Numéro 1216 septembre 2019
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Les travailleurs sont confrontés au besoin de parler en leur propre nom
Une pléthore de propos absurdes et dépassés
— Pierre Chénier —
Les absurdités que profèrent pendant la campagne électorale les soi-disant dirigeants de partis qui forment le système de partis cartellisés sont vraiment renversantes. Ils inventent des « enjeux » selon ce qui peut leur apporter des votes, selon leurs meneurs de campagne grassement payés, comme si le monde réel et les personnes réelles n’existent pas. Cela démontre encore une fois à quel point il est important que les travailleurs parlent en leur propre nom afin de renverser cette situation à leur avantage dans la période qui vient.
Les travailleurs du pays vont faire avancer leur lutte pour les droits de tous et vont se donner du pouvoir en parlant de leur véritables conditions de vie et de travail et de comment résoudre les problèmes auxquels eux-mêmes et la société font face. Ils peuvent ainsi contribuer à établir un ordre du jour qui représente réellement les préoccupations populaires et qui permet d’en traiter.
À chaque jour, les travailleurs canadiens défendent les droits et le bien-être de tous, mais, en temps d’élection, on les cajole afin qu’ils confient leur sort aux partis qui forment le système de partis cartellisés dans un parlement qui ne traite jamais de leurs préoccupations d’une façon qui leur est favorable. C’est absurde et complètement dépassé de croire que les intérêts privés mondiaux étroits vont amener la prospérité ou veiller sur le bien-être des personnes, des communautés, des sociétés ou de l’environnement naturel. C’est pourtant ces propos insensés qui remplissent les ondes à chaque jour. Les gouvernements du Canada, des provinces, du Québec et des territoires ne cessent de mettre en oeuvre des décisions qui favorisent les grands intérêts mondiaux dans chaque aspect de l’économie, avec des résultats néfastes. Cependant, Trudeau n’arrête pas de dire pendant la campagne que le Canada va de succès en succès tandis que les autres promettent que les choses vont continuer comme elles sont mais « mieux », avec une meilleure responsabilité fiscale et sociale, un environnement plus responsable, plus de transparence, moins de corruption, de meilleures consultations, et ainsi de suite. Tous disent parler pour les travailleurs, pour le peuple, pour la classe moyenne, pour tout le monde en fait. Ils cherchent à réduire les travailleurs qui forment la majorité à des spectateurs des manigances électorales et leur demandent de s’aligner derrière ceux qui tiennent des propos irrationnels et déconnectés de la réalité.
C’est totalement absurde et dépassé.
Dans cette campagne, le Parti marxiste-léniniste du Canada lance l’appel aux travailleurs canadiens à parler contre les décisions antisociales, antiouvrières, antinationales et proguerre qui sont imposées. Ils doivent aussi parler contre cette farce voulant que les décisions sont démocratiques parce que le peuple a donné un mandat au gouvernement avec l’élection. Cette notion d’une campagne électorale qui donne un mandat est elle-même absurde et dépassée.
Les absurdités proférées par les dirigeants des partis qui forment le système de partis cartellisés dans le but de maintenir le peuple sans pouvoir illustrent bien la nécessité que les travailleurs se placent eux-mêmes au centre de l’activité et du discours politique.
Participons à cette élection en ne permettant pas que ce discours suffocant, antipeuple et irrationnel ne réduise notre cerveau en bouillie. Intervenons vigoureusement en utilisant notre propre voix pour parler en notre nom et discuter de nos préoccupations, des conditions réelles qui existent et des problèmes auxquels nous faisons face.
Pierre Chénier est le secrétaire du Centre ouvrier du Parti marxiste-léniniste et le candidat du PMLC dans la circonscription de Châteauguay–Lacolle.
Que le nouveau supplante l’ancien est
une nécessité, pas un choix
— Normand Chouinard —
On parle beaucoup de « choix » dans cette élection : choix de candidats, choix de partis, choix de promesses et ainsi de suite. En tant que travailleurs, on nous dit de faire le choix qui correspond le mieux à nos convictions. On dit que c’est cela la démocratie. Pour ce qui est de l’économie, nous sommes considérés comme des consommateurs ayant la liberté de choisir quoi consommer et quand. En tant que citoyens, on dit que nous avons le droit de choisir qui nous représentera. Nous n’avons pas notre mot à dire, mais nous sommes libres de choisir.
En fait, le seul véritable choix pour les travailleurs est de parler de leurs préoccupations et de rejeter l’absurdité des prétendus choix qui remplissent les ondes. Les travailleurs n’ont pas besoin d’une couche privilégiée pour gouverner, pour les priver de tout contrôle sur les décisions qui affectent leur vie.
L’espace politique réservé aux travailleurs par les partis du cartel est celui du désespoir et de l’humiliation. Nous sommes censés miser nos espoirs sur quelqu’un qui prétendra nous représenter une fois au pouvoir. Une fois au pouvoir, le parti qui forme le gouvernement fait ce que lui disent les intérêts privés étroits qu’il sert. Les travailleurs sont alors supposés se sentir déçus, voire trahis, parce que des « engagements » sont brisés. On leur dit qu’après l’élection, leur rôle sera de rappeler aux élus les promesses faites. Si les travailleurs acceptent ces « choix », ils deviennent des observateurs passifs, amers ou frustrés, car ils n’exercent aucun contrôle sur rien de tout cela.
Quelle conclusion tirer de tout cela ? Faut-il croire que nous avons tous ces choix alors qu’en réalité le choix qui nous est imposé n’est pas un choix du tout ? C’est un diktat : nous n’avons pas le choix que d’autoriser d’autres à parler en notre nom. C’est un sérieux problème qui nous concerne tous. Il faut le résoudre. Comment une minorité privilégiée reste-t-elle au pouvoir quand la majorité ne soutient pas ce pouvoir ? Quel rôle jouent les élections dans le maintien de ce pouvoir ?
Les travailleurs ne sont pas d’accord avec la direction de l’économie, ni avec la braderie de nos ressources, ni avec la façon dont l’environnement naturel est mis en péril. Ils ne sont pas d’accord avec la manière dont l’intérêt national est défini et trahi, ni avec la raison pour laquelle nous sommes entraînés à tuer d’autres peuples par des sanctions ou des guerres d’agression et d’occupation. Ils ne sont pas d’accord avec la façon dont les décisions sont prises. Comment se fait-il alors que tout cela continue ? Comment peut-on faire les choses différemment, comment rompre avec ce qui existe et ne plus cohabiter avec l’obligation de choisir un des partis qui forment le système de cartel et qui ont pour rôle d’écarter le peuple du pouvoir ?
Nous pouvons commencer à changer les choses d’une manière à favoriser nos intérêts et ceux du Québec et du Canada en les abordant dans notre propre perspective plutôt que dans la perspective des riches. Nous pouvons intervenir dans ces élections en trouvant des moyens de parler de nos propres préoccupations et de parler en notre nom propre. Ce serait la chose démocratique à faire.
Normand Chouinard est le candidat du PMLC dans La Prairie.
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