Défendons les droits ancestraux et mettons fin à la justice coloniale!
Violence raciste de l’État à l’égard des enfants autochtones, de leurs familles et de leurs communautés
— Philip Fernandez —
Le Tribunal canadien des droits de la personne a statué que le système de protection de l’enfance de l’État canadien avait injustement enlevé entre 40 000 et 80 000 enfants autochtones de leurs foyers dans les réserves de 2006 à 2017. La décision rendue le 6 septembre ordonne au gouvernement canadien d’indemniser chaque enfant par une somme allant jusqu’à 40 000 dollars et leurs parents et grands-parents jusqu’à 20 000 dollars pour les dommages et les traumatismes causés par les abus racistes. C’est le maximum que le Tribunal puisse ordonner de payer.
Les membres du comité du Tribunal, Sophie Marchildon, présidente, et Edward Lustig, ont écrit dans leur conclusion qu’il existait suffisamment d’éléments de preuve pour déterminer que la conduite du Canada était « délibérée et imprudente, aboutissant à ce que nous avons qualifié de pire scénario dans notre loi [sur les droits de la personne]. » Ils écrivent : « Ce cas de discrimination raciale est l’un des cas les plus graves, ce qui justifie l’obligation d’indemnités maximales. »
Le comité note également : « Aucune indemnisation ne pourra jamais vous redonner ce que vous avez perdu, les cicatrices qui restent sur votre âme ou les souffrances que vous avez subies à cause du racisme, des pratiques coloniales et de la discrimination. »
La cause contre le gouvernement a été déposée devant le Tribunal en 2007 par la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada (SSEFPNC) et l’Assemblée des Premières Nations (APN). Après le jugement, Cindy Blackstock, directrice générale de la SSEFPNC, a déclaré : « La conclusion du Tribunal selon laquelle le Canada pratique la discrimination délibérément et témérairement envers les enfants des Premières Nations montre à quel point le Canada a peu appris de l’expérience des pensionnats, des excuses pour les raffles des années soixante et des recours collectifs. »
Le grand chef Stewart Phillip, président de l’Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique, écrit dans un communiqué de presse : « Le Tribunal a conclu à une discrimination systémique massive et a déclaré que le gouvernement du Canada avait agi de manière délibérée et insouciante. Ce que nous savions depuis longtemps dans nos familles et nos communautés. » Il ajoute : « En Colombie-Britannique, j’ai été témoin des torts causés aux enfants et aux familles des Premières Nations par le fait de retirer des enfants alors que des mesures de soutien dans leurs foyers, leurs familles et leurs communautés auraient dû être envisagées ou améliorées. »
Le gouvernement a jusqu’au 10 décembre pour rencontrer la SSEFPNC et l’APN et mettre au point un mécanisme d’indemnisation des enfants victimes et de leurs familles.
Philip Fernandez est le candidat du PMLC dans la circonscription de Toronto-Centre.