Dans l’actualité le 15 juillet
Tueries racistes à Buffalo dans l’État de New York
Manipulation des tueries pour justifier la censure et la criminalisation de la résistance
Manifestations à Buffalo, le 14 mai 2022, après les tueries racistes
Immédiatement après la tuerie de masse le 14 mai à Buffalo par un néonazi raciste, la gouverneure de l’État de New York, Kathy Hochul, a demandé aux géants des médias sociaux de censurer davantage les messages qui sont affichés. Au sujet du manifeste publié par le tireur, elle a dit que les dirigeants des compagnies technologiques « doivent être redevables et rassurer tout le monde comme quoi ils font tout ce qui est humainement possible pour être en mesure de surveiller cette information ».
Le meurtre de dix personnes noires et les tirs qui en ont blessé trois autres ont aussi été transmis en temps réel. « Nous en apprenons toujours sur le manifeste, où [le tireur] a été radicalisé — tout cela sur les plateformes des médias sociaux. Et nous veillons aussi à ce que les médias sociaux, les dirigeants de ces compagnies de médias sociaux, assument leurs responsabilités et en fassent beaucoup plus pour surveiller eux-mêmes le contenu publié sur leurs plateformes avant qu’il ne soit répandu », a dit Kathy Hochul.
Le tueur, Payton Gendron, avait aussi promu et applaudi les tueries de masse racistes de personnes noires dans une église de la Caroline du Sud par Dylan Roof et à la mosquée en Nouvelle-Zélande par le tireur Brenton Tarrant. Il était aussi lié aux néonazis ukrainiens, et a même publié des photos de lui arborant des symboles du bataillon nazi Azov. Selon les rapports, les liens étaient tels que la transmission en temps réel de la vidéo a été publiée par ces nazis en Ukraine. Ce sont les mêmes néonazis qui ont été financés et promus par le président Biden, la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et d’autres représentants politiques qui répètent leur slogan nazi « Gloire à l’Ukraine, Gloire aux héros ».
Kathy Hochul a réclamé un mécanisme « déclencheur » qui interromprait automatiquement les messages au moyen d’un algorithme conçu et décidé par les oligarques de la haute technologie. Elle veut un système qui alerterait immédiatement les agences de police « de tout contenu raciste ou de tout message comme un manifeste qui exprimerait une tendance ou une intention de faire du mal à d’autres, de les tuer, de les mutiler et d’infliger des pertes de vie massives. Tout ceci est télégraphié d’avance. » Elle a dit que les géants de la technologie « doivent avoir des algorithmes en place qui vont procéder à une identification très rapide dès que l’information est affichée, pour qu’elle soit retracée par les autorités concernées responsables de la loi et l’ordre ».
Elle omet délibérément de parler de la dimension politique, c’est-à-dire que les oligarques de la haute technologie et les agences de police surveillent déjà les médias sociaux. Lorsqu’il s’agit de ceux qui tuent les Noirs ou, par exemple, ont planifié l’insurrection du 6 janvier, ils feignent de ne rien voir, mais lorsqu’il s’agit de publications qui rendent Israël redevable des morts injustifiées de Palestiniens dans les territoires occupés, les oligarques de la haute technologie considèrent que ces publications propalestiniennes constituent un « discours haineux ». Ils déclarent que leur but est de « faire du tort » aux Israéliens et qu’elles doivent non seulement être censurées mais être sujettes à des accusations de la part de la police.
C’est bien connu que les oligarques des médias sociaux censurent sans justification la liberté de parole d’un grand nombre d’organisations et d’individus qui appuient la Palestine de même que les activistes anti-guerre et ceux qui s’opposent à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) dirigée par les États-Unis et ses exercices de guerre, son armement et sa militarisation de l’Europe, et plusieurs pages web et journalistes indépendants, etc. Des pages entières sont fermées sans raison et sans avertissement selon le bon vouloir de ces oligarques et leurs algorithmes.
Une grande partie de la censure est promue par le gouvernement américain, ses agences et ses groupes d’experts, comme le Conseil atlantique. Compte tenu de cet appel à utiliser des algorithmes pour alerter les agences de police, la censure sera formée non seulement de ce type de mesures mais aussi possiblement d’accusations criminelles. L’État de New York, par exemple, a déjà des lois qui criminalisent ceux qui, selon lui, ont recours à un « discours haineux ». Cela comprend une loi pour « Actes de terrorisme domestique motivés par la haine au premier degré », bien que ce qui constitue la haine et le terrorisme n’est pas défini.
Les procès télévisés et l’information recueillie sur les événements du 6 janvier révèlent aussi que les néonazis comme les Proud Boys et les Oath Keepers et d’autres ont ouvertement organisé sur les médias sociaux — et qu’ils n’ont pas été et ne sont pas censurés. Loin de s’adresser au problème de la violence et des tueries nazies et de leur promotion par les oligarques des médias sociaux, la demande de Kathy Hochul ne fera que leur accorder plus de pouvoir pour censurer la liberté de parole et criminaliser la résistance.
LML Quotidien, affiché le 15 juillet 2022.
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