3 au 8 juin 1984
40e anniversaire d’Opération Blue Star
L’invasion par Indira Gandhi du Temple d’Or et le massacre perpétré sur le site le plus sacré des sikhs
Du 3 au 8 juin 2024 est le 40e anniversaire de l’invasion du Temple d’Or et de 38 autres gurdwaras au Pendjab par l’armée indienne en 1984, invasion ordonnée par Indira Ghandi, alors première ministre de l’Inde. Des centaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées au Temple d’Or pour commémorer l’anniversaire du martyr du 6e gourou des sikhs, Arjan Dev. Usant de chars d’assaut, de blindés, de roquettes et d’armes lourdes, l’armée a tué des milliers de personnes et fait de nombreux blessés. La magnifique bibliothèque de référence sikhe a été incendiée, un couvre-feu a été imposé à l’ensemble du Pendjab et tous les médias se sont vus interdits de publication. Aucune information n’était autorisée à sortir du Pendjab. Tous les partis politiques des riches ont appuyé cette attaque contre le peuple, exposant leur caractère anti-peuple. Nombre de ces gens qui aujourd’hui se plaignent du « fascisme en Inde » étaient aux premières lignes des attaques contre le peuple du Pendjab, agissant comme des meneuses de claques dans cette attaque contre le peuple.
Depuis la partition, les Pendjabis ont lutté contre les politiques coloniales du gouvernement central de Delhi. Les fermiers ont lutté contre la ruine, la dévastation et la destruction de la terre comme ils le font aujourd’hui. Les fermiers ont cherché à contrôler leurs ressources et pouvoir en disposer dans leur intérêt, plutôt que de subir les décisions prises par le gouvernement de Delhi qui a agi dans l’intérêt des sociétés agroalimentaires. Mais l’État colonial les a frappés de toutes ses forces. L’attaque contre le Temple d’Or fut une immense provocation contre le peuple du Pendjab par laquelle l’État indien voulait inciter à la violence communale. Mais il a échoué lamentablement. Les Pendjabis ne l’ont pas permis et ont donné un témoignage de leur sagesse en tant que peuple.
Au cours de la décennie qui a suivi, plus de 150 000 jeunes hommes ont été tués sous forme d’assassinats menés par les forces de sécurité dans le contexte de fausses confrontations et d’opérations clandestines de l’État. Un grand nombre de personnes ont été portées disparues ou ont été incarcérées sous des prétextes divers en vertu des lois dites pour la prévention d’activités illégales. Le peuple n’a jamais plié l’échine. Ces années de terrorisme d’État par l’élite dirigeante indienne n’ont pas eu raison de l’esprit et de la détermination du peuple du Pendjab. Comme le démontrent les protestations des fermiers dans les campements autour de Delhi, elles se sont poursuivies pendant 16 mois, de 2020 à 2021, et ont recommencé en 2024. Les Pendjabis ont déclaré à chaque fois qu’ils allaient continuer de se battre contre les dirigeants au pouvoir jusqu’à ce qu’ils atteignent leurs objectifs.
Le 40e anniversaire de l’invasion du Temple d’Or et de l’occupation militaire du Pendjab rappelle aux peuples de l’Inde et du monde le caractère colonial de l’État indien au service d’une petite élite de dirigeants composée de milliardaires tels que les Adani, Ambani, Tata et bien d’autres. Il expose la désinformation et la supercherie des partis politiques des riches qui s’efforcent toujours de faire passer l’Inde pour une des plus grandes démocraties au monde. L’invasion et les conditions de vie des peuples de l’Inde depuis ce temps révèlent que l’Inde, qui a vu le jour en 1947 en tant que démocratie de style Westminster, n’est qu’une dictature brutale des riches. L’expérience du peuple l’incite à consolider son unité dans l’action contre la dictature terroriste de l’élite dirigeante.
(Photos : Sikhmuseum.com)
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