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Le secteur de l’acier

Les livraisons de Stelco chutent au quatrième trimestre de 2021

Les propriétaires et la directionde Stelco ont annoncé dans un communiqué de presse du 6 janvier que les livraisons d’acier issu de leurs usines en Ontario ont chuté à 625 000 tonnes nettes dans le quatrième trimestre de 2021. Cette quantité serait « bien en deçà des prévisions précédentes d’environ 675 000 à 680 000 tonnes nettes ». Les propriétaires et la direction disent que la baisse a eu lieu en raison « des arrêts imprévus de son laminoir à bandes à chaud, des problèmes de logistique et des délais à la fin du quatrième trimestre causés par l’émergence du variant Omicron » du virus COVID-19.

Selon le communiqué, les propriétaires et la direction s’attendent à ce que les livraisons d’acier chutent davantage durant le premier trimestre de 2022 en raison « des interruptions planifiées qui ont été avancées en réponse aux interruptions imprévues survenues au quatrième trimestre, la récente baisse des prix et les conditions de demande plus faibles que l’on connaît actuellement, ainsi que l’augmentation des perturbations liées à la COVID-19 en ce qui concerne la disponibilité de la main-d’oeuvre, ce qui a un impact sur la production, la logistique et la demande des clients. ».

Le communiqué n’offre aucune analyse des raisons de la chute imprévue de livraisons et de la poursuite de la chute au prochain trimestre et se borne à décrire les événements tels qu’ils se sont déroulés et tels qu’ils se produiront de façon hypothétique. Cela reflète généralement comment les propriétaires de Stelco ignorent l’aspect historique, et ne font que réagir à des événements qui dépassent leur entendement. Cela se produit lorsque la propriété privée de la production de l’acier et les autres composantes de l’économie, de pair avec l’objectif étroit du profit maximum de chacune des composantes, entrent en contradiction avec les forces modernes de la grande production industrielle qui, elles, ne font qu’un avec tous les aspects de l’économie tel une seule feuille d’acier et doivent agir comme une seule force selon ses lois sous-jacentes.

Les propriétaires privés ne sont pas en mesure d’avoir recours à la pleine puissance de la production socialisée moderne, ne peuvent planifier de façon harmonieuse sur la base de cette puissance et ne peuvent prédire, sur une base scientifique, ce que sera le résultat de leur action. Leur manque de considération pour l’ensemble et pour les autres composantes de l’économie est dû à leur fixation aveugle, qui ne tient compte que de leur propre composante, à la rivalité effrénée que cela engendre et à la perte de contrôle qui s’ensuit. L’absence d’harmonie donne lieu à la destruction périodique des forces productives, à des crises économiques récurrentes et la guerre, sans oublier les problèmes non résolus auxquels font face les humains et la nature.

La production d’acier – en passant par l’exploitation minière des matières premières, la production d’électricité, le transport des produits, le développement de techniques scientifiques, l’éducation et la formation des travailleurs et le maintien de leur santé, et la distribution et l’utilisation de l’acier en tant que moyen de production et articles de consommation – forme un tout économique sur lequel l’être humain doit avoir un contrôle. Mais ce n’est pas le cas actuellement à cause de la propriété privée des différents secteurs de l’économie et que chacun de ces secteurs rivalise pour le profit maximum et pour remplir les poches d’une clique ou l’autre de l’oligarchie.

Et à quelle fin ? Seulement d’assouvir leur obsession d’obtenir des quantités toujours plus grandes de richesse sociale qu’ils accaparent en tant que propriété privée, tout en niant à la classe ouvrière le rôle qui lui revient de droit, celui de contrôler l’économie et d’établir une nouvelle direction en harmonie avec la réalité socialisée et l’objectif moderne qui est d’utiliser la richesse sociale qu’elle produit pour répondre aux besoins de la population et humaniser l’environnement social et naturel.

(Forum ouvrier, affiché le 10 février 2022)