Dans l’actualité le 28 mars
Le sommet extraordinaire des chefs d’État de l’OTAN
La demande de négociations sérieuses
Les rapports sur les négociations menées jusqu’à présent pour mettre fin aux hostilités en Ukraine et régler les choses sur une base pacifique montrent, d’abord et avant tout, que le gouvernement ukrainien n’est pas un négociateur indépendant et n’assume aucune responsabilité quant aux accords conclus. En 2014, puis en 2015, l’Ukraine a accepté un cadre, contenu dans les accords de Minsk, pour une résolution pacifique de la crise. Elle l’a fait pour obtenir une trêve alors que ses forces étaient sur le point d’être complètement vaincues par la résistance populaire des habitants de la région du Donbass. Ces citoyens ukrainiens, principalement russophones, avaient pris les armes pour résister à la terreur déchaînée par les milices néonazies à la suite de la soi-disant révolution de Maïdan de 2014. Le coup d’État fomenté en 2014 par les États-Unis avec un soutien principalement canadien a mis en place un président pro-américain et a permis aux forces néonazies de prendre le contrôle plus important des forces armées ukrainiennes et de commettre plus d’actes de génocide dans l’est de l’Ukraine.
Les accords de Minsk ont été négociés par la Russie, l’Allemagne, la France et l’Ukraine afin de fournir un cadre pour une résolution pacifique du conflit ukrainien. Il a été convenu que la Russie signerait, non pas parce qu’elle était directement engagée dans le conflit, mais parce que l’Ukraine refusait de négocier directement avec les représentants des régions du Donbass de Donetsk et de Lougansk.
L’Ukraine n’a pas respecté ses engagements pris à Minsk. L’exemple le plus récent s’est produit le 2 février, lorsque le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitry Kuleba, a déclaré que son gouvernement n’accepterait jamais un quelconque statut spécial pour Donetsk et Lougansk, alors que l’Ukraine avait pris cet engagement lors de la signature de Minsk II en 2015. L’article 11 de l’accord de Minsk II engage l’Ukraine à « adopter une législation permanente sur le statut spécial de certaines zones des régions de Donetsk et de Lougansk » dans le cadre de sa réforme constitutionnelle. Compte tenu de l’état actuel des tensions, la déclaration du ministre des Affaires étrangères équivaut à dire que l’Ukraine n’est pas intéressée par une résolution pacifique.
Ce refus de négocier et le recours à la force, que les États-Unis ont soutenus, c’est ce qui s’est produit après la signature des accords de Minsk. L’Ukraine s’est engagée à un cessez-le-feu immédiat, mais chaque jour, 20 à 70 explosions et des centaines de violations du cessez-le-feu de la part des forces ukrainiennes ont été signalées le long de la ligne de démarcation. La ligne a été établie entre les forces armées ukrainiennes et les milices de Donetsk et de Lougansk, chacune se retirant de la ligne, dans le cadre des accords de Minsk. L’Ukraine n’a jamais retiré ses armes lourdes comme convenu. Des avions remplis de munitions et d’armes ont continué d’arriver des États-Unis et de la Grande-Bretagne pour renforcer ce que l’on a appelé les forces ukrainiennes nazies sur la ligne de désengagement. L’Ukraine a adopté une loi qui a rétrogradé l’utilisation de la langue russe comme l’une des langues nationales, bien qu’elle soit parlée par un tiers de la population du pays. En outre, elle a imposé un blocus complet contre Donetsk et Lougansk au lieu de mettre en oeuvre son engagement de « reprise complète des liens socio-économiques » pour normaliser les relations.
Enfin, en décembre 2021, la Russie a présenté et rendu public un projet de traité bilatéral de sécurité avec les États-Unis. Elle a fait des propositions similaires à l’OTAN dans un document distinct. Le 26 janvier, les États-Unis ont fourni des réponses écrites concernant des arrangements de sécurité contraignants, comme l’avait demandé la Russie. L’OTAN a fait de même.
Lors d’un point de presse au cours duquel il a fait cette annonce, le secrétaire d’État Antony Blinken a déclaré que la position des États-Unis indiquait à nouveau clairement « qu’il existe des principes fondamentaux que nous nous engageons à respecter et à défendre, notamment la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, et le droit des États à choisir leurs propres accords en matière de sécurité et leurs propres alliances ». Cela signifie que les États-Unis ont rejeté les préoccupations de la Russie en matière de sécurité et n’ont pas soutenu une norme internationale de base selon laquelle tous les États membres de l’ONU ne doivent pas « renforcer leur sécurité au détriment de celle d’autres États ». C’est exactement ce que font l’encerclement de la Russie par les États-Unis et l’OTAN et les menaces d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.
Les États-Unis ont déclaré que les documents devaient rester secrets. « Nous ne rendons pas le document public, a déclaré Antony Blinken, parce que nous pensons que la diplomatie a de meilleures chances de réussir dans le cadre d’un dialogue confidentiel. Nous espérons et nous nous attendons à ce que la Russie partage le même point de vue et prenne nos propositions au sérieux. »
Il a fait quelques déclarations générales sur une volonté de discuter de la posture de « force militaire » en Ukraine et de donner des assurances sur les exercices militaires des États-Unis et de l’OTAN en Europe alors même que les forces des États-Unis et de l’OTAN ont continué d’amasser des troupes dans la région.
Depuis lors, où est la diplomatie américaine promise par Blinken qui « a de meilleures chances de réussir dans le cadre d’un dialogue confidentiel » ? On ne la voit nulle part. La position fondamentale des États-Unis et des pays de l’OTAN qui sont sous leur diktat consiste à ignorer l’essence des traités existants, ne pas tenir compte du fait que les questions de sécurité doivent être indivisibles, que les États ne doivent pas accroître leur propre sécurité au détriment des autres – ce qui, comme le montre le conflit ukrainien, conduit à une plus grande insécurité pour tous.
Le diktat exercé par le président américain Biden et l’ordre du jour adopté lors du sommet des chefs d’État de l’OTAN le 24 mars montrent non seulement l’arrogance des États-Unis qui pensent pouvoir contrôler tous les pays du monde et leurs 7,9 milliards d’habitants, mais surtout leur incapacité à prévoir le résultat de leurs actions visant à isoler, humilier et « écraser » la Russie et à « exclure son économie de l’économie mondiale ». Tout cela indique une situation très dangereuse. Les peuples du monde résistent et mettent de l’avant leurs revendications pour des négociations et la sécurité sur la base du respect mutuel et du respect des droits des peuples.
Le moment est venu pour les peuples du monde d’exiger un dialogue et des négociations qui produisent les résultats souhaités et garantissent la paix en tenant compte des réalités objectives. Il est temps de s’opposer au diktat, aux bravades, à la désinformation et aux préparatifs de guerre des États-Unis qui, avec le déploiement de l’OTAN toujours plus à l’est, menacent non seulement l’Europe mais aussi toute la région Asie-Pacifique et de là, le monde entier.
(Avec des informations du département d’État américain, TASS)
(LML Quotidien, affiché le 28 mars 2022)
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