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L’Association étudiante de l’Université McGill adopte une politique de solidarité avec la Palestine
Le 21 mars, une politique de solidarité avec la Palestine a été approuvée par les étudiants de premier cycle de l’Université McGill lors d’un référendum à l’hiver 2022, par un vote de 71 % en faveur de la politique. Ceci est une réalisation importante dans le contexte de la promotion accrue du chauvinisme sioniste et de la criminalisation de l’appui à la Palestine par l’État canadien et une foule de ses prétendues organisations non gouvernementales au cours des dernières années.
Dans un article publié le 28 mars, Solidarité pour les droits humains des Palestiniens-McGill (SPHR-McGill) explique que la politique confie à l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM) le mandat de « faire campagne pour que l’Université McGill condamne Canary Mission et les autres mesures de surveillance prises à l’encontre des étudiants palestiniens, et pratique le boycott et le désinvestissement face aux sociétés ou institutions complices de l’apartheid colonial contre les Palestiniens. De plus, l’AÉUM formera un comité de solidarité avec la Palestine, qui sera chargé de mettre en oeuvre la politique, et dont les décisions seront soumises à la ratification du corps étudiant par le biais de futurs référendums. Le comité publiera également au moins une déclaration publique chaque semestre, y compris une déclaration lors du Jour de la Nakba, réaffirmant la solidarité de l’AÉUM avec les étudiants palestiniens et la libération de la Palestine. »
L’AÉUM est l’organisme qui représente les plus de 20 000 étudiants de premier cycle de l’université.
SPHR McGill explique les diverses tentatives qui ont été faites pour bloquer le déroulement du référendum et bloquer la mise en oeuvre de la politique une fois qu’elle a été adoptée par les étudiants :
« Juste avant le début du vote du 14 mars, le conseil judiciaire de l’AÉUM a fait une ultime tentative pour retirer la politique du référendum. À la suite de notre dénonciation rapide de cette violation éhontée du processus démocratique et du tollé général, Élections -AÉUM a rétabli la politique sur le bulletin de vote et a publié une déclaration semi-apologétique. À l’heure actuelle, le conseil judiciaire n’a toujours pas présenté d’excuses publiques pour avoir miné de façon honteuse la démocratie étudiante.
« Malheureusement, les organismes de l’AÉUM se sont fréquemment engagés à réduire au silence les étudiants palestiniens. L’année dernière, les membres du conseil d’administration ont retardé à plusieurs reprises la ratification de la politique de désinvestissement pour les droits humains, et ont ensuite refusé de ratifier une déclaration du Jour de la Nakba, qui avait été approuvée par le conseil législatif de l’AÉUM. Quant au conseil judiciaire, sa décision d’invalider une motion BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions) comme étant ‘inconstitutionnelle’ en 2016 a porté un coup dévastateur à la liberté d’expression et à l’organisation politique sur le campus pendant de nombreuses années. La tentative plus récente du conseil judiciaire de faire dérailler la politique de solidarité avec la Palestine indique que les responsables de l’AÉUM n’ont pas renoncé à la tentation d’abuser de leur pouvoir.
« Nous nous attendions pleinement à ce que l’administration, en collaboration avec des organisations hors-campus, fasse tout ce qui est en son pouvoir pour renverser la voix démocratique des étudiants. Il n’est donc pas surprenant que le vice-principal exécutif adjoint Fabrice Labeau se soit empressé d’envoyer un courriel de masse exigeant que l’AÉUM annule la politique de solidarité avec la Palestine et menaçant de mettre fin au protocole d’entente avec l’AÉUM. Pour se justifier, il a affirmé que la politique violait les statuts de l’AÉUM, puisqu’elle « fait écho aux principes clés du mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) ». Cependant, le conseil judiciaire a rendu trois décisions distinctes en 2021, qui affirment toutes la constitutionnalité des campagnes politiques contre des entreprises ou des entités étatiques, y compris les campagnes liées au mouvement BDS. »
Dans un éditorial du 29 mars, le McGill Tribune souligne : « La déclaration de Fabrice Labeau utilise des mots à la mode incendiaires et des déformations nuisibles de l’antisionisme dans le but d’intimider ceux qui soutiennent la politique de solidarité avec la Palestine – et ce faisant, elle impose aux étudiants les croyances des administrateurs, du Conseil des gouverneurs et des donateurs. En qualifiant la politique de contradictoire avec les valeurs de diversité et d’inclusion, tout en lançant des accusations d’antisémitisme sans réelle explication, la déclaration de Fabrice Labeau semble n’être rien d’autre qu’une technique de peur pour faire taire ceux qui s’opposent à la libération de la Palestine et aux profits que McGill réalise en investissant dans l’apartheid.
« Plutôt que de désamorcer la situation, la décision de l’administration exacerbe les tensions existantes sur le campus en menaçant de mettre en péril l’AÉUM si elle applique la politique approuvée démocratiquement. La politique ne fait aucune mention de la religion, mais en faisant référence à l’antisémitisme et à l’islamophobie, Fabrice Labeau dresse inutilement les étudiants juifs et musulmans les uns contre les autres. Les étudiants juifs de McGill qui appuient la politique se sont même élevés contre l’opinion monolithique selon laquelle tous les juifs sont sionistes. »
(McGill Tribune)
LML Quotidien, affiché le 15 mai 2022.
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