Dans l’actualité – 16 mai
Palestine
L’armée israélienne a lancé une nouvelle vague d’attaques dans la bande de Gaza, d’une intensité similaire au plus fort de sa guerre de sept mois contre l’enclave palestinienne assiégée. Les raids ont coïncidé avec des incursions des forces d’occupation israéliennes dans le camp de réfugiés de Jabalia au nord de Gaza, dans le quartier de Zaytoun dans la ville de Gaza et dans l’est de Rafah. Les agences de nouvelles rapportent qu’elles ont rencontré une résistance acharnée de la part du Hamas et d’autres groupes palestiniens.
Le camp de Jabalia est le plus grand des huit camps de réfugiés de la bande de Gaza assiégée. Il abrite plus de 116 000 personnes officiellement enregistrées auprès de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Le camp a été créé en 1948 par la suite de la Nakba, lorsque 750 000 Palestiniens ont été déplacés de force par des bandes terroristes lors de la création de l’État d’Israël. Le camp de Jabalia est également le lieu de naissance de la première Intifada palestinienne en 1987 et a longtemps été un bastion de la résistance palestinienne. Selon Al Jazeera, des chars, des bulldozers et des véhicules blindés israéliens ont encerclé au moins trois installations de l’UNRWA dans le camp, utilisées comme centres d’évacuation pour les familles palestiniennes déplacées dans le nord de la bande de Gaza. Les personnes piégées dans les centres auraient lancé des SOS aux équipes de défense civile.
Selon les estimations de l’ONU, les attaques aériennes et les tirs d’artillerie israéliens sur Rafah ont contraint 360 000 Palestiniens à fuir depuis la semaine dernière. La défense civile palestinienne a déclaré que les bombardements rappelaient « les premiers jours de la guerre », mais qu’ils étaient bien plus dévastateurs. Elle a expliqué que cela était dû au fait que les services médicaux et les services d’urgence sont épuisés après des mois de bombardements israéliens. « Nous avons perdu 80 % de nos capacités, rapporte la défense civile dans un communiqué. Il est devenu très difficile pour nos équipes de secourir les blessés et de récupérer les martyrs. »
Chronique de Palestine a qualifié la situation actuelle de « guerre totale », les forces de la Résistance affirmant qu’elles « affrontent les forces israéliennes sur trois fronts de guerre différents, menant de nombreuses opérations et embuscades dans toute la bande de Gaza, infligeant de lourdes pertes aux forces israéliennes de l’occupant/agresseur ». L’armée israélienne elle-même a rapporté le 12 mai que 50 de ses officiers et soldats ont été blessés au cours des batailles de Gaza en une seule journée.
Les Brigades al-Qassam, l’aile militaire du mouvement de résistance palestinien Hamas, ont annoncé qu’elles avaient pris pour cible au moins huit chars israéliens, dont certains ont été incendiés, et fait des morts et des blessés parmi les soldats israéliens. En outre, les Brigades al-Qassam ont annoncé la mise en oeuvre de ce qu’elles décrivent comme une opération complexe dans une zone connue sous le nom d’al-Mabhouh, à l’est de Jabalia, où un char israélien Merkava a été ciblé par un obus Yassin 105. Après « la fuite de soldats ennemis vers une maison piégée préparée à l’avance, [la maison] a explosé et les soldats ont été tués ou blessés », rapportent les Brigades al-Qassam. Dans une autre opération complexe, les combattants ont fait exploser une bombe visant les forces spéciales israéliennes et un véhicule de transport de troupes avec un obus en tandem à l’est de Jabalia, tuant et blessant des soldats israéliens, rapportent les brigades de la résistance. Les combattants ont également indiqué qu’ils avaient visé les forces spéciales israéliennes retranchées dans une maison près de Mazaya Hall, également à l’est de Jabalia, avec deux obus thermobariques, faisant des morts et des blessés parmi les soldats israéliens.
Les forces de la résistance dans le quartier Zaytoun, au centre de Gaza, ont bombardé la ville israélienne d’Ashkelon dans l’après-midi et ont également bombardé la colonie de Sderot en réponse aux massacres de civils, a déclaré le groupe dans un communiqué.
Les soldats et les véhicules israéliens qui ont pénétré dans Rafah ont été frappés par des obus de mortier, rapporte la Résistance. Les Brigades Al-Quds ont également annoncé avoir tiré des obus de mortier de gros calibre sur des soldats et des véhicules de l’armée israélienne dans le quartier d’al-Shoka, à l’est de Rafah, où l’armée israélienne faisait exploser des maisons palestiniennes. Dix soldats israéliens ont été blessés, dont trois grièvement, lors d’une attaque au mortier au point de passage de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le lundi 13 mai, selon la radio de l’armée israélienne.
Lors d’une nouvelle attaque lâche, l’armée israélienne a abattu un membre d’une ONG étrangère et en a blessé un autre le 13 mai à Rafah, ont rapporté les autorités locales. Les forces israéliennes ont tué plus de 200 travailleurs humanitaires depuis le début de la guerre, tout en imposant un blocus punitif. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a de nouveau condamné toutes les attaques contre le personnel des Nations unies et a demandé une enquête approfondie sur la mort d’un membre du personnel dans la bande de Gaza.
Le porte-parole des Brigades al-Qassam, Abu Obeida, a annoncé le 13 mai que « suite aux bombardements israéliens sauvages de ces dix derniers jours, nous avons perdu le contact avec un groupe de nos combattants qui gardaient quatre prisonniers israéliens, dont le prisonnier Hersh Goldberg-Polin ». Dans un récent message vidéo, ce prisonnier israélien détenu a exhorté son gouvernement à faire tout ce qui est en son pouvoir pour le ramener, lui et les autres captifs, dans leurs foyers.
Une attaque aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza, aurait tué au moins 40 personnes. Des enfants figurent parmi les personnes tuées et blessées après que des avions de combat israéliens ont bombardé une maison de trois étages appartenant à la famille Karaja dans le camp de Nuseirat, a rapporté l’agence de presse Wafa. Al Jazeera rapporte que le bâtiment – qui a été complètement rasé – abritait 100 Palestiniens déplacés. Parmi eux se trouvaient des personnes récemment déplacées de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où Israël a lancé une invasion terrestre. Des dizaines de personnes tuées ou blessées dans le camp de Nuseirat ont été piégées pendant plusieurs heures sous les décombres du bâtiment détruit et d’une école voisine. Le camp de Nuseirat abrite 85 409 réfugiés palestiniens officiellement enregistrés par les Nations unies en 2023. Le nombre réel de personnes dans le camp est probablement beaucoup plus élevé que le nombre de réfugiés déplacés, dont Israël force l’évacuation d’une zone à l’autre.
En 24 heures, du 13 au 14 mai, des sources médicales ont indiqué que l’armée israélienne avait commis sept massacres contre des familles dans la bande de Gaza, tuant 82 Palestiniens et en blessant 234 autres.
Des expressions d’appui au peuple palestinien partout dans le monde
Des tribus bédouines d’Égypte appellent à des mesures pour empêcher Israël d’avancer dans Rafah
Middle East Eye rapporte qu’une tribu bédouine d’Égypte « très proche de l’armée » a appelé la présidence égyptienne à ouvrir un nouveau point de passage avec Gaza suite à l’invasion par Israël de Rafah et sa prise de contrôle du poste frontalier.
« Nous appelons à la création immédiate d’un passage alternatif jusqu’à ce qu’Israël quitte le passage terrestre de Rafah », a dit l’Union des tribus arabes (UTA) dans une déclaration reprise par le réseau saoudien al-Hadath le 13 mai. « Nous appelons la présidence égyptienne à agir immédiatement afin de sécuriser les frontières égyptiennes avec Gaza. » L’UTA appelle la présidence à « contribuer à forcer Israël à quitter le point de passage à Rafah et à défendre la souveraineté égyptienne ».
L’UTA est une alliance de cinq tribus bédouines d’Égypte qui a été créée lors d’une célébration le 1er mai, avec l’objectif explicite d’unir les tribus en appui à l’État égyptien contre toute menace à la sécurité. L’UTA a publié plusieurs communiqués médiatiques au sujet de l’invasion de Rafah appelant la communauté internationale et la Conseil de sécurité des Nations unies à intervenir pour empêcher la marche en avant d’Israël.
La Libye se joint à la plainte de l’Afrique du Sud à la Cour internationale de justice
La Libye a déposé une déclaration d’intervention auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye, se joignant à l’Afrique du Sud dans sa plainte pour génocide contre le régime israélien. La Libye dit intervenir parce qu’elle croit que le régime israélien commet un génocide contre les Palestiniens à Gaza depuis le 7 octobre 2023 et n’a pas pris aucune mesure pour prévenir ou poursuivre l’incitation directe et publique au génocide. La Libye, la Colombie et l’Égypte ont aussi déposé une déclaration d’intervention relative au procès intenté par l’Afrique du Sud contre Israël, expliquant que tous les pays signataires de la Convention sur le génocide doivent faire tout en leur possible pour contribuer à la prévention, la suppression et la répression du génocide et, par conséquent, aider la Cour à rétablir les faits lorsqu’un État refuse de se conformer aux règles.
Turquie
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues d’Istanbul en Turquie pour exprimer leur appui aux Palestiniens et dénoncer la guerre israélienne dans la bande de Gaza. Selon l’agence de nouvelles iranienne IRNA, citant les médias turcs, la manifestation s’est déroulée dans la région municipale d’Ümraniye. Les manifestants se sont rassemblés devant le consulat des États-Unis à Istanbul où ils ont condamné le génocide en Palestine et l’appui des États-Unis au régime israélien. Les médias étatiques turcs ont rapporté que les manifestants portaient des pancartes disant « Noble résistance à Gaza » et « Israël assassin » et ont scandé des slogans anti-Israël, dont « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre. »
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