La production et la vente d’armes par le Canada
— Steve Rutchinski —
L’intégration du Canada dans la machine de guerre et l’économie américaines est une question qui préoccupe tous les Canadiens épris de paix et de justice. Dans l’intérêt de la paix, il faut s’opposer à la production, l’exportation et l’utilisation d’armes à grande échelle par les États-Unis et leurs alliés, dont le Canada.
En 2018, le Canada est devenu le deuxième plus important exportateur d’armes en Asie occidentale, en Arabie saoudite en particulier, dépassé seulement par les États-Unis. Le statut élevé du Canada en tant que marchand d’armes dans cette région est principalement dû à un contrat de 15 milliards de dollars signé par General Dynamics Land Systems de London, en Ontario, pour fournir à l’Arabie saoudite des véhicules blindés légers. Le contrat de fournitures d’armes à l’Arabie saoudite, d’un montant de 15 milliards de dollars, a propulsé le Canada au deuxième rang des pays exportateurs d’armes en Asie occidentale et au sixième rang mondial, selon Jane’s Defence Weekly. Le contrat d’armement, largement opposé par les Canadiens, a été négocié lorsque Stephen Harper était premier ministre. À son arrivée au pouvoir, le gouvernement Trudeau avait le pouvoir d’annuler l’accord, mais il a décidé de le confirmer, déclarant cyniquement qu’il n’était pas bon de revenir sur un accord conclu et que « si nous ne le faisons pas, quelqu’un d’autre le fera ».
Pour le Canada, les États-Unis sont le plus grand marché d’exportations d’armes. Selon Project Ploughshares, 60 % des envois d’armes provenant du Canada vont aux États-Unis. Malgré ses obligations en vertu du Traité sur le commerce des armes, le Canada ne fait pas rapport sur la valeur des ventes d’armes aux États-Unis. La non-déclaration des ventes aux États-Unis est en soi une indication de l’intégration du Canada dans la machine de guerre et l’économie américaines.
Affaires mondiales Canada a souligné en 2017 des exportations de plus de 1 milliard de dollars de produits et technologies militaires vers des pays autres que les États-Unis, dont 48 % vers l’Arabie saoudite. Après les États-Unis, les membres de l’OTAN (Royaume-Uni, Allemagne, France, Pays-Bas et Norvège) constituent traditionnellement le plus grand marché des exportations canadiennes d’armes. Les pays membres de l’OTAN, y compris le Canada, ont utilisé des armes canadiennes dans des guerres d’agression contre la Yougoslavie, la Libye, l’Irak et la Syrie.
Un important sujet de préoccupation pour les Canadiens est le rapport du Comité permanent de la défense nationale (à la Chambre des Communes) composé de représentants de tous les partis et intitulé « Le Canada et l’OTAN : une alliance cimentée par la force et la fiabilité », déposé en juin 2018. Le rapport déplore le peu de ventes d’armes par le Canada aux pays de l’OTAN et demande que des fonds publics soient alloués aux grands producteurs d’armes opérant au Canada « afin d’obtenir une part plus importante ».
Le rapport multipartite indique que les fabricants canadiens d’armes et de pièces détachées enregistrés auprès de l’Agence OTAN de soutien et d’acquisition (NSPA) en 2016 ne représentaient que 700 des 65 000 entreprises de ce type et n’avaient reçu en 2017 qu’un pour cent des contrats de l’OTAN. Le rapport indique que le gouvernement fédéral conformément à sa nouvelle politique en matière de défense devrait être plus à l’offensive lorsqu’il est question de subventionner et d’accorder d’autres concessions, afin que l’industrie canadienne de productions d’armes obtienne une part plus importante des contrats d’armement de l’OTAN.
Il convient de noter également qu’en 2017, le Canada a expédié des armes à 11 pays impliqués dans des guerres d’agression ou des violations des droits de la personne, dont les États-Unis ne sont pas les moindres. Les États-Unis sont présentement engagés dans des guerres actives en Afghanistan, en Irak, en Syrie, au Yémen, en Somalie, en Libye, au Nigéria et dans toute l’Afrique occidentale, ainsi que dans d’innombrables opérations spéciales et attaques de drones dans le monde entier.
Dans cette élection, le PMLC exhorte les Canadiens à prendre position contre la production et la vente d’armes par le Canada, qui sont utilisées pour l’agression, la guerre et la répression des peuples qui luttent pour leurs droits.
Exprimons-nous contre l’intégration du Canada à la sécurité intérieure des États-Unis, à leurs guerres d’agression et leur économie de guerre.
Canada, hors de l’OTAN et de NORAD !
Le Canada a besoin d’un gouvernement antiguerre !
Faisons du Canada une zone de paix !
Steve Rutchinski est le candidat du PMLC dans la circonscription de University—Rosedale, à Toronto