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Deux ans après le premier raid de la GRC sur le territoire des Wet’suwet’en
Les défenseurs de la terre des Gidimt’en déposent une requête aux Nations unies
Le 7 février, les défenseurs de la terre des Gidimt’en ont déposé une requête au Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones du Conseil des droits de l’homme des Nations unies sur la « Militarisation des terres Wet’suwet’en et les violations continues du Canada ». Le mémoire a été rédigé conjointement par d’éminents juristes, des universitaires et des défenseurs des droits humains au Canada, et est soutenue par plus de deux douzaines d’organisations comme l’Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique et Amnistie Internationale-Canada.
Le mémoire présenté aux Nations unies par le chef héréditaire Dinï ze’ Woos (Frank Alec), la porte-parole du poste de contrôle des Gidimt’en Sleydo’ (Molly Wickham) et la coordonnatrice des médias du poste de contrôle des Gidimt’en Jen Wickham explique en détail comment l’industrialisation forcée par Coastal GasLink et la militarisation par la police des terres wet’suwet’en constituent une violation des obligations internationales du Canada telles que décrites dans la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA).
Dans leur mémoire, ils écrivent : « Les violations continues des droits humains, la militarisation des terres des Wet’suwet’en, l’expulsion par la force et la criminalisation des défenseurs de la terre pacifiques, et les dommages irréparables dus à la destruction industrielle des terres et des sites culturels des Wet’suwet’en se produisent malgré les déclarations des gouvernements fédéral et provinciaux en faveur de la réconciliation avec les peuples autochtones. En déployant des tactiques juridiques, politiques et économiques pour violer nos droits, le Canada et la Colombie-Britannique contreviennent à l’esprit de réconciliation, ainsi qu’à leurs obligations contraignantes envers le droit autochtone, le droit constitutionnel canadien, la DNUDPA et le droit international. »
« Nous exhortons les Nations unies à effectuer une visite territoire des Wet’suwet’en parce que le Canada et la Colombie-Britannique n’ont pas retiré la GRC de notre territoire et n’ont pas suspendu les permis de Coastal GasLink, malgré la demande faite par le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale. Les Wet’suwet’en sont une ligne de front internationale pour protéger les droits des peuples autochtones et prévenir les changements climatiques. Pourtant, nous sommes intimidés et surveillés par des agents armés de la GRC, nous sommes qualifiés de terroristes et traînés devant des tribunaux coloniaux. C’est la réalité du Canada », a déclaré Sleydo’, porte-parole du poste de contrôle des Gidimt’en.
L’intégralité du mémoire des défenseurs de la terre des Gidimt’en « Militarisation des terres Wet’suwet’en et les violations continues du Canada » est disponible ici.
(Le Renouveau, affiché le 11 février 2022)