Dans l’actualité
Réouverture des écoles primaires et secondaires
Ne suivez pas le troupeau
Dans les provinces comme l’Alberta et l’Ontario et ailleurs, les gouvernements ont rouvert après le congé des Fêtes les écoles après une période temporaire d’apprentissage en ligne seulement pour la plupart des élèves en raison de la recrudescence des cas du variant Omicron du SARS-CoV-2. Avec la réouverture des écoles, il a été décidé que les tests basés sur la technologie PCR/RCP (réaction en chaîne de la polymérase), dont on dit qu’ils sont d’une grande précision, soient réservés aux plus vulnérables ou aux personnes qui vivent dans un environnement à risque élevé. Alors que les tests de détection rapide de l’antigène ne sont pas de manière générale facilement disponibles, ou dans des établissements d’enseignement en particulier, on dit que ces tests doivent être utilisés lorsqu’une personne est symptomatique, pour confirmer un cas de COVID.
Des médecins hygiénistes en santé publique affirment maintenant que parce que l’Omicron se propage si rapidement et si largement, cela ne sert à rien de faire du dépistage de masse ou des tests de masse, comme s’il s’agissait d’un fait accompli que tout le monde va être infecté. Sans des tests de confirmation et un système qui permet de retracer les cas positifs dans les écoles, par exemple, il est beaucoup plus difficile de prévenir la propagation dans une classe ou au sein d’une cohorte particulière puisque personne ne sait vraiment la raison pourquoi les gens sont absents, si c’est à cause de la COVID ou pour d’autres raisons. Les élèves avisent fréquemment maintenant qu’ils vont faire de l’apprentissage en ligne, et lorsqu’ils participent à une classe virtuelle, on note leur présence. À savoir si leur décision de participer en ligne est motivée par le fait qu’eux-mêmes ou un membre de leur famille ont contracté la COVID n’est jamais confirmé. Il en résulte que toute mesure pour tenter d’aviser les contacts proches qui ont peut-être été exposés à ceux qui ont eu un test positif à la COVID a été abandonnée. Cela rend très difficile de se protéger et de protéger ses pairs et les membres de sa famille, et de prendre des mesures préventives.
Il semble que les gouvernements aient décidé qu’ils visent désormais l’immunité collective et que plus vite tout le monde est infecté, le moins coûteux ce sera. C’est un pari très irresponsable, puisque en réalité le virus continuera de muter à mesure qu’il se propagera et l’apparition de souches plus graves et létales est toujours possible. Comme pour les vaccins, qui ont été présentés comme une panacée pour faire en sorte que tout le monde abandonne ses propres initiatives et ses revendications pour des conditions de travail adéquats dans les endroits comme les écoles et les hôpitaux, ainsi l’Omicron est-il présenté comme une panacée qui mènera à l’immunité collective pour justifier l’abandon des mesures de santé publique les plus élémentaires qui étaient suivies antérieurement. Ne doit-on pas demander : pourquoi la santé publique est-elle rendue à parier sur un développement que les preneurs de décision peuvent espérer, mais qui ne se concrétisera peut-être pas ?
En tant qu’êtres humains, nous nous distinguons du reste du règne animal par notre capacité de planifier, de prédire et de se préparer. Il y a encore plein de choses à découvrir concernant ce virus. Faire des paris sur la base de voeux pieux n’est pas une base moderne pour des prises de décision et une politique de santé publique. Aucune preuve n’indique que l’Omicron sera le dernier variant, ou que nous sommes au bout de nos peines, comme le directeur-général de l’Organisation mondiale de la Santé Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus l’a récemment déclaré, et les conditions idéales sont créées pour que davantage de variants émergent. L’espoir que la « période d’urgence » puisse prendre fin en 2022 dépend non pas des voeux pieux mais de l’intensification des mesures de santé publique, notamment celles dont les enseignants, les travailleurs de l’éducation et les parents exigent la mise en oeuvre dans les écoles.
Les travailleurs partout au pays ne peuvent lier leurs réflexions au troupeau des grands monopoles et de ceux qui parlent en leur nom au gouvernement et pour qui les êtres humains font partie d’une équation coûts/bénéfices où des vies sont mises en jeu. Les travailleurs doivent intensifier leurs actions individuelles et collectives pour se protéger, protéger leurs pairs et leurs communautés de toutes les façons possibles. tout en restant vigilants face aux tentatives de les démobiliser. Ceux qui jouent avec leur vie ne doivent pas pouvoir prendre les décisions.
(Forum ouvrier, affiché le 28 janvier 2022)