Dans l’actualité le 5 mai
Élections en Ontario
Il est urgent que la classe ouvrière se donne son propre objectif politique
Le gouvernement de l’Ontario a annoncé hier la tenue de l’élection générale le 2 juin. Selon les reportages, le premier ministre Doug Ford a déclaré que cette élection a pour objectif de donner au gouvernement un mandat de redressement post-COVID-19.
Mais ce sera un mandat donné par qui ? Le besoin urgent dans cette élection est que la classe ouvrière de l’Ontario se donne un objectif politique qui lui est propre, et non pas un objectif adopté pour elle par d’autres et sur lequel elle n’exerce aucun contrôle.
Même un examen rapide des événements depuis la dernière élection en Ontario confirme que les travailleurs se battent. Par leur lutte pour réclamer ce qui leur appartient de droit en tant que producteurs de tous les biens et services dont dépend l’ensemble de la société, les travailleurs ontariens ont établi une cause commune et partagé une expérience commune.
Cet examen rapide montre également que, quel que soit le parti politique au pouvoir, il poursuivra le même objectif antisocial et antinational, qui est de payer les riches malgré tous les grands idéaux proclamés. On prétend néanmoins que tel ou tel programme de tel ou tel parti pourrait atténuer les effets dévastateurs de la crise économique et qu’il faut donc se rallier sous la bannière de l’un ou l’autre.
C’est encore une façon de transformer les travailleurs en une masse votante en faveur d’un parti politique qui aurait un meilleur programme que celui présentement au pouvoir ou pour diviser les votes afin que le parti au pouvoir puisse rester en place pour un autre quatre ans. Beaucoup de tractations de coulisses ont lieu à ce sujet et différents stratagèmes sont discutés pour ce qui concerne la sélection des candidats censés représenter la volonté des Ontariens. C’est devenu une affaire tellement sordide, à décourager les Ontariens et à convaincre les travailleurs de tout simplement abandonner la partie.
On cherche à détourner le mouvement pour la défense des intérêts des travailleurs pour en faire une réserve active ou passive de ce que les dirigeants décident.
La vision du monde des dirigeants est que les travailleurs constituent une simple force productive. Ils n’ont aucun rôle à jouer dans la prise des décisions qui les concernent, eux et leurs collectivités. Ils ont même été privés de leur droit de participer à l’élaboration de la politique de leurs propres collectifs.
L’Ontario est dotée de grandes richesses naturelles, de moyens de production avancés et d’une main-d’oeuvre instruite et abondante. Bien que le processus de production soit social, les moyens de production sont privés. Cet état de choses est imposé par des rapports de production qui créent une classe de dirigeants et une classe de dirigés qui n’ont pas voix au chapitre et doivent se soumettre aux diktats des maîtres.
Le rôle de la démocratie et du « processus démocratique », y compris la composante électorale, les assemblées législatives et autres institutions, est de rendre le tout crédible, comme si le pouvoir était au service de tout le monde. Or, plus ces institutions révèlent leurs caractéristiques dictatoriales, moins le système est crédible et légitime.
C’est précisément ce qui s’est passé pendant le mandat du gouvernement Ford, qui a entrepris une vaste restructuration de l’économie sur le dos des Ontariens en versant des milliards de dollars aux riches, en privatisant davantage les biens sociaux et en foulant aux pieds les droits ancestraux des peuples autochtones et les droits des travailleurs migrants, des étudiants étrangers et de bien d’autres.
Les Ontariens n’acceptent pas le choix dicté. Ils n’acceptent pas la restructuration et la destruction massive entreprises pour rendre les monopoles compétitifs sur le marché mondial.
Tout cela montre pourquoi la classe ouvrière doit établir son propre objectif politique. Elle doit s’exprimer contre la tentative de la maintenir enchaînée à l’objectif politique de tel ou tel parti qui sert d’autres intérêts. Les Ontariens ont accumulé beaucoup d’expérience à ce sujet et savent que ces partis appliquent toujours le programme des riches, peu importe qu’ils soient « plus à droite » ou « plus à gauche ».
La lutte d’aujourd’hui est entre les forces du Nouveau et les forces de l’Ancien. Il y a deux mondes en lutte et les travailleurs sont la majorité. Ils sont aussi la force décisive qui peut changer la situation en leur faveur, et non en faveur des riches et de leurs dangereux plans de guerre.
Dans cette élection, que la classe ouvrière poursuive résolument son propre objectif politique et mette fin à la situation où elle est marginalisée parce que ses efforts sont constamment exploités en faveur de tel ou tel représentant d’une classe dirigeante raciste et corrompue.
opf, affiché le 5 mai 2022.
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