Message du Nouvel An du PCC(M-L)
En 2025, investissons le peuple du pouvoir souverain! Place au renouveau !
À l’occasion du Nouvel An 2025, le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) envoie ses salutations révolutionnaires militantes à tous ses membres, sympathisants et compagnons de route. Nous souhaitons à tous les travailleurs, aux jeunes et à tous ceux qui luttent pour leurs droits et les droits de tous et toutes de réussir dans ce qu’ils entreprendront au cours de l’année à venir.
Nous exprimons notre soutien indéfectible aux mouvements de résistance palestiniens et à tous ceux qui luttent dans le monde entier pour la paix, la liberté et la démocratie. Nous saluons les actes héroïques des résistants palestiniens, libanais et yéménites et de leurs partisans, ainsi que ceux qui, aux États-Unis, au Canada et dans tous les pays du monde, se sont engagés dans des actions qui font une différence parce qu’elles ne laissent pas le champ libre aux forces de la réaction ou aux forces vacillantes. Elles renforcent la résistance organisée et renforcent la confiance et la conviction.
Nous pensons à la lutte et au courage des peuples de Cuba, d’Haïti, des Philippines, de l’Inde et de tous les pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes ainsi que d’Océanie, dont beaucoup ont réussi à tenir bon et font des progrès significatifs.
C’est avec grande tristesse que nous assistons à ce qui se passe au Soudan et dans tous les pays où, en raison de l’ingérence des forces américaines et de l’OTAN, des tragédies se produisent, y compris en Ukraine.
À l’occasion de la nouvelle année, nos pensées vont aux familles de tous les martyrs et à tous ceux dont la vie est à la merci de dirigeants qui n’ont aucun égard pour eux.
L’année 2024
En 2024, le monde a été témoin de la dépravation de ceux qui contrôlent actuellement le pouvoir de décision aux États-Unis et dans les pays qui composent leur coalition du génocide, dont le Canada. Le monde a vu ce que signifie le recours à la violence extrême et l’impunité totale quand ces forces ne peuvent pas atteindre leurs objectifs par d’autres moyens. Le monde a été témoin d’un système international sclérosé qui ne permet pas de tenir les criminels responsables de leurs actes.
En 2024, le monde a également assisté à des élections dans ce que l’on appelle les pays de démocratie libérale. Le processus électoral qui présente des candidats aux élections qui ne sont pas choisis par le peuple et qui nécessite beaucoup d’argent pour payer des sociétés de marketing privées pour la promotion de candidats et ce qu’elles appellent « les enjeux électoraux », confirme que la forme représentative a fait son temps. La demande de renouvellement des processus et des institutions politiques inclut le renouvellement des régimes électoraux qui portent au pouvoir des partis cartellisés. Elle implique de prendre des mesures garantissant que les travailleurs puissent choisir les candidats qu’ils veulent voir élus et définir leur programme, sans quoi le droit d’élire et d’être élu prévu par la Charte des droits et libertés n’a pas de sens.
Dans tous ces pays, les pouvoirs exécutifs de l’État ont été accaparés par des intérêts privés étroits. Ils gouvernent en utilisant les pouvoirs de police de l’État pour servir leurs intérêts en toute impunité. Aujourd’hui, au nom de « mesures novatrices » pour sortir des crises dans lesquelles les institutions démocratiques libérales sont embourbées et où les luttes de factions rendent presque impossible la prise de décisions, on entend des appel à des mesures exceptionnelles pour tout simplement outrepasser les assemblées législatives et les parlements.
L’état lamentable de la démocratie au Canada et aux États-Unis
Il n’y a guère d’intérêt à trouver quelque chose de positif à dire sur la démocratie canadienne lorsque nous revoyons l’année 2024 et que se concrétisent les perspectives pour 2025. Le 20 janvier, aux États-Unis, un nouveau gouvernement de pouvoirs de police verra le jour avec l’accession à la présidence de Donald Trump. Impunité, violence extrême, incohérence et irrationalité sont à prévoir sur tous les fronts, au pays et à l’étranger.
Si en 2024 les États-Unis ont prouvé hors de tout doute que les élections ont pris une tournure tout à fait intolérable, l’objectif de la forme représentative de gouvernement qui place au pouvoir des partis cartellisés et des individus qui représentent des intérêts privés étroits a également été abandonné. Les dirigeants affirment que le système de représentation garantit la transition pacifique du pouvoir d’un président ou d’un gouvernement des riches à l’autre. La « transition pacifique » n’a absolument aucun sens lorsque ce pouvoir est tout sauf pacifique. En même temps, ils entretiennent le mythe que le système de représentation actuel est supérieur et indispensable parce qu’il donne aux dirigeants un « mandat » du peuple. Le fait demeure que le peuple n’a pas sa voir dans ce système de représentation.
L’objectif des élections, qui est de maintenir les riches au pouvoir et le peuple à l’écart, a été si bien mis en évidence que partout, les gens cherchent des alternatives. Ils trouvent des moyens de participer et de remettre en question le système antidémocratique existant, comme le Projet du plus long bulletin de vote au Canada. L’année à venir verra d’autres efforts de ce genre qui font place au renouveau en contestant le système existant et en élevant le niveau de la discussion politique.
Les États-Unis sont désormais officiellement passés de ce que divers experts qualifiaient il y a deux ans d’« anocratie » – qui se situe quelque part entre une démocratie et un État autocratique – à un État autocratique. Comme Obama et Biden avant lui, Donald Trump se voit assigner la tâche d’enfreindre encore plus les limites de la Constitution en élargissant l’impunité et l’utilisation des pouvoirs de police de l’exécutif. Cela inclura sans aucun doute l’utilisation de l’armée au pays, l’affaiblissement de l’autorité des États et, plus généralement, la mise en place de conditions propices à un régime militaire.
Quant à l’état des lieux au Canada, la situation est plus que pitoyable. Après avoir marché au pas avec le département d’État, le Pentagone et les agences de renseignement des États-Unis pendant tant d’années, le Canada n’est plus qu’un appendice dérisoire, une carcasse de ce qu’il était, sans aucun champion parmi tous ceux qui se sont emparés de positions de pouvoir et de privilèges pour défendre ne serait-ce qu’une seule cause digne du peuple de ce pays et de ce qu’il représente.
La nouvelle année
À l’aube de la nouvelle année, les événements se succèdent à un rythme effréné. Il est important que la classe ouvrière et le peuple gardent leurs repères et ne se laissent pas emporter par les narratifs qui se succèdent tout aussi rapidement en provenance de la gauche et de la droite. Ces narratifs consistent à répéter des phrases et des clips audio qui correspondent à tel ou tel point de vue idéologique, à tel ou tel parti pris ou préjugé. Les discours électoralistes sur « l’élection de la taxe carbone » ou les absurdités sur la nécessité de servir la classe moyenne accompagnent la campagne de dénigrement au sein du Parlement. Les commissions parlementaires entendent des témoignages incohérents et intéressés des partis cartellisés siégeant à la Chambre des communes qui embarrassent toute personne un tant soit peu intègre, y compris un ou deux universitaires, experts et même certains politiciens.
D’après les narratifs de type feuilleton télévisé rapportés par les médias et l’interprétation cynique qu’ils en font, « la politique, c’est la politique » – c’est-à-dire que cette destruction du discours politique est normale.
Plus les pouvoirs de police au service d’intérêts privés étroits s’emparent de la prise de décision à tous les niveaux, plus ce que l’on appelle le processus démocratique qui porte les partis cartellisés au pouvoir et les procédures parlementaires et ce que l’on entendait par responsabilités ministérielles sont en lambeaux. L’appareil démocratique libéral a perdu les feuilles de vigne qui dissimulaient son objectif essentiellement anti-démocratique de préserver la domination des riches.
Il est difficile de trouver quelqu’un qui croit aux élections auxquelles nous assistons aujourd’hui. Personne au Canada ne croit à l’égalité des chances. Les règles relatives aux conflits d’intérêts sont ridicules et dénuées de sens, compte tenu de l’omniprésence des portes tournantes entre les industries privées, les banques, les cabinets de conseil et les ministères, tandis que les propriétaires d’établissements privés sont chargés de l’administration des systèmes de santé et d’éducation.
L’intégrité des institutions démocratiques libérales et du système de représentation s’est effondrée sous nos yeux. Même les députés au Parlement en conviennent, mais ils nous disent que tout cela peut être corrigé par des élections !
Ce que le peuple voit, c’est que les structures de l’État en crise font remonter à la surface tous les détritus de la société dans un tourbillon d’anarchie. Les personnes en position de pouvoir et de privilège s’emparent de tout, pillent, disent n’importe quoi et enfreignent toutes les limites de la décence. Mark Carney au Canada et Elon Musk aux États-Unis sont présentés comme des leaders. Donald Trump est littéralement dépeint comme la voix de la raison, l’homme qui va tout régler – et au Canada ce serait présumément Chrystia Freeland !
Ne pas se laisser prendre au piège par tous ces narratifs qui se font passer pour des analyses est un exploit en soi. Qu’il s’agisse des développements en Syrie ou dans l’Arctique canadien, ou de la tempête dans un verre d’eau qui a éclaté à Ottawa sur qui sera le prochain premier ministre et quand les élections seront déclenchées (pour que les « Canadiens puissent décider » qui ils veulent pour les gouverner, rien de moins !), démêler tout cela n’est pas facile. Le piège tendu est que nous sommes censés miser sur tel ou tel leader qui promet de mieux faire face aux menaces de Trump sur la question des tarifs douaniers, ou sur le renforcement de la sécurité aux frontières ou le nombre d’étudiants internationaux qu’il convient d’expulser alors que leurs familles ont tout sacrifié pour payer leur éducation.
La fraude, c’est ce que l’on constate sur toutes les questions qui intéressent le corps politique. L’objectif de la fraude et de la désinformation est de priver les forces qui mènent les luttes de résistance de leur initiative. Cela ne doit pas passer !
Il est futile d’essayer de coudre ensemble tous ces narratifs sur les folies des riches et de leur entourage corrompu dans l’espoir d’y trouver des explications ou une cohérence, sans parler d’une voie à suivre. Il est préférable d’établir les points de référence du peuple, qui lui permettent de porter des jugements qui servent ses intérêts. Ce n’est qu’ainsi qu’il peut éviter les pièges tendus par les dirigeants qui courent dans tous les sens sans savoir quoi faire, c’est seulement ainsi qu’il peut persister dans l’avancement de ses propres intérêts.
Le corps politique est composé de tous les citoyens et résidents. Ses affaires prennent de l’importance lorsque l’ordre du jour établi est de faire place au renouvellement démocratique du processus politique et à une constitution moderne. Une constitution moderne doit régler les comptes avec la théorie de l’alliance qui définit l’État canadien. Le maintien de l’État, de ses institutions et de ses processus électoraux, tous fondés sur la théorie de l’alliance, prive le peuple de son pouvoir. C’est la raison d’État de l’État canadien. Les dispositions actuelles garantissent que l’État prend des mesures contre le peuple, qu’il réprime l’opposition et qu’il est protégé par les pouvoirs de police, y compris les tribunaux, qui rendent également des verdicts basés sur ce qu’il faut pour défendre l’État contre le peuple.
Le corps politique est composé de l’ensemble du peuple, et pas seulement des riches et des puissants, mais la Constitution et les institutions démocratiques ne confèrent pas la souveraineté au peuple. Pour une démocratie populaire, défendre le pouvoir suprême imposé d’en haut et sur lequel le peuple n’exerce aucun contrôle n’est pas une option.
Un guide pour l’action en ce début de la nouvelle année
Laissons les mots, l’esprit et la perspicacité de la jeune Palestinienne qui s’est exprimée lors de la manifestation organisée à Ottawa le 28 décembre nous accompagner dans la nouvelle année. Se référant au harcèlement, à l’intimidation et à la brutalité de la ville d’Ottawa et de la police d’Ottawa, elle a conclu en disant : « Alors que nos représentants continuent de nous ignorer, que notre ville tente de faire taire notre mouvement, notre peuple continue d’être assassiné. Alors, en cette nouvelle année, nous nous engageons à nouveau à défendre la cause, à continuer d’être présents, quoi qu’il arrive, pour la Palestine, jusqu’à la fin du génocide, jusqu’à la fin de l’occupation et jusqu’à la libération totale, du fleuve à la mer ! »
Le traumatisme du génocide, ou des guerres d’agression et de destruction, des conséquences de la crise climatique et des migrations de masse nous affecte tous. Il en va de même de l’imminence de la prise de contrôle de la présidence des États-Unis par Donald Trump. La détresse causée par l’impunité du génocide américano-sioniste et de la coalition du génocide qui inclut le Canada est difficile à supporter. La façon de faire face à ces développements en 2025 est de renforcer la ligne rouge à ne pas franchir : le génocide, l’agression, la guerre et l’utilisation de la violence pour résoudre les problèmes ne sont pas acceptables. Cela veut dire intensifier le travail d’organisation pour faire place à un renouveau démocratique, pour changer le processus électoral qui amène les partis cartellisés à former des gouvernements qui autorisent et financent le génocide.
En parlant en notre propre nom, en développant des formes démocratiques de masse pour engager le peuple dans la définition de son propre agenda, une voie se dessine. Lorsque les travailleurs, les femmes et les jeunes établiront leur propre point de vue, lorsqu’ils refuseront de réagir à l’ordre du jour intéressé des élites dirigeantes sans faire avancer sa propre cause, les neuf dixièmes de la tâche à accomplir au cours de l’année à venir auront été accomplis !
Meilleurs voeux de succès pour 2025 !
450 000 personnes manifestent à Istanbul en solidarité avec la Palestine, le 1er janvier 2025, exprimant le sentiment des peuples du monde.
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