend ‘financées à 5 %’. Imaginez si la CSPAAT utilisait une partie de ses 110 % pour indemniser correctement les employés. »
Le réseau rappelle à la CSPAAT et au gouvernement que les employeurs ne versent pas des cotisations par charité ou bienveillance, ils le font parce que les travailleurs ont renoncé à leur droit de poursuivre les employeurs pour blessures au travail en échange d’une compensation équitable. Mais maintenant, les employeurs obtiennent une assurance de plus en plus économique et les mauvais patrons comme ceux de Fiera Foods sont protégés de toute responsabilité, tandis que les travailleurs accidentés sont laissés pour compte.
« Des histoires comme celle-ci montrent que l’Ontario est de plus en plus ouverte à l’exploitation, a déclaré Paterson. Mais nous n’acceptons pas cela. Nous n’arrêterons pas tant que justice ne sera pas rétablie dans le système d’indemnisation des accidents du travail et que justice sera rendue aux travailleurs accidentés. »
Pour plus d’informations, contactez Janet Paterson au 807-472-6910
(Photos: LR)
Les travailleurs de Sudbury défendent la dignité du travail
Appuyons les travailleurs de la santé en lockout à Sudbury
Piquetage devant CarePartners à Sudbury
Les travailleurs de la santé à l’emploi de Care Partners à Sudbury sont en lockout depuis le 31 mai. Ils sont membres de l’unité 79 de la section locale 2010 du Syndicat des Métallos et négociaient une nouvelle convention collective quand CarePartners a rompu les négociation et les a mis en lockout.
Cette attaque contre les travailleurs de Sudbury semble être liée avec les négociations présentement en cours entre CarePartners et ses 2600 travailleurs en soins à domicile de toute l’Ontario qui sont représentés par le Syndicat international des employés de service (SIES).
Les travailleurs de Sudbury en lockout, dont la majorité sont des femmes, coordonnent et programment les visites à domicile aux patients dans le nord-est de l’Ontario. Leur salaire le plus élevé est de 16,15 $, soit un peu plus que le salaire minimum de 14 $ en vigueur en Ontario. Leur syndicat revendique des salaires comparables à ceux des autres employés du même secteur dans la région de Sudbury et l’inclusion d’une clause dans la convention prévoyant une résolution commune des plaintes pour harcèlement que les travailleurs déposent contre leur employeur, au lieu que l’employeur fasse lui-même l’enquête.
La compagnie a répliqué avec une offre sans augmentation de salaire et des coupes dans le nombre de congés de maladie payés et des changements à la programmation du travail de fin de semaine qui créent des problèmes aux travailleurs et à leurs familles. La compagnie a aussi menacé d’éliminer une clause grand-père qui s’applique aux anciens employés de la Croix rouge canadienne, ce qui réduirait leurs prestations de pensions et d’avantages médicaux. Les travailleurs ont rejeté cette offre à plus de 95 %. En guise de représailles, CarePartners a mis les travailleurs en lockout.
CarePartners obtient ses contrats de service de soins à domicile, en vertu du Régime d’assurance-santé de l’Ontario (RASO) par le biais du Réseau local d’intégration des services de santé (RLISS). Ces partenariats public-privé sont une vraie mine d’or pour les entreprises de services de santé axées sur le profit comme CarePartners. Le SIES et le Syndicat des Métallos soulignent que le RLISS verse environ 50 $ pour chaque heure de service de soins à domicile de base. Des entités privées comme CarePartners paient les travailleurs de soins à domicile et le personnel d’administration entre 15 et 19 dollars de l’heure. Les profiteurs privés empochent entre 30 et 35 dollars de l’heure. La livraison privée des soins de santé est une manoeuvre pour payer les riches.
Le mois dernier, la Fédération des travailleurs et des travailleuses de l’Ontario, le District 6 du Syndicat des Métallos, les sections locales 1005, 1500 et 8702 des Métallos, le SEPFO, l’OSSTF, l’Association des enseignantes et des enseignants catholiques anglo-ontariens, la section Locale 1 du SIES et d’autres syndicats ont organisé un rassemblement devant le bureau-chef de CarePartners à Kitchener et à Sudbury.
Une centaine de travailleurs manifestent le 5 septembre au bureau chef de CarePartners à Kitchener.
Appuyez les travailleurs de la santé en signant la pétition qui demande à la ministre de la Santé de l’Ontario, Christine Elliott, de forcer CarePartners à revenir à la table de négociation. On peut la signer en allant ici.
(Photos: LR, USW 2020)
Manifestation le 3 octobre
Coupures doivent cesser !
Doug Ford est à une collecte de fonds à 600 $
l’assiette au restaurant Verdicchio de Sudbury
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