Dans l’actualité le 1er avril
Les survivants des pensionnats autochtones poursuivent
leur quête de justice
Les Inuits veulent traduire en justice les auteurs des agressions dans les pensionnats autochtones
La délégation inuite qui a rencontré le pape François le 28 mars a déclaré lors d’une conférence de presse qu’elle avait eu une rencontre productive avec lui. La délégation était dirigée par Natan Obed, président de l’Inuit Tapiriit Kanatami, l’organisation inuite nationale qui défend les droits et les intérêts des Inuits au Canada.
![]() Le chef de la délégation inuite, le président d’Inuit Tapiriit Kanatami, Natan Obed, s’exprime lors de la conférence de presse qui a suivi leur rencontre avec le pape. Martha Greig, survivante des pensionnats autochtones, est assise à ses côtés. |
Dans ses commentaires, Natan Obed a dit que la délégation avait souligné l’importance que le pape s’excuse pour les crimes commis par l’Église catholique. Elle a invité le pape au Nunavut pour y présenter ses excuses. La délégation a aussi soulevé la nécessité d’obtenir des réparations pour les victimes, dont le reste des 25 millions de dollars que l’Église catholique s’est engagée à verser, et elle a demandé au pape de poser des gestes concrets en ce sens. Une troisième demande était que le pape intervienne pour traduire en justice l’ancien prêtre oblat Johannes Rivoire qui vit librement en France. Rivoire est accusé d’avoir abusé sexuellement plusieurs enfants inuits au cours de plusieurs décennies avant de se sauver en France, un pays qui n’extrade pas ses citoyens au Canada.
Natan Obed a dit qu’il espère qu’une intervention du pape ramènera le prêtre au Canada pour répondre à des accusations et que cela sera un point de départ pour obtenir justice pour les victimes d’abus sexuels semblables aux mains de représentants de l’Église catholique pendant la période des pensionnats autochtones et depuis ce temps.
Martha Greig, qui est aussi une des membres de la délégation inuite qui a rencontré le pape, a dit que de nombreuses personnes avec qui elle travaille sont aussi des survivantes des traumatismes des pensionnats. Elle a souligné que les enfants inuits étaient élevés sur les terres avec leurs familles. Leur enlèvement forcé vers les pensionnats pour « en faire des blancs » a provoqué une grande colère parmi les survivants des pensionnats avec qui elle travaille. Ils ne sont pas prêts à laisser l’église s’en tirer à bon compte, a-t-elle dit, mais des excuses présentées par le pape seraient un bon départ.
Dans ses remarques finales, Natan Obed a dit que les Inuits sont plus de 65 000, vivant dans 52 petites communautés, qui sont maintenant engagés, face à une puissance mondiale [le Vatican], dans une lutte pour la justice, ainsi que pour le droit des Inuits au respect et à l’autodétermination. Cette lutte se poursuit, a-t-il dit.
(Avec de l’information de CTV, Nunavut News.Photo : ITK)
Le Renouveau, affiché le 1er avril 2022.
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