Dans l’actualité
Tous ensemble pour mettre fin à la
violence policière et à l’impunité de la police!
La mort aux mains de la police de Latjor Tuel
Latjor Tuel, un jeune Soudanais, a été tué par la police de Calgary le samedi 19 février. Cette mort aux mains de la police a profondément affecté sa famille, la communauté soudanaise et tous les Calgariens épris de justice. La communauté soudanaise s’est immédiatement mobilisée pour condamner cette mort aux mains de la police et exiger que la police rende des comptes et que justice soit rendue à Latjor Tuel. Les membres de la communauté soudanaise se sont réunis le lendemain et ont déposé des fleurs près de l’endroit où Latjor a été abattu de quatre balles.
« Nos coeurs sont brisés et nous sommes attristés par l’événement d’hier a déclaré Khor Top, le président de la Communauté du Soudan du Sud de Calgary. La communauté a tenu une réunion avec des personnes d’autres communautés africaines et des membres de Black Lives Matter. Un rassemblement pour demander justice pour Latjor Tuel s’est tenu le 25 février à l’hôtel de ville de Calgary. Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) s’est joint à la communauté pour exprimer ses plus sincères condoléances à la famille de Latjor, à ses amis et à sa communauté qui souffrent énormément de cette perte et qui demandent justice pour Latjor.
Latjor, un ancien enfant-soldat, est arrivé au Canada comme réfugié du Soudan du Sud. Il est décrit comme un homme très connu dans la communauté, comme un homme gentil et doux au grand coeur, qui pouvait faire sourire n’importe qui et aimait le faire. Il travaillait très fort pour subvenir aux besoins de sa famille et pour envoyer de l’argent en Afrique. Latjor souffrait du syndrome de stress post-traumatique, conséquence du traumatisme extrême qu’il a subi en tant qu’enfant-soldat, et souffrait d’une crise de santé mentale au moment où il a été tué, ont expliqué sa famille et ses amis.
Le service de police de Calgary a publié un communiqué qui donne un compte rendu intéressé de ce qui s’est passé. Le communiqué dit notamment : « Vers 15 h 40, aujourd’hui, samedi 19 février 2022, nous avons été appelés dans le secteur de la 45e rue et de la 17e avenue S.E., pour des informations faisant état d’un homme en possession d’armes. Des témoins ont rapporté que l’homme avait agressé un passant et menaçait d’autres personnes. Lorsque les policiers sont arrivés, ils ont trouvé l’homme tenant toujours des armes. Ils ont tenté de négocier une résolution pacifique. Malgré leurs efforts de désescalade, l’action de l’homme a conduit les policiers à tirer avec leurs armes de service sur le suspect. »
Les personnes présentes ont expliqué que lorsque la police est arrivée, Latjor Tuel était assis à un arrêt de bus, qu’il marchait en boitant et qu’il portait habituellement une canne, qu’il avait avec lui lorsqu’il a été tué. La fille de Latjor Tuel a expliqué que le cousin de Latjor Tuel était présent et a demandé à la police de lui permettre d’intervenir. La police a refusé de le faire et a répondu avec toute sa force, y compris l’utilisation d’un chien policier. Elle a dit :
« Un membre de la famille a essayé de leur parler et de leur dire qu’il pouvait désamorcer la situation avec Latjor puisqu’il était son cousin… Le fait qu’un si grand homme ait dû mourir dans la rue à un arrêt d’autobus est répugnant au plus haut point ; c’est déshumanisant. La police de Calgary aurait pu faire autre chose que de le tuer de sang-froid….. Tout autre chose que de tuer un homme noir innocent souffrant d’un épisode de stress post-traumatique… Nous sommes venus au Canada pour trouver la stabilité et la sécurité pour notre famille et reconstruire nos communautés. Mais au lieu de cela, nous avons été confrontés aux préjugés et au racisme. »
La vidéo montre les policiers debout alors que Latjor gisait immobile sur le sol après qu’ils aient tiré sur lui à plusieurs reprises avant de finalement vérifier s’il était vivant ou mort. Des témoins affirment que son corps a été laissé sur le trottoir pendant plus de sept heures, une indignité supplémentaire pour Latjor et la communauté.
Une femme qui a été témoin de la mort de Latjor a dit au Calgary Herald : « En tant que défenseur Soudanais du Sud à Calgary, nous disons que nous avons un problème ici à Calgary avec l’application de la loi. Nous nous plaignons depuis tant d’années que nos enfants meurent d’une façon qui n’est pas expliquée. Nous avons présenté ce projet de loi et nous en parlons depuis de nombreuses années. Ce n’est pas nouveau. »
« Ils [les policiers — note de la rédaction] doivent nous respecter. Nous sommes des êtres humains. Ils doivent nous respecter », a déclaré une autre femme aux médias.
Prétendre, comme le font les policiers, qu’une fusillade est nécessaire et justifiée parce que les policiers n’étaient pas préparés à intervenir auprès d’une personne ayant des problèmes de santé mentale est totalement inacceptable.
Les faits montrent que la violence policière et les morts aux mains de la police, et en particulier la violence policière raciste, sont sans cesse camouflés au Canada et que les auteurs de ces crimes reçoivent sans cesse le feu vert pour agir en toute impunité. Cela inclut de nombreux actes de force mortelle commis par la police contre des victimes souffrant de troubles mentaux, en particulier contre des Noirs et des Autochtones. Les Autochtones ne représentent que 4,8 % de la population nationale, mais 15 % de tous les décès imputables à la police. Les Noirs représentent 3,4 % de la population, mais 9 % des décès dus à la violence policière.
Des centaines de personnes se sont rassemblées et ont défilé dans le centre-ville de Calgary le samedi 25 février pour demander justice pour Latjor Tuel. Une grande vigile a eu lieu le 26 février à l’endroit où Latjor a rendu son dernier souffle, où les gens ont rendu hommage et demandé justice. Les gens ont également manifesté leur soutien par des messages envoyés à la communauté sud-soudanaise de Calgary. Le rassemblement et la vigile ont confirmé ce que de nombreuses personnes de la communauté disent face à cette crise, à savoir que la revendication de changement profond est plus forte que jamais.
Opposons-nous à l’utilisation de la force meurtrière par la police, pour exiger des comptes, la fin de l’impunité et la justice. Il est temps d’intensifier la lutte contre la violence et l’impunité policières, contre le racisme organisé par l’État et pour une société qui garantit les droits du peuple.
Justice pour Latjor Tuel !
La police de Calgary doit rendre des comptes !
Non à l’impunité policière et au racisme d’État !
(Le Renouveau, affiché le 28 février 2022)
|
|