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Les défenseurs de la terre wet’suwet’en appellent au soutien contre leur criminalisation
Les personnes arrêtées en novembre 2021 lorsque les agents de la GRC, lourdement armés, ont effectué un raid de type militaire sur deux campements sur le territoire wet’suwet’en ont comparu pour la première fois devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique à Prince George le 14 février. Au cours de l’invasion violente du territoire des Wet’suwet’en, 34 personnes ont été arrêtées, dont des protecteurs de la terre et de l’eau wet’suwet’en et des membres d’autres nations autochtones, des observateurs juridiques et des journalistes.
Les avocats des personnes arrêtées ont comparu à leur place devant la cour. L’avocat de Coastal GasLink a demandé un ajournement et la prochaine comparution est prévue pour le 14 mars.
Coastal GasLink (CGL) a porté des accusations d’outrage civil, alléguant que les personnes arrêtées ont violé une injonction interdisant toute interférence avec les travaux sur le gazoduc qu’elle construit sur le territoire non cédé des Wet’suwet’en pour transporter le gaz naturel de fracturation du nord-est de la Colombie-Britannique vers l’usine de GNL Canada à Kitimat. Les chefs héréditaires des Wet’suwet’en ont interdit à CGL de construire le pipeline sur son territoire et CGL a également déclaré qu’elle pourrait porter plainte pour outrage criminel. Lors de la comparution du 14 février, il a été convenu que CGL examinerait l’information reçue de la GRC, la transmettrait à l’avocat des défenseurs de la terre d’ici le 7 mars et déciderait de demander ou non des accusations criminelles d’ici le 11 mars. La prochaine comparution devant la cour prévue pour le 14 mars a pour but de déterminer la date d’une audience ultérieure si CGL décide de porter des accusations criminelles.
S’adressant aux sympathisants et à la presse à l’extérieur de la cour, la porte-parole des Wet’suwet’en, Sleydo’, a expliqué les conséquences de ce qui s’est passé à la cour et le soutien nécessaire pour mettre fin à la criminalisation des défenseurs de la terre et de l’eau et de leurs sympathisants. Elle a expliqué que toutes les personnes arrêtées ont été accusées d’outrage civil à l’ordonnance de la cour émise par le juge Church qui interdit à quiconque de bloquer les activités de CGL sur le territoire souverain des Wet’suwet’en. Elle a dit que la raison pour laquelle CGL veut un délai d’un mois est de maintenir les conditions de mise en liberté sous caution qui interdit à toutes les personnes arrêtées d’entrer sur le territoire des Wet’suwet’en même si elles sont des invités, des membres de la famille, des membres de la communauté qui ont tous les droits d’être sur le territoire. La loi wet’suwet’en détermine qui peut et qui ne peut pas être sur le territoire, a-t-elle dit, mais la cour et CGL ont pris cette décision et veulent la maintenir aussi longtemps que possible pour empêcher toute résistance sur le territoire.
Sleydo’ a appelé les sympathisants à faire pression sur le gouvernement de la Colombie-Britannique pour qu’il n’y ait pas d’accusations d’outrage criminel. Elle a expliqué que CGL peut demander au procureur général de porter des accusations criminelles, mais que dans le passé, le procureur général a refusé de le faire en se basant sur le fait que ce n’est pas dans l’intérêt du public. Un changement alarmant a eu lieu au début de 2020 lorsque les Gitxsan ont organisé un blocus de solidarité sur les voies du CN dans leur territoire. Les chefs héréditaires et les matriarches gitxsan ont été arrêtés sur leur propre territoire et accusés d’outrage civil. Lorsque le CN a demandé au procureur général de porter des accusations criminelles et que celui-ci a refusé, la juge a accordé au CN le pouvoir de porter des accusations criminelles. Sleydo’ a souligné que cela devrait être interdit, même dans le cadre du système des lois coloniales. Elle a demandé à tout le monde d’être conscient de ce fait et de s’assurer que cela ne se produise pas, que c’est quelque chose qui ne devrait pas être autorisé, « que l’entreprise privée qui détruit nos terres puisse ensuite agir comme procureur pour nous criminaliser et nous emprisonner ».
Sleydo’ a remercié tous ceux qui, à travers le pays, soutiennent les Wet’suwet’en dans leur lutte pour défendre la terre et les eaux et a demandé à chacun de contacter le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, et le procureur général, David Eby, pour leur demander d’abandonner toutes les accusations portées contre les défenseurs pacifiques de la terre, les observateurs juridiques et les journalistes. Adresse électronique du premier ministre John Horgan : premier@gov.bc.ca. Adresse électronique du procureur général David Eby : AG.Minister@gov.bc.ca.
Pour voir la vidéo du rassemblement devant le palais de justice de Prince George le 14 février, cliquer ici.
(Le Renouveau, affiché le 17 février 2022. Photo : Community Peacemaker Teams)
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