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L’impasse du « convoi de la liberté » se poursuit
Beaucoup se demandent pourquoi le premier ministre a invoqué la Loi sur les mesures d’urgence
Le lendemain du jour où le premier ministre Justin Trudeau a invoqué la Loi sur les mesures d’urgence, Bill Blair, ministre de la Protection civile, a donné plusieurs entrevues, notamment à la CBC. Ce qui ressort de son passage à l’émission matinale locale de CBC à Ottawa, puis à l’émission The Current diffusée à l’échelle nationale, est son incapacité à expliquer de façon rationnelle pourquoi le gouvernement a eu recours à la Loi sur les mesures d’urgence. Il n’a cessé de répéter qu’il trouve inexplicable l’inaction de la police d’Ottawa. Il a beau le répéter, mais cela n’explique rien. Pourquoi la police d’Ottawa n’a-t-elle pas agi ou ne pouvait-elle pas agir efficacement ? Les forces de police combinées qui ont dégagé le blocage de véhicules et de manifestants qui occupaient la route menant aux rampes d’entrée et de sortie du pont Ambassador à Windsor l’ont fait très efficacement une fois que la décision a été prise d’agir, avec une injonction rapidement accordée autorisant cette action par la Cour supérieure de justice de l’Ontario.
D’autres fournissent des informations de nature sensationnelle, comme le nombre de membres non seulement retraités mais également en activité de la police et de l’armée, y compris des forces spéciales, qui font partie du « convoi de la liberté », ainsi que la découverte d’une cache d’arme dans des véhicules au poste frontalier de Coutts en Alberta. Aussi vraies que soient ces découvertes, qu’apportent-elles pour expliquer qui est derrière le « convoi de la liberté » et pourquoi les méthodes normales de loi et d’ordre ne parviennent pas à mettre fin à l’impasse ? Est-ce parce ces gens sont armés, ou ont une organisation, la précision et l’entraînement associés aux forces militaires ? Pourquoi sont-ils ici ? Pourquoi maintenant ? Quels intérêts servent-ils ? Les leurs ? Nous ne le pensons pas. Le fait d’être loué par des gens comme Donald Trump, Ted Cruz et Elon Musk devrait nous en dire quelque chose. Mais le fait que même l’administration américaine, avec toutes ses services de sécurité intérieure et de renseignement et ses effectifs considérables de troupes et de gardes nationaux, n’a pas été en mesure de mettre fin aux scénarios de guerre civile dans ce pays devrait également nous en dire long. Que signifient donc les offres de l’administration Biden et de la sécurité intérieure des États-Unis d’aider Trudeau ? Comment luttent-ils pour réprimer la guerre civile aux États-Unis, ce qui donne un aperçu de ce qu’ils proposent pour le Canada ?
À cet égard, l’Association canadienne des libertés civiles (ACLC) est également largement citée, comme dans ce reportage de Global News :
« La décision du gouvernement fédéral d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence pour mettre fin aux barrages anti-gouvernementaux contre les mesures COVID-19 qui se tiennent à travers le pays suscite certaines inquiétudes.
« L’Association canadienne des libertés civiles déclare qu’elle ne pense pas que le seuil ‘élevé et clair’ nécessaire pour invoquer la loi ait été atteint, notant que la loi stipule qu’elle ne peut être utilisée que lorsqu’une situation ne peut être traitée par aucune autre loi du pays. La directrice exécutive Noa Mendelsohn Aviv avertit que la normalisation de la législation d’urgence ‘menace notre démocratie et nos libertés civiles’. »
Leah West, professeure de l’École des affaires internationales de l’Université Carleton, spécialisée en droit de la sécurité nationale, est également abondamment citée. Elle affirme que la situation n’atteint pas le seuil légal pour invoquer la loi, même si, selon elle, le gouvernement sait clairement quel est ce seuil. Elle demande pourquoi certaines mesures, comme l’obligation de faire venir des dépanneuses pour enlever les camions stationnés dans les rues du centre-ville d’Ottawa, n’auraient pas pu être prises en vertu des pouvoirs d’urgence qui avaient été mis en place en Ontario.
« Il s’agit de faire appliquer les ordonnances, les règlements et les lois dont nous disposons, et c’est là le vrai problème, c’est qu’il y a toutes sortes de lois qui sont enfreintes chaque jour, chaque heure, par les manifestations au centre-ville d’Ottawa. Ces lois ne sont pas appliquées », soutient Leah West.
Lors d’une conférence de presse le 14 février en anticipation du recours à la Loi sur les mesures d’urgence, Tamara Lich, présidente du Convoi de la liberté, et l’ancien premier ministre de Terre-Neuve, Brian Peckford, qui soutient ce convoi, ont dénoncé les excès du gouvernement Trudeau, en déclarant tous deux que si la police était envoyée sur place, comme cela a été fait contre le barrage de Windsor, la réponse sera « nous allons tenir notre bout ».
Par ailleurs, Peter Sloly a démissionné hier de son poste de chef de police d’Ottawa, quelques heures seulement après que Bill Blair ait qualifié d’« inexplicable » le manque d’application de la loi à Ottawa. Avant d’être engagé comme chef de police d’Ottawa, Peter Sloly était chef adjoint du service de police de Toronto et responsable du commandement de la police divisionnaire quand Bill Blair était chef de la police de Toronto. Peter Sloly avait postulé pour le poste de chef lorsque Blair a démissionné en 2015 pour se présenter pour le Parti libéral fédéral mais sa candidature n’a pas été retenue.
En fait, ces faits nouveaux corroborent ce que le PCC(M-L) a souligné, à savoir que nous assistons à une épreuve de force sur le contrôle des pouvoirs décisionnels fédéraux au Canada. N’oubliez pas que la prise de pouvoir par l’exécutif fédéral l’emporte sur les autorités provinciales, quelles qu’elles soient. Qu’elles soient d’accord ou non, consultées ou non, il s’agit de conclure des ententes dans le dos du peuple. Rien de plus. Même si la loi ne permet pas la suspension des libertés civiles, ce contre quoi les Canadiens se révolteraient, les précédents que tout cela crée, comme l’a souligné l’Association des libertés civiles, ne sont pas une mince affaire quand on pousse également à la guerre en Europe. Qu’est-ce que cela signifiera pour les ports de Halifax et de Saint John ou pour les pipelines qui alimentent la machine de guerre des États-Unis dans les provinces de l’Ouest, ou pour le passage du Nord-Ouest et le contrôle de l’Arctique et du mode de vie des Innus ?
Rien de tout cela n’est anodin. Le PCC(M-L) invite les Canadiens et les Québécois de se prononcer en faveur d’un projet d’édification nationale qui leur est propre, fondé sur un renouveau politique démocratique où le système de gouvernement est retiré des mains du cartel mafieux des partis et des gouvernements de partis. Leur travail consiste à dire que, par l’entremise des élections, vous les avez autorisés à parler au nom du souverain et des intérêts qu’il représente que vous ne connaissez pas. Les intérêts supranationaux privés étroits qu’ils représentent ont donné naissance à ce climat d’anarchie et de violence et les mesures qu’ils prennent ne réprimeront pas l’anarchie et la violence. Seuls les peuples peuvent le faire en poursuivant leurs justes réclamations à la société. Seule l’affirmation des revendications que les gens imposent à la société dont ils dépendent pour leur subsistance orientera l’économie canadienne dans une direction qui les sert et mettra fin aux préparatifs d’agression et de guerre. Se ranger d’un côté ou l’autre dans cette impasse n’aidera pas le peuple, quels que soient les problèmes. Ne permettez pas que cela soit fait en votre nom !
(Le Renouveau, affiché le 16 février 2022. Avec des informations d’agences de presse)
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