Dans l’actualité le 19 mars
Aux États-Unis
Des activistes pour les droits des immigrants dénoncent l’augmentation du financement du Service de contrôle de l’immigration et des douanes (ICE)
Le budget massif de 1,5 billion de dollars adopté par le congrès a beaucoup augmenté le financement du Service de contrôle de l’immigration et des douanes (ICE), notoire par sa brutalité et ses actions qui séparent les familles et imposent des expulsions et des détentions injustes. La loi budgétaire augmente en tout de 284,7 millions de dollars le financement du ICE, dont une augmentation de 57 millions pour accroître les opérations d’expulsion et policières.
Le chauvinisme des États-Unis est évident lorsqu »ils envoient 13,6 milliards de dollars en Ukraine, ce qui comprend des fonds pour venir en aide aux réfugiés, alors qu’aux États-Unis le financement est accru pour les expulser et les détenir. Le recours au titre 42, par exemple, a pour résultat de retourner immédiatement les personnes dans leur pays au nom de la COVID. Cela est fait de façon arbitraire, sans tests de dépistage et sans évaluation de la situation spécifique de chaque réfugié, tel que l’exige la loi.
Le financement budgétaire prévoit préserver le nombre de lits de détention à un niveau élevé, garantissant un financement aux prisons privées qui gèrent les centres de détention. Ces prisons privées sont connues pour leur violation des droits humains, dont ceux des enfants et des familles, à tel point que des mères ont mené des grèves de la faim pour défendre leurs droits.
Comme une activiste à la défense des droits l’a dit : « Compte tenu des abus constants qui se produisent dans plusieurs centres de détention des immigrants, l’administration doit réduire le financement du Service de contrôle de l’immigration et des douanes ». Elle a ajouté : « Il est inacceptable que ce projet de loi maintienne le nombre de lits de détention aux mêmes niveaux que ceux de l’administration Trump », c’est-à-dire, à près de 34 000.
United We Dream (UWD), une organisation dirigée par des jeunes, a dénoncé le financement et la façon non démocratique dont les projets de loi budgétaires sont adoptés, ce qui reflète le caractère dysfonctionnel du Congrès. La version finale du projet de loi de plus de 2 700 pages a été présentée au congrès le 9 mars, et le jour même, il a été adopté pour ensuite passer au Sénat où celui-ci a l’a voté le 10 mars.
Le UWD a dit : « Depuis le début, cette loi budgétaire a été gardée secrète, a été négociée en vase clos à coup de tractations et a été cachée des yeux du public et de la majorité des législateurs. Ce n’est pas une erreur. C’était un effort conscient de la part du congrès de tenter d’occulter et de faire adopter le plus vite possible une loi qui continue de financer la violence des forces de l’ordre de l’immigration à des niveaux obscènes, tout en espérant échapper à l’opinion publique et aux réactions négatives. »
« Pour chaque dollar dépensé pour les forces de l’ordre de l’immigration, des millions de vies, de familles et d’êtres chers sont en jeu — dont plusieurs sont noirs ou bruns — et qui sont brutalisés, battus et même tués aux mains du ICE et de la CBP [la Patrouille des douanes et des frontières] », ont dit les jeunes.
« C’est consternant et inacceptable que le Congrès puisse même penser à continuer de financer de tels sévices, et pourtant, c’est exactement ce qu’il fait », ajoute le UWD.
(Forum ouvrier, affiché le 19 mars 2022)
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