Dans l’actualité le 18 mai
L’arrêt au Canada de la tournée royale du jubilé n’est pas bienvenu
Des rapports sur une « tournée royale » aseptisée
Charles et Camilla sont arrivés à St-John’s, Terre-Neuve, le 17 mai. Ils ont été officiellement accueillis par le premier ministre et la gouverneure générale et ont passé en revue une garde d’honneur, assisté à une prière en inuktitut accompagnée des tambours innus et de musique micmaque, suivi d’une visite à « Government House » .On l’appelle « Government House » alors qu’il s’agit de la résidence du lieutenant-gouverneur de Terre-Neuve-et-Labrador qui représente la Couronne britannique – un rappel constant que les institutions canadiennes obéissent à un monarque étranger. Une cérémonie à la mémoire des enfants autochtones qui ont été victimes du système des pensionnats et de ceux qui y ont survécu a eu lieu. Cela a été suivi d’une rencontre avec des représentants de la Campagne canadienne pour la laine et d’une visite d’un ancien village de pêcheurs, d’artisans et d’une brasserie. Ils sont ensuite partis pour Ottawa.
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Anna Di Carlo, dirigeante nationale du Parti marxiste-léniniste du Canada, a dit au LML Quotidien : « Tout cela est offensant, orchestré pour que personne ne puisse affronter ces vestiges du passé colonial du Canada pour que soit présentée la demande de réparations pour les crimes que leurs parents et ancêtres ont commis contre les peuples autochtones. Les richesses dont ils dépendent aujourd’hui ont été accumulées par leur dépossession et leur génocide. Les Béothuks auxquels ils rendent hommage ont été entièrement exterminés tandis que d’autres peuples autochtones ont été massacrés, dépossédés, infectés par la variole, entassés dans des réserves, envoyés dans des pensionnats – le tout accompagné de la déclaration que la reine est leur mère qui les protégera. »
L’article de La Presse canadienne se lit :
« L’événement a commencé par une reconnaissance territoriale honorant les cinq Premières Nations de la province ainsi que la nation décimée des Béothuks, qui a été parmi les premiers occupants de Terre-Neuve, dont l’histoire remonte à 9000 ans. » (Une façon délibérée d’obscurcir la réalité. Où sont les Béothuks aujourd’hui, pourrait demander quelqu’un ?)
L’article continue :
« La gouverneure générale du Canada, Mary Simon, a accueilli Charles et Camilla au Canada en inuktitut. Elle leur a demandé d’écouter les groupes autochtones qu’ils rencontreront au Canada, d’apprendre de leurs récits.
« Je vous encourage à apprendre la vérité sur notre histoire – le bon et le mauvais, a-t-elle déclaré. De cette façon, nous favoriserons la guérison, la compréhension et le respect. Et, de cette façon, nous favoriserons également la réconciliation. »
« Le prince Charles a commencé son discours en notant que c’étaient les peuples autochtones – Premières Nations, Métis et Inuits – qui pendant des milliers d’années avaient pris soin de ce territoire qui est devenu le Canada.
« ‘Nous devons trouver de nouvelles façons de faire face aux aspects les plus sombres et les plus difficiles du passé, en les reconnaissant, en nous réconciliant et en nous efforçant de faire mieux, a-t-il dit. C’est un processus qui commence par l’écoute.’
« Le prince a dit avoir discuté avec la gouverneure générale du ‘processus vital’ de réconciliation.
« ‘(Ce n’est) pas un acte ponctuel, bien sûr, mais un engagement continu envers la guérison, le respect et la compréhension, a-t-il dit. Je sais que notre visite cette semaine arrive à un moment important avec les peuples autochtones et non autochtones de tout le Canada, qui s’engagent à réfléchir honnêtement et ouvertement sur le passé.’ »
C’est le même genre de discours royal que les « membres actifs de la royauté » ont tenu dans les Caraïbes à propos des crimes de l’esclavage pour nier qu’ils vivent de ses produits et doivent des réparations. L’humilité mise en scène ne peut pas couvrir l’attitude dédaigneuse. Le « prince » affirme qu’il ne s’agit pas d’un « acte ponctuel » – une déclaration pompeuse s’il en est une. Condescendant et hautain, il dit que sa visite – ce n’est pas clair – est un « engagement à réfléchir honnêtement et ouvertement sur le passé ». Lui et ceux qui l’entourent pensent manifestement qu’il peut rester à l’écart, développer des projets dans des jardins clos, fréquentés par des flagorneurs, incapables de faire face aux réalités actuelles. Lui et sa progéniture ne peuvent pas échapper à l’appel de l’histoire, même si les responsables des institutions royales tentent de faire en sorte que la question de la réparation et de la nécessité de rompre avec la monarchie n’est pas posée.
L’article de La Presse canadienne continue :
« Plus tôt le matin, Justin Trudeau avait dit que la réconciliation ferait partie des discussions qu’auront le prince Charles et Camilla durant leur visite. Mais le premier ministre a évité de répondre quand on lui a demandé s’il croyait que la reine devrait s’excuser pour le lourd passé des pensionnats autochtones au Canada. »
Il a réitéré son mantra selon lequel « chacun doit fait sa part ». La vision est de perpétuer la fraude selon laquelle ce ne sont pas les structures imposées par une constitution coloniale qui doivent être changées. Tout ce qu’ils touchent est imprégné d’une vision raciste et non seulement ils maintiennent les peuples autochtones dans une position humiliée mais ils s’assurent également que la majorité de la population n’a pas son mot à dire sur les pouvoirs de décision, et cela comprend les membres élus des parlements et des législatures.
« La réconciliation est une priorité fondamentale pour ce gouvernement depuis que nous avons été élus, et il y a beaucoup, beaucoup de choses sur lesquelles nous devons travailler tous ensemble, a-t-il dit. Mais nous savons que cela ne concerne pas seulement le gouvernement et les peuples autochtones. Il faut que chacun fasse sa part et c’est certainement une réflexion que chacun devra avoir. »
Nous ne le pensons pas. La plupart des Canadiens voient les choses très différemment et c’est pourquoi, malgré le gaspillage d’argent pour montrer de la déférence, peu de faste accompagne les cérémonies..
Pendant ce temps, « la présidente du Ralliement national des Métis, Cassidy Caron, a dit qu’elle a l’intention de présenter une demande d’excuses au prince et à la duchesse lors d’une réception mercredi [le 18 mai] à Rideau Hall à Ottawa », rapporte la Presse canadienne..
Cassidy Caron a dit que des survivants des pensionnats lui avaient dit que des excuses de la part de la reine étaient importantes, car elle est le chef de l’État du Canada et le chef de l’Église anglicane. « Les membres de la famille royale ont la responsabilité morale de participer, de contribuer et de faire avancer la réconciliation », a dit Cassidy Caron à Ottawa le 16 mai.
Le Renouveau, affiché le 18 mai 2022.
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