Lettre ouverte au président Biden d’éminents militants, scientifiques et artistes
– Granma –
Les moments urgents requièrent une action urgente. En seulement deux jours, plus de 400 militants, intellectuels, scientifiques et artistes éminents se sont unis pour publier une lettre ouverte au président Joe Biden dans le New York Times. Ce n’est qu’un début.
Au président Joe Biden,
Le temps est venu de prendre une nouvelle voie dans les relations États-Unis-Cuba. Nous soussignés vous exhortons de façon urgente et publique à rejeter les politiques cruelles mises en place par la Maison-Blanche de Donald Trump qui ont causé tant de souffrances au peuple cubain.
Cuba — un pays de onze millions de personnes — traverse présentement une crise difficile en raison de la rareté grandissante d’aliments et de médicaments. De récentes manifestations ont attiré l’attention du monde entier sur ce problème. Alors que la pandémie de la COVID-19 a été ardue pour tous les pays, elle l’a été particulièrement pour une petite île vivant sous le poids écrasant d’un blocus économique.
Nous pensons qu’il est inadmissible, surtout pendant une pandémie, de bloquer de façon intentionnelle les versements et le recours par Cuba aux institutions financières mondiales, compte tenu de la nécessité d’avoir accès aux dollars pour l’importation d’aliments et de médicaments.
Alors que la pandémie a frappé l’île, son peuple — et son gouvernement — ont perdu des milliards de dollars en revenus provenant du tourisme international qui seraient normalement consacrés à leur système de santé public, à la distribution d’aliments et à l’aide économique.
Pendant la pandémie, l’administration de Donald Trump a resserré le blocus, laissé tomber l’ouverture faite par Obama et adopté 243 « mesures coercitives » qui ont intentionnellement étranglé la vie sur l’île et créé plus de souffrances.
L’interdiction de versements de fonds et la fin des vols commerciaux directs entre les États-Unis et Cuba sont des obstacles au bien-être de la majorité des familles cubaines.
« Nous sommes avec le peuple cubain », avez-vous écrit le 12 juillet. Si c’est le cas, nous vous demandons de signer immédiatement un décret et d’annuler les 243 « mesures coercitives » de Donald Trump.
Il n’y a aucune raison de maintenir les politiques de la Guerre froide qui ont requis que les États-Unis traitent Cuba comme un ennemi existentiel plutôt que comme un voisin. Plutôt que de maintenir la voie établie par Donald Trump dans ses efforts pour annuler l’ouverture envers Cuba qu’avait proposée le président Obama, nous vous exhortons à aller de l’avant. Revenez à l’ouverture et entamez le processus de mettre fin au blocus. Mettre fin aux graves pénuries alimentaires et médicales doit être la toute première priorité.
Le 23 juin, la grande majorité des États membres des Nations unies ont voté pour exiger des États-Unis qu’ils mettent fin au blocus. Depuis les 30 dernières années, c’est la position systématique de la majorité des États membres. En outre, sept rapporteurs spéciaux de l’ONU ont écrit une lettre au gouvernement des États-Unis en avril 2020 au sujet des sanctions contre Cuba. « Dans le contexte de l’urgence pandémique », ont-ils écrit, « le manque de volonté du gouvernement américain de suspendre les sanctions pourrait mener à un danger plus élevé de souffrances à Cuba. »
Nous vous demandons de mettre fin aux « mesures coercitives » de Donald Trump et de revenir à l’ouverture d’Obama ou, mieux encore, d’entamer le processus visant à mettre fin au blocus et de pleinement normaliser les relations entre les États-Unis et Cuba.
(Traduit de l’anglais par LML)