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Les prisonniers ont besoin de soins contre la COVID-19 et non de la torture de l’isolement cellulaire

Déclaration du 21 janvier de Leonard Peltier

La COVID a ramené la prison de Coleman à l’âge des ténèbres. Je me souviens d’une époque au pénitencier américain Marion où j’ai été placé en cellule d’isolement pendant tellement longtemps, alors que 72 heures pouvaient vous faire commencer à oublier qui vous étiez. Une fois, j’ai écrit qui j’étais sur le sol en béton sous mon lit, de sorte que si j’oubliais, je pouvais me le relire. J’ai échangé ma dernière cigarette contre un crayon. Je me précipitais vers la porte au moment où un garde laissait la maigre assiette de nourriture, juste pour apercevoir un autre être humain, même s’il me détestait, mais c’était un autre être humain et c’était bon pour mon esprit pendant une minute.

Je suis en enfer, et il n’y a pas d’autre moyen d’y faire face que de le supporter aussi longtemps que possible. Je m’accroche à la croyance que des gens à l’extérieur font tout ce qu’ils peuvent pour changer notre situation ici. La peur et le stress pèsent sur tout le monde, y compris sur le personnel. Vous pouvez le voir sur leurs visages et l’entendre dans leurs voix. L’institution entière est en CONFINEMENT total.

L’année dernière, l’alternance confinement-déconfinement signifiait au moins une douche tous les trois jours, un repas autre qu’un sandwich avec un peu de beurre d’arachides – mais maintenant, avec la COVID comme excuse, rien. Pas de téléphone, pas de fenêtre, pas d’air frais – pas d’humains qui peuvent se rassembler – pas de voix d’un être cher. Aucun soulagement. Être laissé seul et sans attention, c’est comme une chambre de torture pour les malades et les personnes âgées.

Où sont nos militants des droits humains ? Vous recevez de mes nouvelles, et avec moi celles de plusieurs hommes et femmes désespérés ! Ils sont en train de transformer un environnement déjà hostile en un asile, et pour plusieurs qui n’avons pas reçu de condamnation à mort, c’est bien la mort qui se dresse devant nous ! Aidez-moi, mes frères et mes soeurs, aidez-moi mes bons amis.

(Le Renouveau, affiché le 3 février 2022)