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Le recours aux pouvoirs d’urgence
Des abominations au nom de la sécurité nationale et de l’intérêt national
Que nous parlions des barrages organisés aux postes frontaliers ou de l’occupation à Ottawa, ou des installations de Coastal GasLink sur le yintah des Wet’suwet’en ou tout autre endroit, ce qui constitue une « infrastructure essentielle » à protéger au nom de la « sécurité nationale » et de l’« intérêt national » est défini non pas par les Canadiens, les Québécois et les Autochtones, mais par ceux qui exercent le pouvoir décisionnel d’une manière qui favorise des intérêts privés étroits.
Au Canada, les pouvoirs décisionnels ont toujours été utilisés pour favoriser les intérêts privés de ceux qui ont constitué le Canada en Dominion britannique et l’ont ensuite placé sous la tutelle des États-Unis. Lorsque le Canada a été établi pour la première fois en tant que Dominion britannique, il était doté d’une constitution qui permettait le génocide des peuples autochtones, il a réprimé les forces républicaines dans le Bas-Canada et le Haut-Canada et maté les rébellions de Louis Riel par la force brutale, les pendaisons, les massacres et la famine. En même temps, les aristocrates britanniques et leurs représentants vice-royaux au Canada, les gouverneurs généraux, lieutenants-gouverneurs et autres représentants divers, ont imposé le système de parti de « gouvernement responsable » pour défendre ces intérêts privés.
L’impression est créée qu’une démocratie populaire a été établie pour cacher le fait que ce qu’on appelle le pouvoir civil est en fait la domination des pouvoirs de police exercés par les premiers ministres fédéral et provinciaux et les cabinets, les tribunaux et les instruments de coercition. Les assemblées législatives, présentées comme des sortes d’« assemblées populaires », servent simplement à camoufler ce fait. Ceux qu’on appelle les représentants élus jurent en fait allégeance à une personne fictive de l’État incarnée par une reine et sa famille corrompue et dégénérée. La Couronne, dit-on, n’est qu’une figure de proue anodine, peu importe l’argent qu’elle dilapide ou le nombre d’actes immoraux ou de crimes qu’elle commet.
Aujourd’hui, les intérêts privés qui détiennent les pouvoirs décisionnels sont supranationaux. En plus d’usurper toutes les structures de l’État pour favoriser leurs intérêts, ils sont également connus pour avoir des agences privées de sécurité et commander leurs propres forces spéciales pour mener des opérations occultes en leur nom. Le contenu de ce qu’on appelle la sécurité nationale du Canada est ce qui sert ces intérêts supranationaux privés étroits. Aussi abominables que soient leurs actions, ils ne sont pas connus pour leurs scrupules moraux.
En 1990, le dirigeant du Parti communiste (marxiste-léniniste) écrivait : « La liberté, dont le grand nom a souvent été invoqué pour commettre l’abomination, aura sa revanche dans la victoire de ceux qui cherchent une vraie solution aux vrais problèmes. »
L’expérience montre également que, quelle que soit la faction qui s’empare des rênes des gouvernements par les élections, qui sont tout sauf démocratiques, ce sont les intérêts privés qui détiennent les pouvoirs décisionnels. Ils ont intégré les ressources naturelles, humaines et matérielles du Canada dans la machine de guerre des États-Unis. Appeler cela la sécurité nationale ou l’intérêt national du Canada est en soi une abomination.
(Le Renouveau, affiché le 22 février 2022)