Réponse à une question sur la lutte contre les changements climatiques et le développement durable
— Dougal MacDonald —
Le Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI) et ses organisations membres, dans le contexte de l’élection fédérale, a écrit au PMLC pour lui poser une série de questions sur le rôle que le Parti prévoit pour le Canada dans le monde et sur la façon dont notre Parti, s’il était le gouvernement , poursuivrait cet objectif.
Question
Si votre parti était élu, respecterait-il les engagements que le Canada a déjà pris en vertu de l’Accord de Copenhague et les objectifs de développement durable, de contribuer sa juste part de 100 milliards de dollars par an au financement international pour le climat d’ici 2020 — avec une répartition équilibrée entre l’adaptation et l’atténuation et avec au moins 15 % du soutien à l’adaptation axé sur l’égalité des sexes ?
Réponse
Les objectifs de l’Accord de Copenhague et du développement durable semblent positifs. Cependant, dire que le Canada ou tout autre pays s’est engagé à faire une « juste part » est une autre affaire, car il n’y a rien dans l’un ou l’autre des accords qui précise ce que cela pourrait être ou comment cela pourrait être calculé. Essentiellement, le Canada n’a rien promis, alors il n’y a aucune promesse à tenir. Une juste part de rien est rien.
En tant qu’accord, l’Accord de Copenhague a non seulement été vivement critiqué par les peuples du monde entier, mais aussi par un certain nombre de pays, principalement parce que le débat a été détourné par les États-Unis et leurs alliés, parce qu’il est antidémocratique, parce que les décisions finales ont été prises à huis clos, que le document final a été produit sans consultation et que les sommes d’argent promises par les pays riches sont dérisoires par rapport à ce qu’ils dépensent pour les guerres d’agression. Le document final lui-même n’exprime qu’un objectif général, qui est de limiter le réchauffement climatique à deux degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels, bien au-dessus des cibles que la plupart des délégations demandaient.
Quant aux objectifs de développement durable, ils doivent être atteints d’ici 2030 – dans onze ans. Malgré l’état actuel du monde où les riches gouvernent et les pauvres s’appauvrissent, on nous dit de croire que dans onze ans le monde sera protégé, libéré de la pauvreté et de la faim, avec le plein emploi, l’accès à une éducation de qualité et à système universel de soins de santé, l’émancipation de toutes les femmes et de toutes les filles et la fin de la dégradation de l’environnement. Ce n’est pas sérieux quand la puissance militaire la plus riche et la plus agressive, les États-Unis, affirme son hégémonie sur ses concurrents en Europe et en Asie et tente de prendre le contrôle des ressources et du travail du monde entier en menant des guerres dans plusieurs pays et en cherchant à renverser le gouvernement de nombreux autres.
Il faut souligner également que l’Accord de Copenhague et l’engagement pris envers les objectifs de développement durable cachent des stratagèmes pour payer les riches. Les monopoles et oligopoles privés ont endommagé l’environnement dans leur poursuite incessante du profit, mais ce sont les gouvernements qui sont censés utiliser des fonds publics pour réparer les dégâts. Par exemple, l’Alberta a des milliers de « puits orphelins » – des puits abandonnés par les sociétés énergétiques qui ont besoin d’être nettoyés. Les estimations du montant d’argent requis varient de 40 à 70 milliards de dollars. Ce problème existe parce que les monopoles étrangers de l’énergie ont pris leurs profits et se sont enfuis et s’attendent maintenant à ce que les Albertains paient pour nettoyer derrière eux.
C’est ce qui se passe partout dans le monde. En Afrique, de nombreux sites miniers abandonnés polluent la terre et l’eau et mettent en danger la santé des gens. Est-ce que ce sont les vrais responsables de ces dégâts, les sociétés minières comme Rio Tinto et Anglo American, qui vont les nettoyer ? Non, encore une fois, c’est le peuple qui doit payer. Il est là le problème. Comment rendre le monde durable sans régler cette affaire ?
Le Canada n’a fait aucune promesse réelle, il n’a donc aucune promesse à tenir. La politique des partis qui forment le système de partis cartellisés pour garder les riches au pouvoir ne s’attaque pas au problème de la non-réalisation des objectifs de développement durable et ne soucie pas de la dégradation de l’environnement. Toutes leurs politiques sont des stratagèmes pour payer les riches qui entraînent l’aggravation des problèmes et retardent la mise en oeuvre de solutions connues.
Le PMLC fait partie intégrante du mouvement pour humaniser l’environnement naturel et social. Selon lui, l’élément crucial qui manque est que les peuples du monde soient en mesure de contrôler les décisions qui affectent leur vie et la vie sur la planète Terre. Son appel à humaniser les environnements naturel et social exige que le pouvoir de décision soit entre les mains du peuple et non des riches. En d’autres termes, les objectifs souhaitables ne peuvent être atteints que dans la mesure où les gens se donnent les moyens de devenir les décideurs. Les monopoles et les oligopoles qui aujourd’hui ont pris le contrôle du pouvoir décisionnel dans la plupart des États utilisent tous les processus et techniques pour maximiser leurs profits et se fichent de l’environnement. Ce sont eux qui sont responsables des effets destructeurs des changements climatiques causés par la fracturation hydraulique, les coupes à blanc, les méthodes d’exploitation minière nuisibles, la contamination des lacs et des océans, la privatisation de l’eau, les évaluations environnementales bidons et la dépossession des détenteurs légitimes de la terre et tous les autres abus qui augmentent à cause de leurs projets néolibéraux, antisociaux et antinationaux.
Plus les jeunes et l’ensemble du peuple diront Non ! aux pratiques inacceptables et trouveront les moyens de définir eux-mêmes la direction de l’économie, plus nous serons près de changer la situation en faveur du peuple.
Cela peut être fait ! Cela doit être fait !
Le professeur MacDonald est le porte-parole du PMLC en matière d’environnement et de changements climatiques. Il est également le candidat du PMLC dans la circonscription d’Edmonton-Strathcona.