Numéro 1114 septembre 2019
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Faisons du Canada une zone de paix!
Les pertes que nous pleurons le 11 septembre et les défis que nous relevons
L’élection fédérale a été déclenchée le 11 septembre, le jour du 18e anniversaire des attentats terroristes sur les tours jumelles de New York, le Pentagone et ailleurs. Dans ses remarques d’ouverture de la campagne, le premier ministre Justin Trudeau a déploré les pertes de vie de cette journée.
Nous aussi déplorons les pertes de vie qui se sont produites ce jour-là, y compris celles de nombreux Canadiens. Le 11 septembre nous rappelle également les vies qui ont été perdues en ce jour horrible de 1973 qui fut la première salve d’une attaque terroriste soutenue contre le peuple chilien dans le sillage du coup d’État fasciste inspiré par les États-Unis. Cette attaque faisait partie d’une longue série d’attaques perpétrées par les impérialistes américains pendant l’Opération Condor et leurs guerres sales en Amérique centrale et du Sud et dans les Caraïbes. Nous pleurons profondément ceux qui sont morts pendant ces guerres en défendant la liberté, la démocratie et leur souveraineté contre la barbarie militaire et l’ingérence des États-Unis.
Nous pleurons aussi les pertes de vie qui se sont produites depuis le 11 septembre 2001 à cause du revanchisme des États-Unis et de leur course désespérée à l’extension de leur hégémonie. Côte à côte avec des milliers de Canadiens, nous sommes profondément préoccupés par la perte des libertés civiles, par les opérations spéciales, les sites de torture et la mort de centaines de milliers et même de millions de personnes sous le coup des sanctions économiques et des guerres d’agression et d’occupation auxquelles le 11 septembre a servi d’outil de propagande. Des gens comme Justin Trudeau et la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland ne déplorent pas ces pertes et ne les reconnaissent même pas, car, au nom de la sécurité nationale et de l’intérêt national, leur gouvernement est un gouvernement de guerre au service des crimes des États-Unis.
Ils ne pleurent pas non plus la perte des institutions démocratiques libérales qui dans le passé ont servi un bien public. Au contraire, c’est au nom de ces institutions qu’ils justifient le recours aux pouvoirs de police qui sous-tendent les constitutions de ce qu’ils appellent les démocraties occidentales. Ces constitutions permettent l’imposition d’un état de droit qui bafoue la compréhension moderne de l’objet du droit, qui est de servir la cause de la justice. L’état de droit et les pouvoirs de police qui reposent sur ces constitutions occidentales ne sont pas conformes aux besoins de l’époque. Le fait d’y avoir recours pour réprimer la marche en avant des peuples et leurs réclamations à ce qui leur revient de droit est réactionnaire et amoral, et cela rend ceux qui gouvernent aujourd’hui antisociaux et inaptes à gouverner.
En cette occasion, Le Renouveau exprime sa solidarité avec les peuples des États-Unis et du Chili qui demandent que justice soit faite dans les conditions d’aujourd’hui. Nous exprimons également notre solidarité avec les peuples de tous les pays qui ont été et continuent d’être victimes de la destruction causée par les forces des États-Unis et de l’OTAN, dont le Canada fait partie.
Nous exprimons également notre entier appui au peuple du Cachemire dont l’autonomie a été arbitrairement suspendue par l’Inde. Des milliers de personnes ont été mises en prison par l’imposition des « lois noires », les ressources du peuple sont pillées et les jeunes tués au nom de la prospérité et de la sécurité. Le gouvernement de l’Inde fait aussi la promotion de la « suprématie brahmane » et incite à la haine couverte d’impunité sous n’importe quel prétexte. Pourtant, ce même gouvernement est qualifié de plus grande démocratie du monde.
Aucune de ces pertes de l’après 11 septembre ne suscite le moindre regret du gouvernement canadien ou de ceux qui veulent former le prochain gouvernement à la suite de l’élection. En dépit de ce qu’ils peuvent dire, le 11 septembre 2001 a été le début d’une nouvelle vague de terrorisme d’État, d’anarchie et de violence, comme l’avait été le 11 septembre 1973 pour les peuples du Chili et d’ailleurs en Amérique du Sud et centrale et dans les Caraïbes. Depuis 2001, le Canada a été entièrement intégré à la machine de guerre et à la sécurité intérieure des États-Unis et de leurs lois, et les Canadiens sont maintenant assujettis aux décisions prises par les fauteurs de guerre américains.
Dans la période qui a mené à l’invasion de l’Irak par les États-Unis, le président américain George Bush père a dit que Saddam Hussein était comme Hitler et il a accusé tous ceux qui se sont opposés à l’invasion de suivre la politique d’apaisement envers Hitler. La vie a montré qui sont ceux qui suivent réellement la politique d’apaisement envers la guerre, l’agression et la trahison nationale. Aucun discours de campagne ne pourra changer ce fait que la vie a mis en lumière.
En cette occasion de l’anniversaire du 11 septembre, nous saluons tous ceux qui luttent pour la paix, la démocratie et la liberté dans les conditions d’aujourd’hui. Unissons-nous à la défense des droits de tous et relevons les défis auxquels nous faisons face !
Les résidents d’Halifax organisent l’opposition à Cutlass Fury 2019
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Cutlass Fury 2019 (CF19) est un des plus grands exercices navals de l’histoire canadienne. CF19 a débuté le 9 septembre et la plupart des navires de guerre de l’OTAN sont présentement entre 80 et 150 kilomètres des côtes de Bridgewater, en Nouvelle-Écosse. Cela inclut le sous-marin nucléaire d’attaque rapide, le USS New Hampshire, de classe Virginia.
Des navires de guerre continuent d’arriver et de partir d’Halifax. Le porte-avions le plus récent du Royaume-Uni, le HMS Queen Elizabeth, était attendu à Halifax le 12 septembre, de même que le HMS Dragon et le RFA Tideforce. Une revue de la flotte est prévue dans les prochains jours alors que le dernier de ces navires de guerre est passé devant la corvette de la Seconde Guerre mondiale, le NCSM Sackville, en route vers l’exercice au large.
Le 9 septembre, l’organisation néo-écossaise Voix des femmes pour la paix a organisé une vigile pour la paix haute en couleur sur les quais. Elle a demandé que le Canada refuse de se lancer dans des actions militaires agressives ou de participer à de l’entraînement en vue de telles actions mandatées par des alliances militaires comme l’OTAN.
CF 19 nous en dit long sur la façon dont les Forces armées canadiennes et les autres forces armées considèrent la présente situation mondiale. C’est le retour au niveau d’entraînement habituel qui existait durant la guerre froide. Les actions navales ne se limitent plus à l’antiterrorisme, à l’aide humanitaire et à l’intervention en cas de catastrophe et à mener des opérations d’interception maritime. C’est un retour à la pratique de ce que certains pourraient appeler la guerre navale classique.
Quels que soient les besoins réels de ce pays en matière de défense, les forces canadiennes, en tant qu’instrument d’abord et avant tout de l’OTAN, sont constamment prêtes à se joindre, à appuyer ou même à mener une agression contre des cibles choisies par les États-Unis, où qu’elles se trouvent sur la planète. Des exercices comme Cutlass Fury 19 surviennent à un moment où plus de la moitié des principales forces navales américaines sont en mer. Loin de protéger les Canadiens du danger de guerre, les exercices de l’OTAN comme ceux-ci intègrent davantage notre pays à la machine de guerre américaine.
Halifax et son port revêtent une importance stratégique pour les impérialistes et leurs intérêts monopolistes. C’est l’un des plus grands ports naturels au monde et le port le plus à l’est de l’Amérique du Nord avec des liaisons ferroviaires transcontinentales.
Les habitants de Halifax refusent depuis longtemps que leur ville et leur port soient utilisés pour entraîner les Canadiens dans des aventures impérialistes à l’étranger. Ils se sont vigoureusement opposés aux « visites » de navires de guerre américains et d’autres pays étrangers ainsi qu’à l’utilisation de la marine canadienne dans des agressions dirigées par l’OTAN et les États-Unis contre les peuples du monde. Dans ce contexte, la politique étrangère du Canada et notre retrait de l’OTAN et du NORAD doivent être un enjeu important pendant l’élection fédérale.
Le Canada ne doit pas participer aux préparatifs de guerre des impérialistes américains et il doit également défendre sa souveraineté de manière sérieuse. Cela signifie qu’il ne faut pas permettre aux impérialistes américains d’exercer un commandement et un contrôle sur les moyens aériens, terrestres et fluviaux du Canada, ainsi que sur les ressources gouvernementales et militaires. Nous devons nous retirer de l’OTAN et de NORAD et oeuvrer à une politique étrangère indépendante.
Cela signifie retirer tous les soldats, navires et équipements canadiens à l’étranger. Plus important encore, cela signifie que les Canadiens doivent se préparer à établir un gouvernement antiguerre.
Non aux navires de guerre américains ou autres navires de guerre
étrangers dans les eaux canadiennes !
Canada, hors de l’OTAN et de NORAD !
Tout en oeuvre pour un gouvernement antiguerre !
(Photos: LR, Nova Scotia Voice of Women for Peace)
La production et la vente d’armes par le Canada
— Steve Rutchinski —
L’intégration du Canada dans la machine de guerre et l’économie américaines est une question qui préoccupe tous les Canadiens épris de paix et de justice. Dans l’intérêt de la paix, il faut s’opposer à la production, l’exportation et l’utilisation d’armes à grande échelle par les États-Unis et leurs alliés, dont le Canada.
En 2018, le Canada est devenu le deuxième plus important exportateur d’armes en Asie occidentale, en Arabie saoudite en particulier, dépassé seulement par les États-Unis. Le statut élevé du Canada en tant que marchand d’armes dans cette région est principalement dû à un contrat de 15 milliards de dollars signé par General Dynamics Land Systems de London, en Ontario, pour fournir à l’Arabie saoudite des véhicules blindés légers. Le contrat de fournitures d’armes à l’Arabie saoudite, d’un montant de 15 milliards de dollars, a propulsé le Canada au deuxième rang des pays exportateurs d’armes en Asie occidentale et au sixième rang mondial, selon Jane’s Defence Weekly. Le contrat d’armement, largement opposé par les Canadiens, a été négocié lorsque Stephen Harper était premier ministre. À son arrivée au pouvoir, le gouvernement Trudeau avait le pouvoir d’annuler l’accord, mais il a décidé de le confirmer, déclarant cyniquement qu’il n’était pas bon de revenir sur un accord conclu et que « si nous ne le faisons pas, quelqu’un d’autre le fera ».
Pour le Canada, les États-Unis sont le plus grand marché d’exportations d’armes. Selon Project Ploughshares, 60 % des envois d’armes provenant du Canada vont aux États-Unis. Malgré ses obligations en vertu du Traité sur le commerce des armes, le Canada ne fait pas rapport sur la valeur des ventes d’armes aux États-Unis. La non-déclaration des ventes aux États-Unis est en soi une indication de l’intégration du Canada dans la machine de guerre et l’économie américaines.
Affaires mondiales Canada a souligné en 2017 des exportations de plus de 1 milliard de dollars de produits et technologies militaires vers des pays autres que les États-Unis, dont 48 % vers l’Arabie saoudite. Après les États-Unis, les membres de l’OTAN (Royaume-Uni, Allemagne, France, Pays-Bas et Norvège) constituent traditionnellement le plus grand marché des exportations canadiennes d’armes. Les pays membres de l’OTAN, y compris le Canada, ont utilisé des armes canadiennes dans des guerres d’agression contre la Yougoslavie, la Libye, l’Irak et la Syrie.
Un important sujet de préoccupation pour les Canadiens est le rapport du Comité permanent de la défense nationale (à la Chambre des Communes) composé de représentants de tous les partis et intitulé « Le Canada et l’OTAN : une alliance cimentée par la force et la fiabilité », déposé en juin 2018. Le rapport déplore le peu de ventes d’armes par le Canada aux pays de l’OTAN et demande que des fonds publics soient alloués aux grands producteurs d’armes opérant au Canada « afin d’obtenir une part plus importante ».
Le rapport multipartite indique que les fabricants canadiens d’armes et de pièces détachées enregistrés auprès de l’Agence OTAN de soutien et d’acquisition (NSPA) en 2016 ne représentaient que 700 des 65 000 entreprises de ce type et n’avaient reçu en 2017 qu’un pour cent des contrats de l’OTAN. Le rapport indique que le gouvernement fédéral conformément à sa nouvelle politique en matière de défense devrait être plus à l’offensive lorsqu’il est question de subventionner et d’accorder d’autres concessions, afin que l’industrie canadienne de productions d’armes obtienne une part plus importante des contrats d’armement de l’OTAN.
Il convient de noter également qu’en 2017, le Canada a expédié des armes à 11 pays impliqués dans des guerres d’agression ou des violations des droits de la personne, dont les États-Unis ne sont pas les moindres. Les États-Unis sont présentement engagés dans des guerres actives en Afghanistan, en Irak, en Syrie, au Yémen, en Somalie, en Libye, au Nigéria et dans toute l’Afrique occidentale, ainsi que dans d’innombrables opérations spéciales et attaques de drones dans le monde entier.
Dans cette élection, le PMLC exhorte les Canadiens à prendre position contre la production et la vente d’armes par le Canada, qui sont utilisées pour l’agression, la guerre et la répression des peuples qui luttent pour leurs droits.
Exprimons-nous contre l’intégration du Canada à la sécurité intérieure des États-Unis, à leurs guerres d’agression et leur économie de guerre.
Canada, hors de l’OTAN et de NORAD !
Le Canada a besoin d’un gouvernement antiguerre !
Faisons du Canada une zone de paix !
Steve Rutchinski est le candidat du PMLC dans la circonscription de University—Rosedale, à Toronto
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