Dans l’actualité le 5 août
Visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis
L’administration Biden continue de se dissoudre; les provocations américaines continuent de menacer la paix mondiale
La présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, a décidé de se rendre à Taïwan, qui est un territoire chinois. Elle l’a fait sans s’assurer du consentement des autorités chinoises et malgré les objections clairement énoncées de la Chine. Ce comportement de hooligan est présenté comme nécessaire au maintien d’un ordre international fondé sur des règles, alors qu’en réalité il remet en question toutes les normes régissant les relations internationales et la diplomatie internationale.
Il s’agit de la plus récentes des provocations des États-Unis contre la Chine. Depuis quelques mois, les États-Unis déploient des navires dans le détroit de Taïwan, eaux stratégiques entre la Chine et Taïwan, tiennent des manoeuvres militaires dans les environs, profèrent des menaces de sanctions si la Chine soutient la Russie, etc. Quatre navires de guerre américains, dont le USS Ronald Reagan, sont maintenant prêts à intervenir. Des avions de chasse américains, ainsi que ceux de Taïwan, survolent Taïwan, ce qui accroît encore les tensions et amène des avions de chasse chinois dans la région. Tout cela avec la complicité du Canada.
Joe Biden a déclaré plus d’une fois qu’il viendrait militairement en aide à Taïwan si la Chine tentait de réunifier le pays par la force. Il n’est pas revenu sur la décision de Donald Trump de lever les règles du gouvernement interdisant les interactions entre les diplomates américains et leurs homologues taïwanais. Ces interactions sont contraires à la reconnaissance du gouvernement chinois en tant que gouvernement de la Chine, y compris de Taïwan, et au respect des relations internationales entre pays souverains.
Tout en proférant ces menaces et en multipliant les provocations, M. Biden affirme qu’il respecte les accords en vigueur avec la Chine depuis les années 1970, qui interdisent entre autres l’ingérence dans les affaires de la Chine et maintiennent la politique d’une seule Chine, interdisent l’entretien de relations diplomatiques avec Taïwan, l’aide militaire à Taïwan (sauf par l’approvisionnement en armes) et le soutien aux forces qui réclament l’indépendance de Taïwan.
En contrepartie, la Chine a accepté de réunifier pacifiquement le pays sur une période prolongée, une position qu’elle a maintenue jusqu’à présent. Le spectre d’une réunification par la force et le scénario d’une attaque de la Chine contre Taïwan sont un récit et une falsification des États-Unis pour semer le trouble. La réalité que Taïwan est un territoire chinois est également évidente dans le fait que la Chine, et non Taïwan, siège aux Nations unies et est membre de son Conseil de sécurité. La presse américaine ne cesse d’affirmer que Taïwan n’est pas un territoire chinois mais cette désinformation vise à détourner l’attention des actions provocatrices répétées des États-Unis tout en accusant la Chine de « sur-réagir »
L’incohérence de l’administration Biden est telle qu’elle affirme respecter la politique d’une seule Chine tout en menaçant d’intervenir militairement. De même, alors qu’elle avait auparavant déclaré que le voyage de Mme Pelosi à Taïwan était une mauvaise idée, elle tente maintenant de faire croire que Mme Pelosi a agi de son propre chef et que le président Biden ne pouvait pas l’en empêcher. Dans le même temps, un avion militaire a été mis à la disposition de Nancy Pelosi pour le voyage, ce que seul le président aurait pu autoriser.
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Joe Biden affirme également que le Congrès et la présidente sont des partenaires distincts et « co-égaux ». Le Congrès étant dysfonctionnel et le pouvoir de plus en plus concentré dans les mains de l’exécutif, c’est une affirmation peu convaincante. Il y a un partage des tâches, mais il est bien connu que c’est l’exécutif qui commande. En outre, Mme Pelosi n’a pas le droit de diriger le commerce et les affaires étrangères, et ce n’est donc pas le but de son voyage. Elle agit pour faire monter les enchères sur les provocations américaines pour voir comment la Chine réagira.
Une des difficultés rencontrées par les États-Unis est qu’ils ne peuvent plus prédire comment les autres pays vont réagir, ni comment les peuples vont réagir. Ils ne peuvent pas le faire parce que les mécanismes utilisés pour faire des prédictions dans le passé, y compris les informations fournies par les agences d’espionnage, ne sont plus fiables car ils sont accaparés par des intérêts privés étroits qui servent des intérêts contradictoires. La désinformation généralisée est utilisée pour diviser et dépolitiser le peuple, ce qui, en pratique, a pour effet de miner la capacité des dirigeants de prévoir la réaction des peuples. Dans de telles conditions, il est nécessaire de procéder à des provocations répétées et de tâter le terrain. Dans le même temps, l’arrogance des États-Unis est telle que les dirigeants n’écoutent pas, comme le montre la visite de Nancy Pelosi à Taïwan.
Le 1er août, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a répété ce que les Chinois ont dit par le passé. « Si vous jouez avec le feu, vous vous brûlerez. Je pense que les États-Unis sont pleinement conscients du message fort et clair livré par la Chine. » Quant à savoir comment la Chine pourrait réagir à la visite, il a dit : « Attendons de voir. » C’est une réponse mesurée compte tenu de l’arrogance et du manque de respect de Pelosi et des tentatives de Biden de prétendre qu’il n’est pas responsable.
Le fait est que les États-Unis ont déjà été échaudés, car les peuples d’ici et d’ailleurs ont été témoins d’un échec après l’autre de la politique étrangère de l’actuel président américain et voient de plus en plus le gouvernement américain en proie à des désaccords et à une incapacité à resserrer les rangs. Le recours répété à la violence et aux guerres de destruction ne permettra ni à l’humanité ni aux États-Unis de sortir de la crise provoquée par leur quête d’hégémonie mondiale. Il est certain qu’après avoir assisté à la défaite des États-Unis en Afghanistan, rares sont ceux qui pensent que les États-Unis pourraient réussir contre la Chine.
Mme Pelosi prétend que ce voyage a pour but de montrer aux alliés que « les États-Unis sont à leurs côtés ». Elle s’est également rendue au Japon, en Malaisie, à Singapour et en Corée du Sud pour tenter de montrer l’influence des États-Unis dans la région. Elle a déclaré vouloir que le Congrès « fasse partie de la stratégie de l’administration Biden dans la région indo-pacifique ». La délégation comprend les chefs des commissions des affaires étrangères et des services armés de la Chambre des représentants, afin d’essayer de lui donner un statut alors qu’elle n’en a aucun en termes d’autorité pour conduire le commerce et les affaires étrangères.
On a l’impression que Nancy Pelosi cherche la querelle avec Biden et agit indépendamment du président. Mais ce n’est pas le cas puisqu’elle utilise un avion militaire. Il est plus probable que l’apparence d’indépendance soit donnée pour que Biden ait une « dénégation plausible », c-à-d la possibilité de dire qu’il n’est pas à l’origine du voyage. De même, Pelosi est utilisée pour donner l’impression que les États-Unis sont suffisamment puissants pour tenir tête à la Chine sur le plan militaire, ce que même le Pentagone nie.
Les pays de la région ont fait part de leurs inquiétudes. Mme Pelosi a entamé sa tournée asiatique à Singapour, où le premier ministre Lee Hsien Loong « a souligné l’importance de relations stables entre les États-Unis et la Chine pour la paix et la sécurité régionales ». Cette déclaration a été reprise par le ministre japonais des Affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi, à Tokyo, qui a dit que des liens stables entre les deux puissances « sont extrêmement importants pour la communauté internationale ». Les responsables philippins ont déclaré : « Il est important que les États-Unis et la Chine assurent une communication continue afin d’éviter toute erreur de calcul et une nouvelle escalade des tensions. »
Les nombreux échecs des États-Unis à imposer leur hégémonie – que ce soit contre la Russie et maintenant la Chine, ou contre d’autres pays comme Cuba, le Venezuela, la République populaire démocratique de Corée, l’Iran et bien d’autres – ont encore mis en évidence que l’État américain est en train de se dissoudre et est incapable de résoudre le moindre problème, chez lui ou à l’étranger. Dans son désespoir et son incohérence, il se déchaîne et essaie en vain d’utiliser ses pouvoirs de police pour contrôler le monde. Ce qu’ils ne peuvent pas contrôler, les États-Unis le détruiront en toute impunité, et cela représente un grave danger pour les peuples du monde qui bâtissent leur résistance et réclament leurs droits comme une nécessité urgente de notre époque.
(LML Quotidien, affiché le 5 août 2022)
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