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Actualités et point de vue sur la crise ukrainienne
Les médias occidentaux propagent de l’information erronée sur les capacités des forces armées ukrainiennes
Quelques mois seulement avant l’opération militaire spéciale russe pour démilitariser et dénazifier l’Ukraine, l’Institut international de sociologie de Kiev interrogeait régulièrement les Ukrainiens à l’échelle du pays pour connaître leur réaction face à l’hystérie de guerre. Les résultats des sondages de décembre, de janvier et même de février 2022, quelques jours avant que n’éclate le conflit, étaient fondamentalement les mêmes. Un bon 63 % des répondants à l’échelle du pays ont répondu non lorsqu’on leur a demandés s’ils prendraient les armes en cas d’invasion russe. Plus près de Donetsk et de Lougansk, 70 % des gens ont dit qu’ils ne prendraient pas les armes.
En même temps, les rapports de médias occidentaux et de sources provenant de l’Ukraine sur la capacité des forces armées ukrainiennes et la possibilité qu’elles gagnent ne sont pas fiables et visent à désinformer et à mobiliser l’opinion publique en faveur de la stratégie belliciste des États-Unis/OTAN vis-à-vis la Russie. Les ministres du gouvernement Trudeau ont beau exprimer leur amour pour le peuple ukrainien, ils les envoient mourir au nom de la gloire dans ce qui n’est rien de moins qu’une activité criminelle.
Près de la moitié du total des forces armées ukrainiennes et sans doute la majorité de leurs forces prêtes au combat, bien fortifiées de chars d’assaut et d’artillerie lourde, seraient retranchées à la ligne de contact, et une distance importante sépare le secteur sous le contrôle du gouvernement ukrainien de celui qu’il ne contrôle pas dans les régions à l’est de Donetsk et de Lougansk. Les forces armées ukrainiennes ont de 12 à 15 brigades pour un total de 75 000 à 120 000 troupes. Les milices néonazies telles que le bataillon Azov et les forces du Secteur Droit, les forces les plus aguerries et fanatiques des forces armées ukrainiennes, s’y trouvent aussi.
Ces forces à la ligne de contact seront bientôt cernées par les milices populaires au front et les forces armées russes à l’arrière. Un rapport du Conseil de l’Atlantique Nord de l’OTAN du 23 décembre 2021 explique que le seul atout des forces armées ukrainiennes sont « les fortifications sur la ligne de contact, représentant présentement plus de 400 kilomètres de structures complexes de génie civile sur divers terrains » et « une deuxième ligne de défense qui a aussi été mise en place ». Ce sont ces fortifications que les forces russes et les milices populaires cernent présentement.
Lorsque les forces ukrainiennes seront cernées, en raison de la supériorité aérienne et de la capacité de précision des missiles russes, la réelle démilitarisation de l’Ukraine sera entamée, soit par l’entremise d’un accord négocié ou par la capitulation des troupes ukrainiennes et de son matériel militaire ou encore par une défaite militaire décisive.
Aussi les médias monopolisés aux États-Unis et au Canada exagèrent-ils la viabilité des forces armées ukrainiennes. Al Jazeera, par exemple, a récemment rapporté que l’Ukraine possède 2 596 chars d’assaut, 12 303 véhicules blindés, 34 hélicoptères d’attaque, 2 040 pièces d’artillerie, 98 avions de combat/attaque et 209 000 soldats actifs. Une force formidable, à vrai dire, mais certains prétendent qu’en fait l’Ukraine n’a que 800 chars d’assaut. À quoi est dû cet écart ? En grande partie au fait qu’une part importante du matériel militaire de l’Ukraine est obsolète et est ni opérationnel, ni entretenu.
La presse occidentale a récemment accusé la Russie d’avoir mené une frappe de missile sur un édifice à appartements à Kiev, lequel avait en fait été atteint par un missile ukrainien qui avait connu un raté parce qu’il était obsolète et non entretenu. Ces armes sont installées par les forces ukrainiennes dans les quartiers résidentiels où sont concentrées des habitations pour accuser la Russie de cibler les civils. Mais ce n’est pas ce que fait la Russie. Elle ne cible pas les civils ni les infrastructures civiles.
Le Conseil de l’Atlantique Nord de l’OTAN, dans un rapport publié en décembre, parle de la corruption rongeant l’industrie de la défense du gouvernement ukrainien — qu’on qualifie, par euphémisme, de « faille institutionnelle ». Aussi souligne-t-il qu’une grande partie de la capacité de production ukrainienne était située à Donetsk et à Lougansk et que le gouvernement ukrainien a tout perdu lorsque la Crimée a voté de se joindre à la Russie et que les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ont été créées.
Dans un autre rapport intitulé Seven Years of Deadlock : Why Ukraine’s Military Reforms have Gone Nowhere (Sept ans d’impasse : pourquoi les réformes militaires ukrainiennes n’ont rien donné), publié par le Jamestown Foundation en juillet 2021, on dit que les forces armées ukrainiennes manquent de munitions en première ligne. Le système médical militaire serait dysfonctionnel. L’alimentation, les approvisionnements en combustible, la logistique, la technologie, l’équipement et le ravitaillement en munitions comme seraient totalement dysfonctionnels. Selon le rapport, si le nombre officiel de membres des forces armées ukrainiennes est de 250 000, il serait plutôt de 130 000, et peut-être moins, si l’on parle d’une force réelle formée pour le combat. Les armes, munitions et matériel envoyés par les pays de l’OTAN, y compris le Canada, ont-ils changé quelque chose ?
La Jamestown Foundation se décrit comme un groupe d’experts conservateurs en politique de défense basé à Washington. Créé en 1984 comme plateforme pour appuyer les transfuges soviétiques, sa mission déclarée aujourd’hui est d’informer et d’éduquer les décideurs politiques sur les événements et les courants qu’il considère d’une importance stratégique actuelle pour les États-Unis.
La fondation affirme que depuis la fin de la guerre en 2014 et 2015, l’Ukraine a « perdu » 210 000 mille tonnes de munitions. Lorsqu’on compare ce chiffre aux 70 000 tonnes qui ont été utilisées pendant la guerre en 2014 et 2015, l’ampleur des vols devient évidente. Dix-huit explosions dans des dépôts de munitions et de véhicules ont aussi été signalées en Ukraine depuis 2014. Ce qu’on appelle « explosions » sont en fait des vols qualifiés suivis de vente illicite d’armes. Il est bien connu qu’une grande part de ces armes et munitions en Ukraine se sont ensuite retrouvées dans les mains de groupes terroristes en Syrie.
La Jamestown Foundation affirme que la plupart de ces pertes n’ont pas été remplacées.
Cela expliquerait peut-être pourquoi, malgré les plus de 2 milliards de dollars que les États-Unis ont donnés à l’Ukraine depuis la guerre de 2014 et 2015, selon la Jamestown Foundation, ils n’ont pas obtenu « un retour sur investissement perceptible ou quantifiable ». Depuis la publication du rapport, les États-Unis ont donné un autre milliard à l’Ukraine en équipement militaire et en munitions : 60 millions de dollars d’aide militaire à l’automne de 2021 ; un autre 200 millions en décembre ; et un autre 350 millions annoncés le 26 février. Il est probable que ces nouvelles sommes ne changent rien en raison du niveau élevé de corruption, de ventes d’armes, de conflits entre gangs rivaux, etc.
Bien que les missions de formation des États-Unis, du Canada et de l’OTAN aient été plus fréquentes au cours des dernières années, les auteurs du rapport de la Jamestown Foundation ont trouvé que ces efforts n’ont pas tellement porté fruit. Ceux qui mènent ces missions n’assument aucune responsabilité pour ce qui se passe en Ukraine mais ne font que calomnier le peuple ukrainien, l’accusant de corruption et d’inefficacité.
La Jamestown Foundation conclut que les forces armées ukrainiennes sont obsolètes et n’ont rien de moderne, « ont très peu de munitions et le risque de défaillance opérationnelle pour les troupes aux premières lignes est très élevé ». Pour illustrer cette défaillance, le rapport souligne que le fait d’envoyer de l’équipement de communication moderne et des missiles anti-char de haute technologie Javelin et d’inonder le pays de plus d’armes et de munitions ne réussiront pas à sauver les États-Unis/OTAN en Ukraine.
Les États-Unis ont envoyé des radios de combat Harris, mais dans l’armée ukrainienne les soldats individuels sont financièrement responsables des dommages et des pertes. Par conséquent, elles ne sont presque pas utilisées. Les soldats se fient à leur cellulaire pour communiquer.
Les États-Unis ont également livré des missiles antichars Javelin à l’Ukraine, mais ils sont stockés près de Kiev, à 750 km des lignes de front, de peur qu’ils ne tombent entre les mains des milices populaires. Les informations déformées fournies par les médias et les gouvernements occidentaux sur la puissance de combat des forces armées ukrainiennes visent à mobiliser l’opinion publique en faveur du programme des États-Unis et de l’OTAN. Étant donné que les États-Unis sont parfaitement conscients de tous les problèmes et que les « troupes ukrainiennes de première ligne courent un risque élevé d’échec opérationnel », leurs provocations, leurs déploiements massifs et leur refus de déclarer que l’Ukraine ne serait pas admise au sein de l’OTAN ont provoqué un désastre humanitaire pour le peuple ukrainien, dont les réfugiés ne sont qu’un aspect.
Le lundi 1 mars, le quatrième jour de l’opération militaire pour démilitariser l’Ukraine pour qu’elle ne soit plus un danger pour la Russie, le ministère de la Défense russe rapportait : « Les forces armées russes ont frappé 1 325 infrastructures militaires ukrainiennes, y compris 43 centres de commandement et de communications de l’armée ukrainienne ». Les frappes de précision de longue portée par missiles Cruise navals et aériens contre l’infrastructure militaire ukrainienne a détruit 14 pistes d’atterrissage, 48 stations de radars et 24 systèmes de défense aérien anti-missiles S-300 et Osa ukrainiens. Près de 395 chars d’assaut et d’autres véhicules blindés, 59 lance-roquettes, 179 fusils et mortiers d’artillerie, 286 véhicules militaires motorisés spéciaux, 38 avions des forces de l’air ukrainiennes, 7 hélicoptères, 9 drones et 8 bateaux de patrouille marine ont été détruits. La Russie rapporte qu’elle contrôle totalement l’espace aérien ukrainien.
(LML Quotidien, affiché le 4 mars 2022)
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