In MemoriamLouis Lang8 avril 1947 – 13 novembre 2021 |
C’est avec beaucoup d’émotion et de tristesse que le Comité central du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) vous informe du décès du camarade Louis Lang des suites d’un cancer de l’oesophage à l’Hôpital de Gatineau à 1 h 30 le 13 novembre.
Louis était membre fondateur du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), fondé en mars 1970. Il a été de toutes les batailles de la période de la naissance du Parti, aux côtés de son fondateur et dirigeant, Hardial Bains, avec qui il a noué une profonde amitié politique et personnelle. Depuis l’époque de l’organisation précurseur du Parti, les Internationalistes, Louis est resté fidèle toute sa vie à l’analyse Nécessité de changement ! qui est au coeur de l’oeuvre du PCC(M-L).
Le camarade Louis Lang est né à Győr, en Hongrie, après la Deuxième Guerre mondiale. Ses parents étaient des survivants de l’Holocauste et sa mère une survivante d’Auschwitz. Louis en a hérité un profond esprit antifasciste. Il est arrivé au Canada avec sa famille à l’âge de dix ans et a grandi à Montréal où il a fréquenté l’école secondaire Baron Byng.
Il a ensuite étudié au département de biologie de l’Université McGill et a travaillé comme chimiste avant de déménager à Ottawa. À Ottawa, il a commencé à travailler à Postes Canada, où il est resté pendant plus de 40 ans, jusqu’à sa retraite en 2013.
Quand il habitait à Montréal, Louis a milité dans plusieurs organisations progressistes et pour différentes causes : on le trouvait toujours engagé dans des luttes aux côtés des travailleurs, des étudiants, des jeunes et des femmes, en soutien au peuple du Vietnam qui se battait pour sa libération contre la guerre d’agression américaine, aux jeunes Américains qui fuyaient la conscription, au peuple de Palestine qui se battait pour son droit d’être contre les assauts sionistes et de toutes les injustices commises contre lui, et contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud, la dictature militaire au Chili et pour de nombreuses autres causes.
Étudiant à l’Université McGill en 1968, Louis s’est joint aux Internationalistes, l’organisation précurseur du PCC(M-L), suivant la devise que les actes viennent en premier, les paroles en second. Il était membre du Mouvement étudiant de McGill et du Mouvement étudiant canadien. La même année il a été l’un des membres fondateurs des Intellectuels et Ouvriers patriotes du Québec (IOPQ), exprimant en pratique son sentiment d’ardent patriote luttant pour la reconnaissance du droit du Québec à l’autodétermination.
Au cours de ces années, Louis s’est battu contre la discrimination raciale des étudiants noirs, dont beaucoup venaient des Caraïbes, à l’Université Sir George Williams (aujourd’hui Concordia), et a participé aux luttes des chauffeurs de taxi de Murray Hill, à la lutte pour mettre fin au statut colonial de McGill qui n’était pas ouvert à tous les Québécois et aux luttes pour soutenir la cause des peuples d’Asie du Sud, pour la reconnaissance de la République populaire de Chine et bien d’autres. À cet égard, il a héroïquement fait sienne la cause de la défense des droits démocratiques et a été membre fondateur du Comité pour les droits démocratiques du peuple (CDDP). Il s’est opposé à la Loi sur les mesures de guerre de 1970 et a combattu les attaques odieuses organisées par l’État contre le Parti et le peuple dans le cadre de l’Opération Chaos du FBI, laquelle était appuyée par les agences du renseignement au Canada. Il a été un ardent défenseur des droits ancestraux des peuples autochtones et un organisateur de la Caravane des peuples autochtones à Ottawa en 1974, qui a été violemment réprimée par la police.
Louis a été à l’avant-garde de la résistance au « contrôle des prix et des salaires » imposé par le gouvernement Trudeau en 1975, une attaque frontale contre les droits des travailleurs sous prétexte de « contrôler l’inflation ». Cet assaut annonçait la vaste offensive antisociale de la période à venir. Organisateur à temps plein du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), il a joué un rôle de premier plan dans l’organisation d’un mouvement de résistance d’une ampleur sans précédent, en particulier parmi les travailleurs des postes. Le fait saillant de ce vaste mouvement d’opposition fut la grande manifestation nationale devant le Parlement à Ottawa le 14 octobre 1976. On estime à un million le nombre de travailleurs qui ont débrayé ce jour-là pour faire connaître leur opposition au contrôle des salaires.
Deux ans plus tard, Louis était président de la section locale d’Ottawa du STTP lorsque les postiers se sont engagés dans une des plus grandes grèves de l’histoire du Canada. La grève des postiers d’octobre 1978 avait été provoquée par l’imposition unilatérale de modifications à la convention collective touchant aux conditions de travail pour introduire de nouvelles technologies qui accéléraient la cadence de l’exploitation des postiers et imposaient des horaires de travail impossibles.
Louis a participé en tant que cadre dirigeant à tous les événements majeurs de la vie du Parti qui ont tracé sa ligne de marche au fil des années. Il a joué un rôle particulièrement important dans l’adoption de la position qu’au Canada, il n’y a qu’une seule classe ouvrière et donc un seul programme et que l’apport du rôle dirigeant de la classe ouvrière est un facteur décisif dans la défense des droits de tous et toutes. Après l’effondrement de l’Union soviétique, lorsque les élites dirigeantes se sont engagées dans une brutale offensive néolibérale antisociale pour démanteler tous les arrangements de la société civile favorisant le bien public, il a également joué un rôle dirigeant dans l’adoption du programme Arrêtez de payer les riches; augmentez les investissements dans les programmes sociaux. Il l’a notamment fait dans le cadre du mouvement de riposte en Ontario en opposition à l’assaut généralisé du gouvernement conservateur de Mike Harris. Il a participé à la formulation de l’Initiative historique du Parti dont l’objectif est que la classe ouvrière se constitue en la nation et investisse le peuple du pouvoir souverain.
À sa mort, Louis était membre du Comité central du PCC(M-L) et de son Comité exécutif national. Il dirigeait la Commission ouvrière du Comité central et faisait partie de l’exécutif du Centre ouvrier du Parti. Les écrits de Louis ont paru fréquemment dans la presse du Parti, notamment dans Le Marxiste-Léniniste, Forum ouvrier et Le Renouveau. Il était devenu politicien ouvrier aguerri et a été candidat du Parti dans plusieurs élections fédérales et québécoises. Parce qu’il avait une connaissance approfondie des lois électorales et de la Constitution du Canada, il a souvent représenté le Parti au Comité consultatif des partis politiques d’Élections Canada pour y défendre toujours le programme du Parti pour le renouveau politique et une constitution moderne.
Louis a été membre de la section locale d’Ottawa du STTP jusqu’à sa retraite. Le 3 novembre 2013, on lui a décerné le titre honorifique de membre à vie. Ses exploits en tant que membre et président de la section locale sont légendaires et seront sans aucun doute racontés par les travailleurs dans tous leurs éclats.
Louis était également membre du comité directeur de l’organisation de solidarité Ottawa-Cuba Connections (OCC) et des Mouvements sociaux ALBA-Ottawa, ainsi qu’un ami de longue date et un compagnon de lutte de nombreuses personnes à travers le pays, toutes générations confondues, à qui il manquera énormément.
Louis a toujours aimé suivre les progrès et les réalisations de la science. Il a animé pendant de nombreuses années une émission de radio hebdomadaire sur CHUO à l’Université d’Ottawa, a organisé des rencontres hebdomadaires avec des collègues et des amis, a joué au hockey avec beaucoup de passion et a recueilli des fonds pour les petites ligues.
Sa connaissance approfondie du mouvement de résistance antifasciste pendant la Deuxième Guerre mondiale a rendu Louis populaire parmi les jeunes désireux d’apprendre et de contribuer à la cause de la paix. Le tout dernier article qu’il a écrit pour la presse du Parti était contre la construction d’un monument anticommuniste par le gouvernement canadien à Ottawa, inspiré et financé par des collaborateurs nazis d’Ukraine et d’ailleurs en Europe de l’Est et facilité par des ministres responsables de diverses agences gouvernementales. Louis a proposé que le gouvernement érige plutôt un monument honorant la mémoire des victimes des pensionnats autochtones, de toutes les femmes autochtones assassinées et disparues, un hommage aux victimes du système raciste de placement en famille d’accueil et de la négligence délibérée de l’État vis à vis les conditions sociales et le bien-être des personnes vivant dans les réserves à travers le pays.
Le décès de Louis est un grand choc pour sa famille, ses camarades, ses confrères et consoeurs du mouvement syndical et ses nombreux amis. Il laisse dans le deuil ses fils Nick (Mélanie Beaudry), Philippe-Michel et Yannick; son ex-conjointe Danielle Desormeaux; sa soeur Julie Lang Lapeer (Leonard Lapeer) et sa nièce Lindsay; ses petits-enfants Gabriel Aleksandor, Kayla, Néomie et Alexa-Rose et son petit-neveu Jesse Lajeunesse. Il est prédécédé par son père Sandor Lang et sa mère Rozsa W. Lang. Par décision du Comité central du PCC(M-L), en août son nom sera inscrit sur le mât du drapeau rouge du Monument du Parti situé au cimetière Beechwood à Ottawa.
En plus des contributions énumérées ici, ses contributions à l’ouverture de la voie du progrès au Canada sont nombreuses et seront relatées à d’autres occasions.
Le Parti fait part de ses sincères condoléances à la famille de Louis et à tous ceux et celles qui l’ont connu et apprécié, ses nombreux camarades et amis à Ottawa, Gatineau, dans tout le Québec, dans les provinces de l’Atlantique, en Ontario, dans les Prairies, en Alberta, en Colombie-Britannique, au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest, au Nunavut et à l’étranger.
Louis Lang était un révolutionnaire depuis son adolescence et pendant toute sa vie adulte. On pouvait toujours compter sur lui pour défendre les principes sur toutes les questions importantes et prendre une position politique ferme sans hésitation. Il était connu pour sa modestie, son sens politique et sa détermination révolutionnaire dans toutes les conditions et en toutes circonstances.
Les jeunes du Parti disaient toujours : « Quand tu montes au combat, assure-toi d’avoir Louis à tes côtés. »
Une réunion commémorative aura lieu le dimanche 5 décembre à 14 h, à l’hôtel DoubleTree by Hilton, 1170, chemin d’Aylmer, Gatineau, Québec. Confirmez votre présence à famille.louislang.family@gmail.com. La famille accepte les dons à une cause de votre choix au lieu de fleurs.
Vos messages de condoléances à la famille et vos souvenirs peuvent être envoyés à : LouisLangMemorial@cpcml.ca
