Numéro 1519 septembre 2019
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Action climatique, action pour la paix – du 20 au 27 septembre
Appuyons les efforts des jeunes pour changer la situation!
Sur la colline du parlement à Ottawa le 15 mars 2019 dans le cadre de la Grève étudiante pour le climat
GRÈVE MONDIALE POUR LE CLIMAT — CALENDRIER D’ÉVÉNEMENTS
Cette semaine, les jeunes du monde entier s’engagent dans des actions visant à exprimer des revendications urgentes concernant la protection de l’environnement naturel et pour le protéger des conséquences de la dilapidation, du pillage et de la dévastation causés par des intérêts privés étroits. Ces actions coïncident avec la Journée internationale de la paix déclarée en 1981 par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies. Le thème de cette année est « Action climatique, action pour la paix ». Le site Internet de l’ONU affirme vouloir « souligner l’importance de lutter contre le changement climatique en tant que moyen de protéger et de promouvoir la paix dans le monde ».
L’ONU souligne les problèmes d’accès et de pénurie de ressources telles que les terres agricoles, l’eau potable et l’énergie, et affirme que cela aggrave les tensions dans le monde et provoque de graves conflits. « Les changements climatiques constituent des menaces évidentes pour la paix et la sécurité internationales », lit-on sur le site web de l’ONU.
Rien n’est dit sur la mainmise de l’oligarchie financière internationale qui a usurpé le contrôle non seulement des ressources de la Terre Mère, mais également des processus décisionnels et des machines de guerre, ce qui lui permet d’enrichir les riches et au diable le reste du monde. C’est la cause première de la destruction de l’environnement et il ne faut pas l’ignorer. La plateforme du Parti marxiste-léniniste du Canada a pour objectif d’humaniser l’environnement social et naturel et le Parti appuie tous ceux qui prennent des mesures concrètes pour contribuer à rendre le monde durable.
En 2015, les États membres de l’ONU ont défini 17 objectifs de développement durable couvrant les problèmes jugés essentiels par l’ONU. Cela inclut « la pauvreté, la faim, la santé, l’éducation, les changements climatiques, l’égalité des sexes, l’eau, l’assainissement, l’énergie, l’environnement et la justice sociale ». Le 13e objectif est l’action climatique. Cette année, le 23 septembre 2019, l’ONU organise un Sommet d’action climatique sur le thème « La course que nous pouvons gagner. Une course que nous devons gagner. »
À cette occasion, des étudiants du monde entier prennent les choses en main en organisant la prochaine grève mondiale pour la planète (School Strike for Climate – SSC) . SSC est un mouvement international d’étudiants qui sautent leurs cours pour organiser des manifestations pour réclamer des mesures contre le réchauffement de la planète et les changements climatiques. La première grève mondiale a eu lieu le 30 novembre 2015, le premier jour de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 à Paris. D’autres grèves ont eu lieu dans le monde entier et certaines ont pris un caractère régional.
Grève étudiante pour le climat a annoncé deux grèves mondiales majeures pour septembre 2019. L’une aura lieu le vendredi 20 septembre, trois jours avant le sommet sur le climat de l’ONU à New York, et l’autre le vendredi 27 septembre, jour du 57e anniversaire de la publication du livre Printemps silencieux de Rachel Carson. Les grèves auront lieu à l’une ou l’autre de ces dates dans différents pays.
Les organisateurs sont optimistes et croient que ces dernières grèves auront eu le plus grand nombre de participants à des grèves climatiques à ce jour et comprendront la participation de travailleurs, d’étudiants universitaires, de retraités et tant d’autres personnes préoccupées, en plus des étudiants qui ont mené les grèves précédentes. Tout le monde est invité à participer à ces événements importants et à appuyer les jeunes dans leur objectif d’améliorer le monde.
Réponse à une question sur la lutte contre les changements climatiques et le développement durable
— Dougal MacDonald —
Le Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI) et ses organisations membres, dans le contexte de l’élection fédérale, a écrit au PMLC pour lui poser une série de questions sur le rôle que le Parti prévoit pour le Canada dans le monde et sur la façon dont notre Parti, s’il était le gouvernement , poursuivrait cet objectif.
Question
Si votre parti était élu, respecterait-il les engagements que le Canada a déjà pris en vertu de l’Accord de Copenhague et les objectifs de développement durable, de contribuer sa juste part de 100 milliards de dollars par an au financement international pour le climat d’ici 2020 — avec une répartition équilibrée entre l’adaptation et l’atténuation et avec au moins 15 % du soutien à l’adaptation axé sur l’égalité des sexes ?
Réponse
Les objectifs de l’Accord de Copenhague et du développement durable semblent positifs. Cependant, dire que le Canada ou tout autre pays s’est engagé à faire une « juste part » est une autre affaire, car il n’y a rien dans l’un ou l’autre des accords qui précise ce que cela pourrait être ou comment cela pourrait être calculé. Essentiellement, le Canada n’a rien promis, alors il n’y a aucune promesse à tenir. Une juste part de rien est rien.
En tant qu’accord, l’Accord de Copenhague a non seulement été vivement critiqué par les peuples du monde entier, mais aussi par un certain nombre de pays, principalement parce que le débat a été détourné par les États-Unis et leurs alliés, parce qu’il est antidémocratique, parce que les décisions finales ont été prises à huis clos, que le document final a été produit sans consultation et que les sommes d’argent promises par les pays riches sont dérisoires par rapport à ce qu’ils dépensent pour les guerres d’agression. Le document final lui-même n’exprime qu’un objectif général, qui est de limiter le réchauffement climatique à deux degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels, bien au-dessus des cibles que la plupart des délégations demandaient.
Quant aux objectifs de développement durable, ils doivent être atteints d’ici 2030 – dans onze ans. Malgré l’état actuel du monde où les riches gouvernent et les pauvres s’appauvrissent, on nous dit de croire que dans onze ans le monde sera protégé, libéré de la pauvreté et de la faim, avec le plein emploi, l’accès à une éducation de qualité et à système universel de soins de santé, l’émancipation de toutes les femmes et de toutes les filles et la fin de la dégradation de l’environnement. Ce n’est pas sérieux quand la puissance militaire la plus riche et la plus agressive, les États-Unis, affirme son hégémonie sur ses concurrents en Europe et en Asie et tente de prendre le contrôle des ressources et du travail du monde entier en menant des guerres dans plusieurs pays et en cherchant à renverser le gouvernement de nombreux autres.
Il faut souligner également que l’Accord de Copenhague et l’engagement pris envers les objectifs de développement durable cachent des stratagèmes pour payer les riches. Les monopoles et oligopoles privés ont endommagé l’environnement dans leur poursuite incessante du profit, mais ce sont les gouvernements qui sont censés utiliser des fonds publics pour réparer les dégâts. Par exemple, l’Alberta a des milliers de « puits orphelins » – des puits abandonnés par les sociétés énergétiques qui ont besoin d’être nettoyés. Les estimations du montant d’argent requis varient de 40 à 70 milliards de dollars. Ce problème existe parce que les monopoles étrangers de l’énergie ont pris leurs profits et se sont enfuis et s’attendent maintenant à ce que les Albertains paient pour nettoyer derrière eux.
C’est ce qui se passe partout dans le monde. En Afrique, de nombreux sites miniers abandonnés polluent la terre et l’eau et mettent en danger la santé des gens. Est-ce que ce sont les vrais responsables de ces dégâts, les sociétés minières comme Rio Tinto et Anglo American, qui vont les nettoyer ? Non, encore une fois, c’est le peuple qui doit payer. Il est là le problème. Comment rendre le monde durable sans régler cette affaire ?
Le Canada n’a fait aucune promesse réelle, il n’a donc aucune promesse à tenir. La politique des partis qui forment le système de partis cartellisés pour garder les riches au pouvoir ne s’attaque pas au problème de la non-réalisation des objectifs de développement durable et ne soucie pas de la dégradation de l’environnement. Toutes leurs politiques sont des stratagèmes pour payer les riches qui entraînent l’aggravation des problèmes et retardent la mise en oeuvre de solutions connues.
Le PMLC fait partie intégrante du mouvement pour humaniser l’environnement naturel et social. Selon lui, l’élément crucial qui manque est que les peuples du monde soient en mesure de contrôler les décisions qui affectent leur vie et la vie sur la planète Terre. Son appel à humaniser les environnements naturel et social exige que le pouvoir de décision soit entre les mains du peuple et non des riches. En d’autres termes, les objectifs souhaitables ne peuvent être atteints que dans la mesure où les gens se donnent les moyens de devenir les décideurs. Les monopoles et les oligopoles qui aujourd’hui ont pris le contrôle du pouvoir décisionnel dans la plupart des États utilisent tous les processus et techniques pour maximiser leurs profits et se fichent de l’environnement. Ce sont eux qui sont responsables des effets destructeurs des changements climatiques causés par la fracturation hydraulique, les coupes à blanc, les méthodes d’exploitation minière nuisibles, la contamination des lacs et des océans, la privatisation de l’eau, les évaluations environnementales bidons et la dépossession des détenteurs légitimes de la terre et tous les autres abus qui augmentent à cause de leurs projets néolibéraux, antisociaux et antinationaux.
Plus les jeunes et l’ensemble du peuple diront Non ! aux pratiques inacceptables et trouveront les moyens de définir eux-mêmes la direction de l’économie, plus nous serons près de changer la situation en faveur du peuple.
Cela peut être fait ! Cela doit être fait !
Le professeur MacDonald est le porte-parole du PMLC en matière d’environnement et de changements climatiques. Il est également le candidat du PMLC dans la circonscription d’Edmonton-Strathcona.
Tout en oeuvre pour humaniser l’environnement
naturel et social!
— Discussion sur la Plateforme du PMLC —
Le monde entier s’unit pour exiger qu’on accorde l’attention méritée à la Terre Mère. Des mesures doivent être prises pour surmonter les ravages des changements climatiques et mettre fin aux pratiques destructrices des monopoles et des oligopoles telles que la fracturation, les coupes à blanc, les pratiques minières abusives, la contamination des lacs et des océans, la privatisation de l’eau, les évaluations environnementales frauduleuses. Il faut mettre un terme à la dépossession des détenteurs légitimes et défenseurs de la terre et à tous les autres abus qui se multiplient à la poursuite des objectifs antisociaux et antinationaux du néolibéralisme.
Il est urgent d’inverser cette tendance destructrice alarmante. Partout dans le monde, les luttes populaires restreignent l’action des monopoles, des oligopoles et des gouvernements à leur service ou parviennent à les empêcher de polluer, de détruire, de surexploiter, de violer les droits souverains des peuples autochtones et de mener des guerres à leurs fins étroites. La lutte des travailleurs pour s’investir du pouvoir de décider de leurs affaires rassemble des personnes de tous les horizons pour devenir une force organisée qui prend la défense des droits de tous et toutes.
Le Parti marxiste-léniniste du Canada affirme clairement que l’environnement naturel et l’environnement social ne peuvent pas exister en harmonie sans qu’on s’oppose aux stratagèmes des gouvernements pour payer les riches qui sont mis en oeuvre partout au Canada. Le PMLC s’oppose spécifiquement à l’utilisation des graves problèmes de l’environnement et de l’économie pour justifier l’expropriation des peuples autochtones et aller à l’encontre du désir exprimé par les Canadiens concernant des projets tels que le pipeline Trans Mountain et la construction du gazoduc Coastal GasLink (CGL), et s’oppose surtout à ce que cela se fasse au nom de l’« intérêt national ». Ces projets sont assimilés à l’intérêt national pour empêcher les gens de jouer un rôle dans les prises de décision qui les concernent et pour que le problème des changements climatiques ne soit pas réglé en faveur d’une humanisation de l’environnement naturel et social.
Il n’y a pas de muraille de Chine entre l’environnement et l’économie, mais ils ne peuvent être harmonisés en continuant d’exproprier les peuples autochtones qui sont les gardiens et les protecteurs de l’Île de la Tortue et les détenteurs de droits souverains sur ce vaste territoire. Les peuples autochtones n’ont jamais renoncé à leurs droits ancestraux souverains et continuent courageusement de défendre l’île de la Tortue contre les indignités du pillage et de la ruine coloniaux. Que tous exigent que les gouvernements établissent de nouveaux arrangements respectant les droits souverains des peuples autochtones sur leurs terres ancestrales.
La Terre Mère est l’un des deux piliers de toute richesse sociale, l’autre étant le travail. La société moderne ne peut être construite sans défendre consciemment la dignité des deux. Le non-respect de la Terre Mère, des travailleurs, des peuples autochtones ou de la nouvelle génération mène la société à sa perte. Tout gouvernement qui ne s’acquitte pas de ses devoirs sur ces différents fronts ne mérite pas de gouverner.
La tâche à l’ordre du jour est d’activer le facteur humain/conscience sociale pour éliminer le facteur antihumain/anti-conscience. Il est possible de trouver des solutions aux graves problèmes qui menacent la Terre Mère seulement si les travailleurs ont leur mot à dire et peuvent exercer un contrôle sur la production et la distribution du produit social.
Il est également impératif de dénoncer les guerres d’agression et d’occupation menées par les États-Unis et l’industrie de guerre américaine qui est le plus grand pollueur du monde. Le département américain de la Défense est l’organisme gouvernemental qui utilise le plus les combustibles fossiles au monde. La consommation quotidienne de carburant des avions, des navires, des véhicules au sol et des installations de l’armée américaine dépasse celle de pays entiers. Ajoutez à cela l’impact environnemental de l’utilisation de munitions à l’uranium appauvri et d’armes chimiques telles que les défoliants, telles qu’utilisées pendant la guerre au Vietnam, en Afghanistan, en Irak et en Syrie. Nous devons également nous opposer au déploiement d’hommes et de femmes de l’armée canadienne dans les guerres d’occupation américaines et dans les missions de l’OTAN et de l’ONU menées au nom de l’aide humanitaire, de la paix, de la liberté et de la démocratie.
Les gouvernements fédéral et provinciaux, quel que soit le parti au pouvoir, ont montré qu’ils s’identifient pleinement à l’étroitesse des intérêts privés et aux exigences du gouvernement de guerre aux États-Unis. Leurs discours sur le besoin de protéger l’environnement sont absurdes s’ils sont au service de ces intérêts. Nous connaissons par exemple les discours grandiloquents des partis cartellisés pour faire croire aux citoyens qu’ils sont les protecteurs de l’environnement. Ils cherchent à diviser tout le monde selon qui est en faveur d’une taxe sur le carbone et qui s’y oppose, mais pendant ce temps le gouvernement achète un pipeline de bitume à grand débit qui est contesté par de très nombreux Canadiens à cause justement des dangers qu’il pose pour l’environnement. L’élite dirigeante, ses médias et ses partis politiques tentent de définir un « new green deal » (un programme de sauvetage de l’économie qui serait plus « vert ») et sa contrepartie, un anti « new green deal », autour desquels polariser tout le monde pour l’élection fédérale. C’est en divisant tout le monde en fonction de qui est pour ou contre la taxe sur le carbone, pour ou contre le « new green deal », pour ou contre « la création d’emplois », pour ou contre le consentement obligatoire des Premières Nations et autant d’autres façons de fausser le problème qu’ils veulent empêcher les gens de formuler pour eux-mêmes ce qu’ils veulent et ce dont ils ont besoin. Faire en sorte que l’environnement soit durable n’est pas le grand problème du XXIe siècle, le problème du siècle est comment faire pour que les citoyens deviennent les décideurs.
Cela signifie que la préoccupation face à la dégradation de l’environnement et la destruction de la Terre Mère doit être développée consciemment en un mouvement pour investir le peuple du pouvoir de décider et lui donner préséance dans les prises de décisions concernant les affaires économiques, politiques et sociales.
Le PMLC soutient toutes les actions de la jeunesse, de la classe ouvrière, des communautés et des peuples autochtones qui restreignent les monopoles et les oligopoles dans leurs réclamations et leurs activités destructrices. Il faut mettre un terme aux plans secrets des monopoles, des oligopoles et des gouvernements à leur service à l’encontre de l’économie socialisée et il faut mettre un terme à leurs plans de guerre. Tout ce qui concerne l’économie socialisée doit être public et dévoilé pour que tous puissent voir et évaluer. C’est pour cela que le PMLC lance l’appel aux travailleurs, aux femmes et aux jeunes de continuer d’exprimer leurs préoccupations et leurs revendications, ce qui est la première étape pour asseoir un véritable pouvoir politique et économique leur permettant de faire intervenir le facteur humain/conscience sociale et de diriger le mouvement d’humanisation des environnements sociaux et naturels.
Les citoyens doivent être les décideurs et doivent déterminer eux-mêmes la direction de l’économie de manière à protéger l’environnement et à affirmer le droit d’être des peuples du monde entier.
Tout en oeuvre pour humaniser l’environnement naturel et social !
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