Le droit au logement est un enjeu central de la campagne électorale
Manifestation à Montréal le 15 septembre 2019
Deux actions ont eu lieu à Montréal les 14 et 15 septembre pour défendre le droit au logement.
Le samedi 14 septembre, plus de 200 résidents, locataires et propriétaires du Mile-End à Montréal ont manifesté contre la spéculation immobilière. Ils réclament des mesures concrètes de la Ville et du gouvernement Legault. Une banderole affichant 80 noms de personnes expulsées de leur logement a été déployée lors du rassemblement.
« Nous aimons notre quartier et nous demandons des mesures actives et sévères pour lutter contre la spéculation immobilière », a dit Pierre Pagé, un des porte-paroles de Montréal pour tous et de la Coalition commerces vie de quartier.
« Plusieurs petits commerces suffoquent. D’autres sont obligés de déménager », dit-il. Conséquence, plusieurs locaux commerciaux affichent des vitrines vides.
Les locataires font aussi les frais de propriétaires peu scrupuleux. Le cas de l’artiste Patsy Van Roost est éloquent. Cette dernière louait son logement 1 440 $ par mois, chauffage inclus. Le propriétaire a annoncé son nouveau prix : 3 600 $ par mois, sans le chauffage.
Les mesures proposées par le porte-parole comprennent un changement radical du système de taxation, une réforme de la Régie du logement pour la doter de meilleurs systèmes de contrôle ainsi que la mise en place d’une Régie des loyers commerciaux.
Le lendemain, 15 septembre, plus de 200 personnes ont répondu à l’appel du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Le regroupement a démarré la campagne électorale par une manifestation organisée conjointement avec le Regroupement Information Logement (RIL) de Pointe Saint-Charles et l’appui d’Action-Gardien, la Corporation de développement communautaire (CDC) du quartier. Rappelant que plusieurs grandes villes au Québec et au Canada font face à une pénurie sans précédent de logements locatifs depuis le début du millénaire, les groupes demandent notamment que le terrain fédéral du bassin Peel serve à réaliser du logement social et des équipements collectifs pour la communauté locale et les besoins montréalais.
Les participants à la manifestation du 15 septembre 2019 se sont rendus au bassin Peel qu’ils demandent au gouvernement d’utiliser pour bâtir des logements sociaux et d’autres projets nécessaires.
« Les besoins en logements sociaux sont criants partout », déplore Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. Selon son organisme, le logement privé que la Stratégie nationale sur le logement finance donne des loyers hors de prix, qui ne correspondent en rien à la capacité de payer de la plupart des ménages locataires, à plus forte raison s’ils sont mal-logés, à faible ou à modeste revenu.
Selon le FRAPRU, pour aider le Québec à faire face à la crise qui s’enracine, le futur gouvernement fédéral ne doit plus laisser le marché privé imposer sa loi ; il doit soutenir généreusement les milieux qui veulent développer des logements coopératifs et sans but lucratif. Le regroupement demande plus précisément aux partis politiques fédéraux de s’engager à investir au moins 2 milliards de dollars par année dans la réalisation de nouveaux logements sociaux et de garantir tous les fonds nécessaires pour maintenir ou remettre en état ceux déjà construits.
« Ottawa doit aussi garantir à long terme l’accessibilité financière de ces logements sociaux, tant pour les ménages pauvres qui y habitent déjà, que pour ceux qui en auront besoin dans l’avenir », précise Véronique Laflamme.
Le logement est un droit !
Exigeons des mesures concrètes pour sa pleine réalisation !
(Photos : FRAPRU.)