Entrevue: France Simard, coordonnatrice du Mouvement Action Chômage Lac-Saint-Jean
Manifestation contre les changements du gouvernement Harper au régime de l’AE à Thetford Mines au Québec, le 27 octobre 2012
Le problème principal est toujours l’accessibilité. Avec toutes les réformes qu’il y a eu depuis les années 1990, de moins en de moins de personnes sont admissibles. Il faut que le régime d’assurance-emploi redevienne universel comme il l’était quand il a été créé en 1945 : un régime d’assurance-chômage universel pour tout le monde, avec tant d’heures de travail requises pour tout le monde pour être admissible.
Au fil des années, le gouvernement a créé des régions économiques où tout dépend du taux de chômage officiel pour définir qui est admissible, combien on a besoin d’heures de travail pour être admissible, avec un nombre d’heures différent selon les régions économiques. La situation a dérapé et elle dérape encore. À partir du moment où on règle ce problème, on peut regarder les autres problèmes. Nos revendications de base ont toujours été là, 350 heures pour être admissible à l’assurance-chômage, 35 semaines de prestations pour éviter le trou noir des travailleurs saisonniers. Un taux de prestations d’au moins 70 % basé sur les 12 meilleures semaines de travail. Il faut dépoussiérer le régime mais il ne faut pas que ce soit fait à huis clos. Il faut qu’ils parlent aux travailleurs et aux employeurs parce que ce sont les deux cotisants au régime. Il faut qu’ils parlent aux syndicats, aux organismes qui défendent les chômeurs. On doit adopter une loi qui crée un régime d’assurance-emploi juste et universel.
Le 15 septembre 2018, des manifestants à Tracadie, au Nouveau-Brunswick, exigent des changements au régime de l’AE pour éliminer le trou noir que vivent les travailleurs saisonniers.
Il faut dépoussiérer le régime mais il ne faut pas que ce soit fait à huis clos. Il faut qu’ils parlent aux travailleurs et aux employeurs parce que ce sont les deux cotisants au régime. Il faut qu’ils parlent aux syndicats, aux organismes qui défendent les chômeurs. On doit adopter une loi qui crée un régime d’assurance-emploi juste et universel.
Ce qui nous fait le plus mal dans la région, c’est le trou noir pour les travailleurs saisonniers. Parce que plus le taux de chômage officiel est bas, plus la situation des travailleurs saisonniers empire. Il y a des gens qui sont obligés de partir de la région pour aller travailler, pour aller chercher leurs heures pour être admissibles aux prestations d’assurance-emploi. Ils doivent payer pour se loger. Ils n’ont pas le choix. Ils vivent une grande insécurité. Ils ne savent pas s’ils vont retrouver un emploi avec les conditions et les besoins qu’ils ont. Aussi, il y a des gens qui travaillent 15-20 heures par semaine. Il y a de plus en plus d’emplois précaires. Tu ne peux pas arriver avec cela. Cela leur prend plus de temps pour accumuler des heures pour être admissibles à l’assurance-emploi.
Le manque d’accessibilité au régime d’assurance-emploi est le noeud du problème.