Dans l’actualité le 16 avril
Sujets de préoccupation économique
Faire face aux partenariats publics-privés (PPP)
Partout au pays, les investissements importants dans les PPP prolifèrent Aucun développement important, quel que soit le secteur de l’économie, ne se produit sans un PPP, par lequel les investisseurs reçoivent des fonds publics et des infrastructures de l’État. Les intérêts privés mondiaux qui contrôlent les cartels financiers et industriels ont infiltré la plupart des institutions publiques, y compris leurs formes politiques, les partis officiels et les organisations de la société civile avec de l’argent et des agents pour les manipuler afin de servir leurs intérêts étroits. Ils ont créé un scénario où les PPP établis pour payer les riches sont la seule voie pour le développement, la viabilité de l’économie et pour garantir le bien-être et la sécurité des travailleurs.
Dans le système impérialiste actuel où les machines et la productivité sont immenses et où le produit social doit être réalisé en argent pour être d’une quelconque utilité, le retour en argent sur la totalité des fonds investis n’est qu’une fraction de ce que les riches revendiquent. Sans fonds publics organisés par l’État pour réduire le « fardeau » de l’investissement des riches et augmenter le taux de rendement de la partie que les investisseurs privés investissent dans le projet, les cartels refuseront d’investir la richesse sociale qu’ils contrôlent. Ils veulent le contrôle du projet et des moyens de production, le contrôle de la main-d’oeuvre, le contrôle du prix de vente du produit social autant que possible, et surtout, le contrôle de toute la valeur sociale que les travailleurs produisent afin de pouvoir exproprier la valeur ajoutée lors de la vente de la marchandise.
Une personne ne peut devenir milliardaire et maintenir cette richesse et ce pouvoir sans contrôler tous les aspects de l’économie et de la politique dans une relation de concurrence et de collusion avec d’autres milliardaires et en contradiction avec le peuple et l’environnement social et naturel.
L’investissement vert en Ontario
En ce moment, en Ontario, des milliards de dollars de fonds publics organisés par l’État sont mis à la disposition de cartels d’investisseurs mondiaux sous forme de PPP au nom d’étendre l’économie verte et de créer des emplois. S’ils ne reçoivent pas à l’avance la garantie que l’investissement d’un cartel obtiendra un rendement important sur la part qu’ils investissent, les riches refuseront et se tourneront vers autre chose. Le problème, en ce qui les concerne, est que si l’État ne fournit pas une grande partie de l’investissement total nécessaire dans tous les aspects du projet, y compris l’infrastructure, alors le rendement ou le taux de profit pour eux est trop faible pour que leur objectif de profit maximum soit atteint. Si les fonds publics ne sont pas investis par l’État, dit-on au peuple, il n’y aura pas de développement ni même de maintien de la production qui existe en ce moment.
Cette histoire est répétée ad nauseam bien que tous peuvent voir que l’Ontario a tout ce dont le développement moderne pourrait avoir besoin : de l’eau douce, une infrastructure comprenant des réseaux électriques et de transport, une main-d’oeuvre qualifiée, des systèmes d’éducation et de santé avancés, toutes les ressources minérales nécessaires à la production de batteries, d’acier, de véhicules et autres produits, etc. Pourtant, rien ne se passe à moins que des fonds publics organisés par l’État ne garantissent l’investissement afin d’assurer un rendement maximum aux riches investisseurs privés sur la part qu’ils investissent, tandis que l’État reçoit principalement des impôts indirects provenant des revenus individuels et des taxes de vente perçues auprès des travailleurs.
La sidérurgie, la fabrication d’automobiles et de batteries et le développement minier sont des secteurs où des annonces ont déjà été faites, qui mobilisent des fonds et des infrastructures de tous les niveaux de gouvernement pour soutenir et garantir un certain taux de rendement aux cartels mondiaux.
Les investissements qui mobilisent des milliards de dollars d’argent public et privé combinés ensemble sous le contrôle d’intérêts privés sont devenus la norme. L’attente des intérêts privés mondiaux est le profit maximum et le contrôle de l’ensemble du projet, de sa direction et de la valeur produite et réalisée. Le contrôle de l’argent provenant du produit social réalisé ne fait même pas l’objet de discussions. Cela inclut ce que les travailleurs reçoivent pour la vente aux cartels de leur capacité de travail et leurs conditions de travail. Pour que les travailleurs aient leur mot à dire, ils doivent organiser une résistance résolue pour affronter non seulement la richesse et le pouvoir des oligarques mondiaux, mais aussi les attaques organisées par l’État.
Des portions de plus en plus importantes des budgets de tous les niveaux de gouvernement sont consacrées aux PPP et aux infrastructures pour servir les intérêts privés mondiaux. GM, Honda, Algoma Steel, ArcelorMittal, Stellantis, LG Energy Solutions et divers intérêts miniers, ainsi que les autorités fédérales, ontariennes et municipales ont récemment annoncé de grands projets en PPP.
Ironiquement, pour réaliser ces investissements en PPP, les gouvernements doivent emprunter auprès des mêmes cartels mondiaux qu’ils paient pour investir. Les déficits budgétaires ont augmenté à tous les paliers de gouvernement. Il existe des engagements de dépenses permanentes pour la bureaucratie gouvernementale, certains programmes sociaux, en particulier pendant la pandémie, et des montants plus élevés de dépenses militaires. En même temps, des prix industriels plus bas sont perçus pour les infrastructures telles que l’électricité, les routes, les ponts et le personnel éduqué et en bonne santé, qui doivent tous être couverts par l’État. Aujourd’hui, les pouvoirs publics versent même des remises directes aux constructeurs automobiles lorsqu’ils vendent un véhicule électrique ou hybride, fournissent des bornes de recharge et construisent de nouvelles capacités pour répondre à l’augmentation dans son ensemble de la consommation d’électricité.
Ces dépenses publiques gouvernementales ont entraîné une augmentation de l’impôt des particuliers, et, pour couvrir les déficits, un accroissement des emprunts de l’État auprès des mêmes cartels mondiaux d’investissement privé qui récupèrent ensuite l’argent sous la forme des PPP et d’infrastructures bon marché, en plus des intérêts générés par les prêts accordés aux gouvernements.
Osons bâtir le nouveau !
Cette situation pose un problème au peuple mais ouvre également une avenue pour des solutions. Le problème est que le peuple n’a aucun contrôle sur les principaux secteurs de l’économie et sur affaires publiques et politiques. La solution apparaît être une prise de contrôle en continu des PPP et de tous les investissements majeurs par des entreprises centrées sur l’humain, sous le contrôle du peuple et qui lui sont redevables. Ces entreprises seraient en mesure de contrôler la valeur que les travailleurs produisent et de revendiquer une partie de la valeur ajoutée en tant que profit d’entreprise. Si des intérêts privés mondiaux souhaitent investir dans le projet, ils recevront un pourcentage sous la forme d’un profit d’intérêt mais n’exerceront aucun contrôle sur la direction du projet et la manière dont la valeur est distribuée, si ce n’est qu’ils recevront le paiement d’intérêt promis.
Dans une économie moderne d’un grand pays aussi riche que le Canada, les investissements extérieurs ne devraient même pas être nécessaires puisque les entreprises centrées sur l’humain pourraient emprunter directement auprès d’une autorité bancaire publique avec la perspective de rembourser l’argent avec la valeur sociale que les travailleurs produisent dans le nouvel investissement.
L’enjeu pour le peuple est de rejeter avec mépris l’extorsion faite par les riches et leurs PPP, et de déclarer que c’est par ses propres efforts qu’il bâtira le nouveau. L’obstacle demeure le contrôle politique des riches et le berceau idéologique qui obscurcit nos esprits, selon lequel les travailleurs modernes et éduqués sont incapables de bâtir eux-mêmes le nouveau par le renouveau démocratique et l’humanisation de l’environnement social et naturel.
Forum ouvrier, affiché le 16 avril 2022.
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