L’éducation est un droit
Discussion sur la plateforme du PMLC
L’éducation est un droit. C’est à peu près accepté par tout le monde aujourd’hui, mais qu’est-ce que ça veut dire en pratique ? Comment ce droit est-il défini et comment faire pour qu’il soit garanti ? Une chose est certaine : définir et faire respecter ce droit est une nécessité. Sans donner aux générations futures une éducation à la hauteur de ce qui est requis par les sociétés et le monde d’aujourd’hui, comment allons-nous créer le genre d’avenir que nous souhaitons ?
Mais qui décide de ce dont les sociétés ont besoin aujourd’hui ? Qui décide du contenu de l’éducation ? Quelles formes de culture sociale, politique et autre le système d’éducation inculque-t-il à la jeunesse ? Ne doit-on pas régler les comptes avec la vieille conscience de la société, comme la discrimination cruelle dans le cas des enfants et des familles autochtones et le racisme systémique auquel ils sont soumis ? Ou avec la discrimination envers les enfants de familles immigrantes et de diverses origines ou l’exploitation des étudiants internationaux comme une mine d’or de 19 milliards de dollars par année avec les « visas étudiants » ? Comment le système d’éducation aborde-t-il les problèmes de l’adolescence et de croissance et les nombreux autres éléments de l’apprentissage ?
Ces problèmes et la façon dont ils sont traités par les gouvernements à tous les niveaux contribuent-ils à soutenir les éducateurs, les écoles et les communautés, et surtout les jeunes, ou sont-ils une source de division ? Les jeunes sont-ils vus comme des êtres humains avec des droits ou tout juste comme une catégorie de « choses » sujettes à récompense ou à punition et à la consommation de « choses » selon des valeurs que personne n’a l’occasion de discuter et régler pour soi-même ?
Un système d’éducation est financé pour éduquer et former la jeunesse en fonction des besoins de l’économie. Lorsque cette économie est aux mains d’une toute petite oligarchie financière qui est entièrement centrée sur elle-même, la direction de l’économie et du système d’éducation est établie en fonction des objectifs privés très étroits des oligarques en position de contrôle. Comment nous, les éducateurs et les autres personnes activement préoccupées par l’éducation et la jeunesse, abordons-nous cette réalité ?
Dans le domaine de l’éducation, ce que les gouvernements acceptent d’offrir est décidé en fonction des objectifs privés étroits de ceux qui possèdent et contrôlent l’économie, en particulier les compagnies qui produisent et vendent tout ce qui se rapporte au marché de l’éducation. Des intérêts privés produisent et vendent l’infrastructure nécessaire, les immeubles, les ordinateurs, le mobilier, les manuels et les équipements de tous genres. Mais leurs tentacules s’étendent aussi jusqu’au genre de travailleurs qu’ils veulent produire pour leur marché du travail. Le contrôle de ces puissants intérêts privés s’étend jusqu’au curriculum, aux programmes, aux demandes de recherche et, chose importante, à l’objectif du système d’éducation lui-même.
L’objectif de ceux qui dirigent le système d’éducation à partir d’en haut est de servir les intérêts privés de ceux qui contrôlent l’économie, soit l’oligarchie financière. Cet objectif qui provient d’en haut fait en sorte que les éducateurs et les jeunes font l’objet d’une pression extrême pour qu’ils obéissent et se conforment à ce climat antisocial qui sert les intérêts privés étroits et leur marché, dont leur marché du travail. Ils sont forcés de se débrouiller chacun de son côté et de faire « tout ce qu’il faut » pour s’assurer une niche dans le système d’éducation et le marché du travail qui sont contrôlés par les oligarques financiers.
Cependant, malgré tous leurs efforts, ces intérêts privés étroits ne contrôlent pas et ne peuvent pas contrôler les êtres humains. En dépit de tous leurs efforts, ils ne sont pas capables de forcer les éducateurs et les travailleurs de soutien, les parents et les étudiants à être d’accord avec eux et à se soumettre à eux. C’est un problème pour eux mais c’est un grand atout pour la société. Alors qu’obtenir une éducation est une source d’inquiétude constante parmi les jeunes à cause des coûts et de la culture de la loi de la jungle et du chacun pour soi, beaucoup de jeunes défient ce diktat pour se bâtir un brillant avenir. Bien que la dégénérescence du système d’éducation soit de plus en plus stressante pour les enseignants, les travailleurs de l’éducation, les directeurs d’écoles et les parents, ils trouvent les façons, avec grand courage et dévouement, de dire NON ! aux coupures, à la privatisation et au diktat et NON ! à l’imposition de conditions et d’objectifs inacceptables pour l’éducation. Même les administrateurs, qui sont embauchés et soumis à la pression des investisseurs de l’éducation de gérer les écoles, les collèges et les universités comme des entreprises privées dont le but est de faire faire de l’argent à tous ceux qui ont une part du gâteau de l’éducation, prennent la parole et expriment leurs inquiétudes malgré la menace de perdre leur emploi et d’autres formes de représailles.
Cette résistance, ce refus de se soumettre, cet esprit de dire Non ! lorsque c’est nécessaire, fait de l’unité d’action parmi les éducateurs, le personnel de soutien, les étudiants et les parents quelque chose d’important et de vivifiant. Elle fait des revendications et des réclamations de ceux qui travaillent et vivent dans le domaine de l’éducation, les éducateurs, les étudiants, les parents et les autres, quelque chose qui insuffle de la vie et qui est important.
Les éducateurs sont des professionnels qui assument leur devoir envers la société, leurs étudiants et eux-mêmes. Lorsqu’ils parlent de leurs conditions de vie et de travail et des problèmes auxquels le système d’éducation fait face à cause des coupures, du manque de financement et des demandes égoïstes des puissants intérêts privés, leur parole est d’or. Nous devons les écouter et les appuyer lorsqu’ils luttent pour affirmer leurs droits et parlent en leur propre nom.
Nous avons besoin d’une société qui garantit les droits, notamment le droit à l’éducation, parce que nous avons besoin d’enseignants, de travailleurs de l’éducation, d’écoles, de collèges et d’universités qui servent le progrès et les lumières et aident à élever nos enfants et à ouvrir une voie vers le progrès de la société.