Dans l’actualité le 31 mai
Élections 2022 en Ontario
Dans cette élection, une bonne option est de refuser votre bulletin de vote!
Beaucoup d’Ontariens sont tellement dégoûtés des élections qui ne les représentent pas, et de cette élection ontarienne en particulier, qu’ils pensent ne pas participer du tout ou, autant que possible, inscrire un vote de protestation.
La loi électorale de l’Ontario permet maintenant à un électeur de refuser son bulletin de vote. il vous suffit d’indiquer au membre du personnel électoral que vous refusez votre droit de voter lorsqu’il vous remet un bulletin de vote. Il s’agit d’une démarche publique, et le refus s’exprime à haute voix.
Le membre du personnel électoral écrira « refusé » au verso du bulletin de vote. Votre bulletin de vote ne sera pas mis dans l’urne mais dans une enveloppe réservée aux bulletins de vote refusés.
Le système de gouvernement de partis est tellement discrédité et intéressé que de plus en plus de gens ne participent pas ou bien refusent leur bulletin de vote. Le rapport d’évaluation finale d’Élections Ontario publié en 2014 souligne que plus d’électeurs ont refusé leur bulletin de vote cette année-là qu’à tout autre élection ontarienne depuis 1975. En 2014, il y a eu 29 937 refus officiels du bulletin de vote. Lors de l’élection en 2018, 22 684 électeurs ont officiellement refusé le bulletin de vote.
« Un bulletin de vote refusé doit être distingué d’un bulletin de vote rejeté, c’est-à-dire un bulletin que le scrutateur rejette car il n’a pas été clairement marqué. Il doit aussi être distingué de l’omission de marquer un bulletin de vote. Un bulletin de vote refusé marque l’intention de ne pas voter et ne peut donc pas être interprété comme un non-respect des règles de marquage des bulletins de vote », lit-on dans le rapport de 2014.
Selon la CBC, « le politicien de Windsor Paul Synnott a lancé une campagne en ligne en 2014 intitulée Refusez votre vote. Selon un autre article de la CBC, David Erland de Port Hope a déclaré :
« Je me suis rendu compte qu’aussi longtemps que je continuais de voter dans notre système électoral tel qu’il existe, j’approuvais tacitement ce système. »
S’appelant lui-même un « aspirant » électeur, « il insiste sur le fait qu’aucun enjeu ou promesse électorale pourrait le convaincre de voter pour un parti, à moins qu’il n’y ait des changements au système électoral. Il estime que son vote ne compte pas et que le système crée un manque de représentation », écrit la CBC.
Un correspondant du Ontario Political Forum a rapporté une discussion au sein d’un groupe de travailleurs sur quel parti appuie le mouvement syndical ou vice-versa. Abordant la question du prétendu appui syndical pour Doug Ford, un des travailleurs a souligné que le gouvernement progressiste-conservateur subventionne les centres de formation pour les métiers de construction et c’est ainsi qu’il obtient ses votes. Il a commenté l’argument du NPD selon lequel les gens devraient voter pour lui parce qu’il détient présentement 40 sièges et est donc le mieux placé pour battre Ford. « Voilà la raison la plus pitoyable possible pour laquelle quelqu’un devrait voter pour le NPD », a dit le travailleur.
Un autre travailleur a ajouté : « Les gouvernements libéral et progressiste-conservateur ont tous les deux pris notre argent pour le donner aux entrepreneurs, ce qui fait dire aux dirigeants des syndicats de la construction que les travailleurs devraient voter pour le parti qui est susceptible de l’emporter pour qu’ils obtiennent les emplois. Cela montre que les travailleurs n’ont pas leur mot à dire en ce qui concerne l’économie ou les élections. »
Un autre travailleur a aussi soulevé la question de ce que signifient ces élections pour les travailleurs : « Nous disons que nous devons établir notre propre ordre du jour et avoir notre propre politique. Aucun de ces partis nous représente. Je refuse mon bulletin de vote », a-t-il dit.
Un autre a ajouté : « Ce sont des partis cartellisés. Il n’y a personne pour qui voter. Je vais moi aussi refuser mon bulletin de vote. Le problème est que le peuple est tenu à l’écart de toute discussion sur la direction de la province. Il n’y a que des ententes secrètes et de coulisses. »
Il a souligné comment les partis cartellisés refusent d’autoriser la candidature de certaines personnes sans en donner les raisons publiquement et sans laisser les gens décider. Il a dit que l’entente entre le chef du NPD Jagmeet Singh et Justin Trudeau et l’achat d’avions de combat étaient aussi des ententes secrètes conclues dans le dos du peuple. « Les gens n’ont eu aucun rôle à jouer et n’ont même pas eu connaissance de ces ententes », a-t-il dit.
Sur la question de quel parti représente le mouvement syndical, un autre travailleur a souligné qu’à la fin des années 1990, le NPD a changé sa constitution pour prendre le contrôle des associations de circonscription. Les associations de circonscription ne contrôlent plus la sélection des candidats ni rien d’autre. Elles ont perdu leur raison d’être, a-t-il dit.
Un autre a dit que les élections étaient une fraude. « C’est le capitalisme qui est le problème », a-t-il dit. « Tant que les oligarques auront tout le pouvoir, il n’y aura personne représentant le peuple pour qui voter. Il n’y a pas de démocratie », a-t-il dit, ajoutant qu’il voterait pour le candidat d’un petit parti.
(Avec des informations d’Élections Ontario, CBC, un correspondant de OPF)
Ontario Political Forum, publié le 29 mai 2022.
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