5 mars 2025 : 72e anniversaire de la mort de Staline
La vie et l’oeuvre de Joseph Staline
Joseph Staline est mort le 5 mars 1953, il y a 72 ans. Il a laissé un système socialiste constitué de douze pays à une époque où le monde était engagé dans une lutte historique entre, d’une part, les forces démocratiques et anti-impérialistes et, d’autre part, les forces impérialistes et anti-démocratiques. Staline et l’Union soviétique soutenaient les forces démocratiques et anti-impérialistes, la cause des peuples du monde et la coexistence pacifique entre les pays aux systèmes économiques et politiques différents et même opposés. Après sa mort, une succession d’événements a finalement conduit à l’effondrement de l’Union soviétique et des États d’Europe de l’Est constitués en démocraties populaires entre 1989 et 1991.
Comme pour toutes les personnalités du XXe siècle, l’évaluation de la vie et de l’oeuvre de Staline dépend de la conception du monde de l’examinateur. La raison en est que la période dans laquelle il a vécu et oeuvré a été une période d’affrontement entre le socialisme et le capitalisme, la démocratie investie dans la classe ouvrière et le peuple contre la démocratie investie dans la personne fictive de l’État et des institutions libérales dont le but principal est de s’assurer que la classe ouvrière et le peuple ne puissent pas exercer le pouvoir politique. À ce jour, dans ce qu’on appelle les démocraties occidentales, le nom de Staline est le plus calomnié par ceux qui sont eux-mêmes des autocrates ou font l’éloge de gouvernements autocratiques qui ont usurpé les pouvoirs de police pour agir en toute impunité en faveur d’intérêts privés étroits.
Dans ce tournant historique où les anciennes formes ont disparu et où les nouvelles formes n’ont pas encore vu le jour, les lignes de démarcation demeurent entre les forces du renouveau et les forces de la régression. Bien que les évaluations de l’oeuvre de Staline dans le passé aient été faites en fonction des convictions idéologiques des examinateurs, les gens continueront néanmoins de porter leurs propres jugements dans le présent et l’avenir également. Nous sommes persuadés qu’ils porteront un regard favorable sur le nom et l’oeuvre de Staline.
En cette période de repli de la révolution et du besoin urgent de renouveau, il est nécessaire d’évaluer les événements et les personnalités du XXe siècle avec l’objectivité de l’examen. Il n’y a pas de place pour passer sous silence des questions importantes et porter des jugements fondés sur des préjugés. Par exemple, les propagandistes impérialistes anglo-américains ont attribué à Staline l’effondrement de l’ancienne Union soviétique et des démocraties populaires d’Europe de l’Est et déclaré que cela prouvait l’échec du socialisme et du communisme, sans parler du fait que les démocraties libérales qui se sont transformées en autocraties sont fondamentalement antidémocratiques.
Staline est mort près de 40 ans avant l’effondrement de l’Union soviétique. Comment se fait-il que de l’époque de Nikita Khrouchtchev à celle de Mikhaïl Gorbatchev, période au cours de laquelle tous les dirigeants de l’Union soviétique étaient ouvertement anti-staliniens, aucune des contradictions qui rongeaient la base du système de l’Union soviétique n’ait été résolue ? C’est sans compter qu’ils ont transformé l’Union soviétique en un complexe militaro-industriel et détruit son économie socialiste, ce qui l’a plongée dans une crise profonde et l’a finalement conduite à l’effondrement. Et qu’ils ont agi de concert avec les États-Unis contre la révolution et le socialisme tout en rivalisant avec eux pour la domination mondiale.
C’est ce qu’a fait Nikita Khrouchtchev et tous ses successeurs : non seulement ont-ils blâmé Staline pour tous les problèmes qui existaient, mais, surtout, aucun d’entre eux n’a analysé les conditions réelles de l’époque pour en faire le bilan. Ils n’ont pas su trouver ce qui n’allait pas à leur époque. Ils n’ont pas résolu les contradictions du système en faveur de la classe ouvrière et du peuple, en faveur du progrès de la société. Ils ont évité le travail théorique nécessaire pour changer la direction de l’économie afin que les pouvoirs productifs puissent être placés sous le contrôle des forces productives, ce qui échappe aujourd’hui aux élites dirigeantes.
Ceux qui expriment une haine viscérale pour Staline et concentrent leurs attaques sur les calomnies et les diffamations de toutes sortes pour déformer la personnalité sont soit induits en erreur, soit effrayés d’analyser et de discuter sans préjugés. Les tentatives de réduire le discours à être pour ou contre Staline ne tiennent pas compte de la période au cours de laquelle Staline a dirigé le Parti communiste (bolchévik) de l’Union soviétique et de l’État de l’Union des républiques socialistes soviétiques. Cette période s’étend de la mort de Lénine le 24 janvier 1924 à la mort de Staline le 5 mars 1953.
Il est important que les jeunes discutent de la période de Staline en Union Soviétique et de l’expérience de la révolution socialiste et de de l’édification socialiste. Il incombe également à ceux qui désirent entreprendre la tâche historique du renouveau d’examiner le rôle d’autres pays et personnalités au cours de la même période, au cours des 40 années qui ont suivi, connue sous le nom de période de la guerre froide, et depuis. Au lieu d’analyser et d’évaluer cette période objectivement, les ennemis du changement se concentrent sur la diffamation de la personnalité de Staline et bloquent la discussion d’aujourd’hui en transformant les graves préoccupations des peuples sur les questions de guerre et de paix en personnalisation de la politique, en politique du scandale. Ils fondent leurs absurdités sur de fausses affirmations idéologiques selon lesquelles le monde est divisé entre, d’une part, des démocraties libérales prétendument progressistes qui défendent les droits humains et veulent la paix et la démocratie parce qu’elles suivent ce qu’elles appellent un ordre international fondé sur des règles, et, d’autre part, des autocraties réactionnaires qui veulent l’hégémonie, sont contre les droits humains et pour la guerre.
La désinformation pour s’assurer que la réalité objective et subjective de cette époque et de celle qui a suivi ne sont pas discutées sereinement a pour but de priver les peuples du monde d’une conception du monde sur la base de laquelle ils peuvent changer la situation en leur faveur.
Comment peut-on aborder les problèmes de l’économie sans analyser l’expérience de la construction du socialisme ? Comment aborder les problèmes de la démocratie aujourd’hui, en cette période de renouveau, sans une évaluation de ce qui a été réalisé dans le domaine du processus politique à l’échelle mondiale ? Il est également nécessaire de faire le bilan des réalisations dans le domaine de la théorie et d’en tirer les conclusions qui s’imposent afin d’enrichir les sciences sociales, politiques et économiques. C’est essentiel pour le renouveau de la société.
Objectivement, quand on écarte tout préjugé personnel, les préférences idéologiques ou les croyances, il faut reconnaître que le socialisme a été construit en Union soviétique et qu’il s’agissait d’un système entièrement nouveau. Aucun système de ce type n’existait auparavant dans le monde. Staline a également été l’architecte de la victoire du monde sur le nazisme et le fascisme. Il s’agissait là aussi d’une nouvelle expérience. Pour la première fois, une crise mondiale de l’ampleur de la Deuxième Guerre mondiale a été résolue en faveur des peuples. Cette victoire sur le fascisme a transformé le rapport des forces de classe qui, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, a favorisé le socialisme.
Staline au XVe Congrès du Parti communiste (bolchévik) de l’Union soviétique en décembre 1927
Staline a également été l’architecte de la mise en oeuvre du principe de la coexistence pacifique entre systèmes et États différents. Le système social nouveau, le système socialiste fondé sur la théorie de Karl Marx, Friedrich Engels et Vladimir Ilitch Lénine, et à laquelle Staline a également apporté d’importantes contributions, n’en était qu’au stade initial. Il devait encore se développer par une lutte de classe contre toutes les forces hostiles de l’intérieur et de l’extérieur.
La mort de Staline a cependant été un signal pour tous les ennemis du socialisme de se mettre au travail pour le détruire avant qu’il puisse s’installer durablement dans le cours de son développement vers la création d’une société communiste, sans classes ni aucune forme d’exploitation et d’oppression, pour que le monde puisse s’unir en une seule humanité de peuples fraternels. Un élément décisif de ce progrès était le développement ininterrompu dans le domaine économique et l’approfondissement et l’élargissement de la démocratie dans le domaine politique, afin de créer et de renforcer un processus politique démocratique de masse qui garantisse que ce sont la classe ouvrière et tous ceux qui travaillent qui détiennent le pouvoir politique. Le rôle du parti communiste et des organisations de masse des collectifs de toutes sortes est d’organiser la classe ouvrière et le peuple pour qu’ils participent à la définition et à la défense des intérêts généraux de la société pour harmoniser et affirmer les intérêts individuels et collectifs de ses membres.
L’économie se développe de façon ininterrompue lorsqu’on y ajoute plus qu’on n’en retire, lorsqu’on assure en premier lieu le bien-être de la population active et des retraités et l’éducation des nouvelles générations. L’investissement dans l’économie va de pair avec la création constante de formes qui investissent du pouvoir la classe ouvrière et tous ceux qui travaillent en renouvelant le processus politique et les institutions démocratiques de manière à ce que seul l’électorat exerce le pouvoir politique.
Ce n’est pas ce qui a été fait dans la période qui a suivi la mort de Staline. Non seulement Nikita Khrouchtchev et ensuite Léonid Brejnev ont-ils concentré de plus en plus de pouvoir politique entre leurs mains, mais ils ont également militarisé l’économie. Cela a conduit au mécontentement des masses et à la ruine de l’économie. Au lieu de blâmer Staline pour les conséquences de ces mesures, la régression doit être analysée et des conclusions fondées doivent être tirées.
On ne peut pas dire qu’il n’y a pas eu de problèmes pendant la période de Staline et que Staline était infaillible. Ceux qui parlent ainsi le font pour détourner l’attention des questions pertinentes. Quels étaient les problèmes de l’édification du socialisme et de la révolution socialiste ? Que se passait-il dans le monde à l’époque ? Il faut l’analyser, tout comme il faut analyser les problèmes du capitalisme, au lieu de tout simplement déclarer que le capitalisme représente les droits individuels et la liberté ou se contenter de répéter qu’il est bourré de contradictions et qu’il doit être remplacé sans élaborer et réaliser l’alternative.
Affiches des plans quinquennaux d’édification du socialisme en URSS sous la direction de Staline
Tous peuvent voir ce qui se passe dans le monde aujourd’hui. Le monde aspire-t-il à une société dominée par l’anarchie et la violence dans laquelle des intérêts privés étroits organisés en oligopoles fonctionnent comme des cartels et des coalitions et usurpent le pouvoir par la force ? Les peuples du monde préfèrent-ils la domination d’intérêts privés étroits sur la majorité et croient-ils que la régression est la voie vers l’avant ? Ce n’est pas le type de société auquel aspirent la classe ouvrière et les peuples. La classe ouvrière a déjà fait l’expérience directe de ce type de société et les peuples du monde aussi.
Quel type de société l’avenir nous réserve-t-il ? Quels sont les changements à apporter ? Ce sont là des questions pertinentes. La civilisation humaine ne peut pas revenir en arrière. Le mouvement est indépendant de la volonté de quiconque. Les peuples du monde peuvent influencer les changements et les développements constants en leur faveur en mettant de l’avant la demande du renouveau du présent, en défendant et en mettant de l’avant ce qui était positif dans le passé et en rejetant ce qui est négatif dans le présent — tout ce qui est en dessous des normes modernes que se sont données les êtres humains.
Ceux qui détestent Staline ne veulent pas répondre à l’appel de l’histoire, à l’appel du présent. Ils sont satisfaits de l’effondrement de l’Union soviétique et des régimes d’Europe de l’Est et ne veulent pas voir ce que les résultats de cet effondrement ont engendré dans le présent. Ils ont une conscience coupable et un intérêt personnel à ne pas permettre le bilan de toute l’expérience historique des plus de 100 ans qui se sont écoulés depuis le triomphe de la Grande Révolution socialiste d’Octobre ou des quelque 80 années écoulées depuis le début et la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
Aujourd’hui, il appartient à la classe ouvrière de dresser le bilan de la situation et de résoudre les contradictions actuelles en faveur du peuple. Quand le bilan de cette période sera fait, le nom de Staline brillera. Il est dans l’intérêt de la classe ouvrière de poursuivre ses réalisations en agissant sur ce que l’histoire nous dit de faire aujourd’hui et en transformant le succès historique en victoire historique. Les forces progressistes du monde tiendront toujours en très haute estime le nom et l’oeuvre de Joseph Staline.
(Photos colorisées : Klimbim)
![]() |
![]() |
[RETOUR]