Dans l’actualité le 16 mars
Développements préoccupants dans l’hystérie guerrière
des États-Unis et de l’OTAN
Opposons-nous aux attaques contre les Canadiens d’origine russe et leurs institutions
Peu après la fin des offices, le 27 février, de la peinture rouge a été déversée sur les portes d’entrée de l’église orthodoxe russe All Saints de Calgary. Les caméras de sécurité ont montré qu’un homme a d’abord essayé d’entrer dans le bâtiment, puis, trouvant la porte verrouillée, a déversé de la peinture sur les portes.
Les propriétaires d’un magasin d’alimentation russe à Calgary et du Russian Spoon à Vancouver ont dénoncé les menaces qu’ils reçoivent et des répercussions de ces menaces sur la santé mentale des travailleurs. Les médias indiquent que ces cas sont loin d’être des cas isolés. Des menaces sur les médias sociaux contre des Canadiens d’origine russe ont également été signalées.
Des spectacles culturels donnés par des Russes sont également annulés. Le jeune pianiste russe Alexander Malofeev devait se produire de Montréal à Vancouve avec des orchestres symphoniques. Alexander Malofeev était déjà arrivé à Montréal pour trois concerts avec l’Orchestre symphonique de Montréal, lorsque les concerts ont été annulés. L’orchestre a déclaré qu’« il ne serait inapproprié d’accueillir M. Malofeev ». À Vancouver, la raison invoquée pour l’annulation du concert était qu’une « sécurité supplémentaire » serait nécessaire.
En même temps, le grand joueur de hockey de la LNH, Alexander Ovechkin, a subi des pressions pour faire une déclaration dénonçant la Russie.
La section des commentaires sur ces articles dans les médias montre que les Canadiens sont fermement opposés à la persécution des personnes d’origine russe comme ils l’ont été pour toutes les sections du peuple, les personnes et les groupes lorsqu’ils ont été attaqués par le passé. La tendance est prévisible. Les milieux officiels incitent des individus et des groupes à s’en prendre à d’autres individus et groupes sur la base de leurs propres croyances idéologiques. Ils font la promotion de ce qu’ils appellent les valeurs canadiennes, qui sont déclarées démocratiques, pacifiques et éprises de liberté, et ainsi attaquer ceux qui ne sont pas perçus comme défendant les mêmes croyances et opinions devient une question d’honneur et de patriotisme. Le climat actuel est empreint de haine à envers tout ce qui est russe, comme l’incite la vice-première ministre, qui affiche sa haine personnelle envers le président de la Russie avec un degré de férocité qu’on ne voit pas souvent.
Le climat est tel que personne ne peut discuter librement des questions en jeu sans être accusé d’être un ennemi de l’État s’il ne se joint pas à la caravane belliciste du gouvernement. Il est inacceptable d’exiger que les citoyens et résidents canadiens ou les invités déclarent leurs opinions politiques et leurs croyances personnelles. Pourquoi les gens devraient-ils craindre pour leur sécurité, leur emploi ou leur vie en raison de leurs opinions ou croyances personnelles ? Les personnes d’origine russe au Canada se verront-elles maintenant expropriées de leurs propriétés et de leurs institutions au nom de grands idéaux ? C’est ce qui se passe à grande échelle dans les pays européens, au Canada et aux États-Unis au nom des sanctions contre les oligarques russes qui ont une influence sur Poutine. Quels oligarques canadiens, américains et européens vont tirer profit de l’expropriation de ces propriétés ?
Dans le cas de l’islamophobie, les milieux officiels du Canada nient qu’ils en étaient les principaux promoteurs et avoir incité des individus et des groupes à attaquer les musulmans et leurs institutions au Canada. Entre autres, des pressions ont été exercées sur des imams et d’autres personnes pour qu’ils fassent des déclarations selon lesquelles ils étaient des « modérés » et non des « extrémistes » ou des « fondamentalistes ». De même, aujourd’hui, les prêtres des églises orthodoxes russes subissent des pressions pour qu’ils fassent des déclarations pour se dissocier des causes russes malgré le fait que de nombreux membres de leurs congrégations ont des membres de leur famille qui souffrent terriblement aux mains des forces néo-nazies, et ce depuis de nombreuses années.
Il n’est pas acceptable de politiser la nationalité, les croyances religieuses, les opinions personnelles ou les convictions idéologiques. Lorsque cela est fait par l’État qui en fait une politique officielle, c’est vraiment dangereux. Si l’État et ses institutions, y compris les médias officiels, ne défendent pas les individus et les groupes au sein de la société, mais autorisent et protègent le hooliganisme, sur qui les Canadiens peuvent-ils compter pour être protégés ? La diffamation des personnes en tant qu’ennemies de l’État est médiévale, odieuse et pernicieuse. Elle a été introduite à grande échelle au Canada après le 11 Septembre 2001 avec le processus des certificats de sécurité qui a permis les violations les plus graves des droits civils individuels et des droits humains. Le gouvernement Harper a mis en place en 2011 un programme des « personnes les plus recherchées », avec un site Web qui répertorie l’identité et les profils des personnes « impliquées ou complices de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité ». La procédure régulière prévue par la loi a été purement et simplement supprimée. Le ministre de l’Immigration, Jason Kenney, avait alors tenu régulièrement des conférences de presse teintées de sensationnalisme, ajoutant et retirant des personnes de la liste. Le gouvernement a exercé des pressions énormes sur les fonctionnaires du ministère, malgré les réticences qu’ils ont exprimées envers l’initiative, notamment sur le commissaire à la protection de la vie privée qui s’est opposé à la liste qui présentait de manière inexacte certaines personnes comme des criminels de guerre.
Le gouvernement Trudeau et les gouvernements sociaux-démocrates ont emboîté le pas en recourant aux politiques identitaires. Ces politiques sont une forme de diviser pour mieux régner sous le couvert d’idéaux élevés. Sur la base de ces politiques identitaires, des personnes peuvent être diffamées lorsque leurs opinions idéologiques ne sont pas conformes à celles des personnes en position d’autorité. Certaines perdent même leur emploi, tandis que les enquêtes sur la discrimination dans les forces armées, les forces policières et les institutions gouvernementales ne résolvent pas les problèmes d’inégalité, de discrimination et de violence envers les femmes. Tout cela cache le fait que c’est la constitution elle-même et les institutions qui en découlent qui engendrent les problèmes de discrimination et de misogynie parce qu’ils perpétuent des structures fondées sur l’inégalité, les considérations et les valeurs coloniales.
Au Canada, le fait de juger des individus et des groupes sur la base de valeurs racistes, coloniales et eurocentriques a conduit à la politique génocidaire contre les peuples autochtones, à la Loi d’exclusion des Chinois, aux politiques officielles de « Garder le Canada blanc », à l’adoption de critères d’immigration racistes qui ont exclu les personnes originaires de l’Inde et, plus tard, d’Afrique et des Caraïbes. Aujourd’hui encore, les communications officielles catégorisent les citoyens et résidents canadiens et les peuples autochtones en mélangeant citoyenneté, nationalité et race.
En temps de guerre, des citoyens et des résidents ont été attaqués, internés et expulsés, des biens confisquées et volées, le tout au nom de grands idéaux. Tout récemment, le gouvernement du Canada a présenté des excuses aux Italiens pour les avoir internés pendant la guerre. Va-t-il maintenant interner également tous ceux de nationalité russe au nom de grands idéaux, puis ceux dont les origines sont liées à la Chine ? Verrons-nous la création de tribunaux d’inquisition pour obtenir des confessions et des serments de loyauté de certains individus et groupes afin d’obtenir les « privilèges » de la citoyenneté canadienne ? Les enfants russes seront-ils maintenant obligés d’aller dans des écoles pour être « déradicalisés » comme c’est le cas avec les programmes d’engagement communautaire et de prévention de la violence mis sur pied en 2016 par le gouvernement Trudeau pour cibler les jeunes musulmans dont les opinions sont jugées extrémistes parce qu’ils s’opposent à ce que leur pays d’origine soit attaqué, bombardé et occupé ?
Tout cela montre que les droits au Canada doivent être inscrits sur une base moderne, que tout le monde est humain et a des droits en raison de leur humanité, et non pas en fonction des valeurs de l’empire, des États-Unis et de l’OTAN.
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) appelle les Canadiens à s’opposer à la propagande belliciste du gouvernement du Canada, de ses ministres et des médias monopolisés. Dénonçons les attaques contre les Russes et leurs institutions. Il est inacceptable de commettre de telles choses au nom de la liberté, de la paix et de la démocratie. Les personnes en position de pouvoir et de privilège ne doivent pas pouvoir s’en tirer en politisant leurs opinions ou leurs croyances personnelles, en répandant la haine et les rancunes personnelles, puis en agissant d’une manière qui détruit la culture et le discours politiques, et humilie les personnes et les groupes qui ne sont pas en mesure de se défendre. L’État est censé défendre tous les citoyens, les résidents et les invités. Quand on fait appel à la police et aux forces armées et qu’on les félicite d’être allés en Ukraine pour éliminer les Russes, comment les Canadiens peuvent-ils s’attendre à ce que les gouvernements et les institutions de la loi et l’ordre défendent les Russes au Canada ? Cibler les gens sur la base de leur nationalité ou de leurs croyances est une violation flagrante des droits humains. Cela ne doit pas passer !
(LML Quotidien, affiché le 16 mars 2022)
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