Dans l’actualité – 14 mai 2024
Palestine
Des chars de l’armée israélienne à l’entrée du camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 14 mai, tirent sur tout ce qui est sur leur passage.
Réponse de la Résistance au rejet par Israël de la proposition de cessez-le-feu du médiateur
En conséquence de l’offensive israélienne à Rafah, le Hamas a déclaré le 10 mai que ses dirigeants allaient tenir des consultations avec les dirigeants de tous les autres groupes de la Résistance palestinienne pour reconsidérer leur stratégie de négociation. Cette déclaration est une réponse à la décision du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou d’envahir la ville de Rafah alors que le 6 mai le Hamas avait accepté une proposition de cessez-le-feu pour mettre fin à la guerre à Gaza. Le mouvement a confirmé dans un communiqué que le rejet par Israël de la proposition des médiateurs ramenait la situation à la case départ.
Le Hamas a rejeté la dernière tentative du président américain Joe Biden de rendre la Résistance responsable de l’échec des négociations d’un cessez-le-feu. Le 11 mai, Joe Biden a dit qu’un cessez-le-feu à Gaza serait possible « demain » si le Hamas libérait ses prisonniers israéliens. « Israël a dit que c’était au Hamas de décider, s’il voulait le faire, nous pourrions y mettre fin demain, a déclaré M. Biden à une centaine de personnes lors d’une collecte de fonds dans les environs de Seattle. Et le cessez-le-feu commencerait demain. »
Le Hamas a répondu : « Nous condamnons cette position du président américain, que nous considérons comme un recul par rapport aux résultats du dernier cycle de négociations, qui a abouti à l’accord du mouvement sur la proposition présentée par les médiateurs égyptien et qatarien, au su et sous la supervision du médiateur américain. »
L’Afrique du Sud adresse une nouvelle requête urgente à la Cour internationale de justice
La Cour internationale de justice (CIJ) a fait savoir que l’Afrique du Sud avait déposé une « requête urgente » auprès de la Cour le 10 mai pour l’indication de mesures conservatoires supplémentaires et la modification de mesures conservatoires précédemment prescrites par la Cour, rendues nécessaires par les attaques d’Israël à Gaza, en particulier dans la ville de Rafah.
Dans sa nouvelle requête, l’Afrique du Sud déclare que les mesures conservatoires précédemment indiquées par la Cour « ne sont pas susceptibles de répondre pleinement à l’évolution de la situation et aux faits nouveaux sur lesquels se fonde sa demande », lit-on dans le communiqué de la CIJ. « La situation résultant de l’attaque israélienne contre Rafah et le risque extrême qu’elle fait peser sur l’acheminement de l’aide humanitaire et la fourniture des services de base à Gaza, la survie du système médical palestinien et la survie même des Palestiniens de Gaza en tant que groupe ne constituent pas seulement une escalade de la situation, mais occasionnent de nouveaux développements qui causent un préjudice irréparable aux droits du peuple palestinien de Gaza », a déclaré l’Afrique du Sud dans sa requête. L’Afrique du Sud prie la Cour d’indiquer de nouvelles mesures conservatoires et de modifier celles qu’elle a précédemment indiquées, conformément à l’article 41 du Statut de la Cour, au paragraphe 1 de l’article 73, au paragraphe 1 de l’article 74, aux paragraphes 1 et 3 de l’article 75 et/ou au paragraphe 1 de l’article 76 de son Règlement, « afin de prémunir le peuple palestinien de Gaza contre des violations graves et irréparables de ses droits et de protéger ses propres droits au titre de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide ».
Par ailleurs, l’Égypte a annoncé qu’elle se joignait à la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud contre Israël.
Al Jazeera rapporte que l’Égypte a dit qu’elle se joindrait officiellement à la poursuite intentée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la CIJ, l’accusant d’avoir violé ses obligations au titre de la Convention sur le génocide dans sa guerre contre la bande de Gaza. Le ministère égyptien des Affaires étrangères a déclaré : « Cette requête intervient à la lumière de l’aggravation de la situation et de l’ampleur des attaques israéliennes contre les civils palestiniens dans la bande de Gaza, et de la poursuite de pratiques systématiques contre le peuple palestinien, notamment le ciblage direct de civils et la destruction d’infrastructures dans la bande de Gaza, qui poussent les Palestiniens à fuir », a déclaré le ministère égyptien dans un communiqué. L’Égypte rejoint ainsi la Turquie et la Colombie en demandant officiellement à se joindre à la cause contre Israël.
La décision de l’Égypte est un coup dur pour Israël et aussi pour les États-Unis qui voudrait voir les États arabes tels que l’Égypte approfondir leurs relations de travail avec Israël, a déclaré Alon Liel, ancien directeur du ministère israélien des Affaires étrangères, à Al Jazeera. La décision de l’Égypte est un « coup diplomatique incroyable pour Israël, dit-il. L’Égypte est la pierre angulaire de notre position au Moyen-Orient. »
Les relations qu’Israël entretient aujourd’hui au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, notamment avec la Jordanie, les Émirats arabes unis et le Maroc, sont toutes « le résultat de ce que l’Égypte a fait il y a 40 ans », dit Alon Liel en référence au traité de paix conclu en 1979 entre l’Égypte et Israël. « Le fait que l’Égypte rejoigne l’Afrique du Sud à La Haye constitue un véritable coup de poing diplomatique. Israël devrait le prendre très au sérieux », a-t-il ajouté.
Les nouvelles en provenance d’Israël confirment l’aggravation de sa crise interne
Le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, a critiqué le premier ministre Benjamin Netanyahou « pour l’absence de stratégie gouvernementale sur la question de savoir qui gouvernera la bande de Gaza après que Tel-Aviv aura mis fin à son assaut et pour avoir conduit l’armée à réattaquer certaines zones », selon les médias le 12 mai. Qualifiant la situation d’« interminable », M. Halevi a critiqué le premier ministre pour l’absence de stratégie claire.
Le Times of Israel rapporte que le secrétaire d’État américain Antony Blinken a dit le 12 mai que la Maison-Blanche n’avait pas vu de plan d’Israël pour la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre et qu’« Israël n’avait pas non plus présenté aux États-Unis » un plan crédible pour évacuer les civils de Rafah avant une opération militaire dans cette zone. Blinken a déclaré qu’en l’absence d’un plan d’après-guerre pour Gaza, Israël devrait soit rester indéfiniment dans la bande de Gaza et faire face à une « insurrection durable » de la part de milliers d’hommes armés du Hamas, soit se retirer – « comme nous pensons qu’il doive le faire » – et se retrouver avec « un vide qui sera probablement comblé par le chaos, l’anarchie et, en fin de compte, par le Hamas à nouveau », écrit le Times of Israel.
Benjamin Netanyahou a déclaré dans une entrevue accordée à l’émission télévisée américaine Dr Phil et diffusée le 10 mai qu’il souhaitait voir un gouvernement civil démilitarisé, soutenu par les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, diriger l’enclave. « Nous devrons probablement avoir une sorte de gouvernement civil, une administration civile, par des habitants de Gaza qui ne sont pas déterminés à nous détruire, éventuellement, je pense, avec l’aide des Émirats arabes unis, de l’Arabie saoudite et d’autres pays qui, je pense, veulent la stabilité et la paix », aurait-il dit.
Pour leur part, les Émirats arabes unis ont exclu toute participation à l’administration de la bande de Gaza après la fin de la guerre actuelle. Le ministre émirati des Affaires étrangères, Abdullah bin Zayed, a déclaré que son pays ne fournirait pas de « couverture » à Israël dans la bande de Gaza. Selon le média indépendant The Cradle, le ministre des Affaires étrangères a écrit sur X (anciennement Twitter) : « Les Émirats arabes unis rappellent que le premier ministre israélien n’a pas la capacité juridique de prendre cette mesure, et l’État refuse d’être entraîné dans un plan qui viserait à couvrir la présence israélienne dans la bande de Gaza. »
Selon la chaîne publique israélienne KAN, Yoram Hamo, fonctionnaire du Conseil national de sécurité d’Israël chargé de la politique de défense et de la planification stratégique, a démissionné en raison des frustrations engendrées par l’absence de décisions politiques concernant les actions futures dans la bande de Gaza.
Les pertes israéliennes sur le champ de bataille continuent d’augmenter
Un officier supérieur des Forces de défense israéliennes (FDI), le général de brigade Yogev Bar Sheshet, contrôleur adjoint du ministère de la Défense, a été blessé lors des combats à Gaza le 10 mai, a annoncé l’armée israélienne le 12 mai. Alors que les combats faisaient rage dans la bande de Gaza, dans le cadre des opérations odieuses de l’armée israélienne à Rafah, Zeitoun et Jabalia, le général Sheshet faisait partie de l’équipe de commandement avancée du chef de la brigade d’infanterie Nahal, dans le quartier Zeitoun de la ville de Gaza. Il est l’officier le plus gradé des FDI à avoir été blessé dans les combats dans la bande de Gaza jusqu’à présent.
Le mouvement sioniste israélien Nachala Settlement Movement, ainsi que d’autres groupes sionistes meurtriers tels que Hotam, Sovereignty et The Jewish Truth, prévoient une marche vers le point d’observation de Sderot, qui surplombe le nord de la bande de Gaza, le 14 mai, pour réclamer la réoccupation des zones de la bande de Gaza qui ont été évacuées en 2005. Les sionistes ont déclaré qu’ils espéraient que 10 000 colons approuveraient leur position et se joindraient à la marche. Selon certaines informations, quelque 4 000 colons s’étaient inscrits en date du 12 mai.
Des manifestants à Tel Aviv le 11 mai exigent que le gouvernement négocie un échange de captifs et de prisonniers et tienne des élections anticipées.
Entre-temps, des milliers d’Israéliens ont manifesté sur la place Kaplan de Tel-Aviv au cours de la fin de semaine des 11 et 12 mai, exigeant que le gouvernement négocie dès que possible un échange de captifs et de prisonniers et organise des élections anticipées, a rapporté le journal israélien Yedioth Ahronoth. Environ 2 000 manifestants se sont rassemblés devant la résidence du premier ministre à Césarée. Des actions ont également eu lieu à Haïfa, Rehovot et Ness Ziona (centre) pour exiger que le gouvernement accepte les conditions du cessez-le-feu convenues par le mouvement de la Résistance palestinienne pour obtenir la libération des Israéliens encore détenus par la Résistance.
Channel 13 News en Israël a rapporté que des affrontements ont éclaté entre la police et les manifestants dans le centre de Tel Aviv. La police aurait utilisé des canons à eau remplis d’eaux usées pour disperser les manifestants. Un nombre non divulgué de personnes, dont la belle-fille de l’un des prisonniers israéliens détenus à Gaza, ont été arrêtées pour émeute.
Conférence mondiale à Johannesburg
Session de la Conférence mondiale contre l’apartheid en Palestine, les 10-12 mai 2024
Le Dr Basem Naim, membre du politburo du Hamas, était l’un des intervenants de la conférence mondiale contre l’apartheid en Palestine, qui s’est tenue à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 10 au 12 mai. Dans une entrevue accordée à Palestine Chronicle, il a déclaré que le 7 octobre marquait un tournant dans l’histoire. « Nous croyons depuis des décennies que la résistance doit être l’épine dorsale de notre lutte contre l’apartheid et l’occupation coloniale », a-t-il dit, soulignant que « surtout après le 7 octobre, il est clair que personne ne peut jouir de la sécurité et de la stabilité si les Palestiniens n’ont pas leurs droits ». Il a ajouté que « malgré l’image d’Israël en tant que superpuissance de la région et avec le soutien de toutes les superpuissances, ils n’ont pas été en mesure – après sept mois – de vaincre cette résistance malgré ses ressources très limitées et son espace de mouvement restreint. Nous pensons donc que nous sommes sur la bonne voie et que le 7 octobre sera un tournant dans l’histoire de cette lutte pour les Palestiniens et peut-être un tournant dans l’histoire de l’humanité », a déclaré le porte-parole du Hamas.
Dans son discours d’ouverture, la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la coopération, Naledi Pandor, a appelé « les forces progressistes » à défendre le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination, qui lui a été systématiquement refusé depuis le mandat britannique.
La ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor, s’adresse à la conférence.
Mustafa Barghouti, membre du Conseil législatif palestinien, a déclaré à la conférence : « Nous ne pourrons pas avoir une véritable liberté et une véritable paix sans le démantèlement complet du système colonial en Palestine. » Il a confié à Palestine Chronicle qu’il ne voyait pas la Palestine autrement que comme un pays doté d’un système démocratique unique avec des droits égaux pour tous, ajoutant que la résistance du peuple palestinien contribuait déjà à l’avenir.
« Je pense que la résistance du peuple palestinien et la fermeté du peuple sur le terrain, en particulier aujourd’hui la fermeté de notre peuple à Gaza – qui a échoué face à l’intention israélienne de procéder à un nettoyage ethnique – est ce qui fait l’avenir des Palestiniens », a-t-il dit. Interrogé sur le sentiment partagé à la conférence selon lequel la Palestine vit son « moment Afrique du Sud », Mustafa Barghouti a répondu : « Je l’ai toujours pensé, même avant cette guerre. » Il a ajouté que la montée en puissance du mouvement contre l’apartheid « est en soi un indicateur de la place que nous occupons dans l’histoire. Et cette révolution mondiale, cette énorme solidarité avec les Palestiniens, qui est sans précédent, est un indicateur très fort de la direction que nous prenons. » Il a dit : « Israël est à l’origine de cette tragédie, de cette guerre, mais ce n’est pas lui qui décidera de son issue, c’est nous. C’est nous qui déciderons de son issue. »
Plusieurs autres orateurs ont pris la parole le premier jour de la conférence, dont le révérend Frank Chikane, modérateur de la Commission des Églises pour les affaires internationales du Conseil oecuménique des Églises, Declan Kearney, président du Sinn Fein, et Ronnie Kasrils, ancien ministre sud-africain du Renseignement. Des délégations du monde entier, représentant la société civile, des institutions religieuses et des mouvements de solidarité avec les Palestiniens ont participé à la conférence. Divers ateliers sur le développement de stratégies d’action ont eu lieu le deuxième jour.
Rapport du département d’État américain sur la question de savoir si Israël a violé le droit humanitaire international ou le droit américain
Le 10 mai, le département d’État des États-Unis a publié le rapport de son évaluation pour à déterminer si Israël a violé le droit humanitaire international ou le droit américain avec des armes fournies par les États-Unis. Cet examen avait été ordonné par le président américain Biden en février.
Le rapport conclut qu’il est « raisonnable d’estimer » qu’Israël a violé le droit humanitaire international dans sa conduite de guerre à Gaza et reconnaît qu’il y a « suffisamment d’incidents signalés pour susciter de sérieuses inquiétudes ». Alors que les Nations unies et les organisations humanitaires affirment que la majorité des personnes tuées sont des femmes et des enfants, Israël prétend que la moitié d’entre elles sont des combattants du Hamas. Le gouvernement américain a déclaré qu’il n’était pas en mesure de vérifier ces chiffres de manière indépendante.
« Compte tenu de la dépendance importante d’Israël à l’égard des articles de défense fabriqués aux États-Unis, il est raisonnable d’estimer que les articles de défense couverts par le mémorandum de sécurité nationale ont été utilisés par les forces de sécurité israéliennes depuis le 7 octobre dans des circonstances incompatibles avec ses obligations en matière de droit humanitaire international ou avec les meilleures pratiques établies pour atténuer les dommages causés aux civils », écrivent les responsables du rapport. Toutefois, les représentants du département d’État ont affirmé qu’il était « difficile d’évaluer ou de parvenir à des conclusions concluantes sur des incidents individuels ». Le rapport n’a trouvé « aucune indication qu’Israël a directement ciblé des civils », mais il « estime qu’Israël pourrait faire plus pour éviter les dommages aux civils ».
« Bien qu’Israël dispose des connaissances, de l’expérience et des outils nécessaires pour mettre en oeuvre les meilleures pratiques visant à atténuer les dommages causés aux civils dans le cadre de ses opérations militaires, les résultats sur le terrain, notamment le nombre élevé de victimes civiles, soulèvent des questions importantes quant à l’efficacité de leur utilisation par Israël dans tous les cas. »
Le sénateur américain Chris Van Hollen (démocrate du Maryland), membre influent de la commission sénatoriale des affaires étrangères, qui a été le fer de lance des efforts pour amener l’administration Biden à examiner de plus près les faits de guerre d’Israël, a déclaré : « Si cette conduite est conforme aux normes internationales, que Dieu nous vienne en aide. »
Le secrétaire d’État Antony Blinken a tenu le Hamas et les forces de résistance responsables de la mort de civils, d’hommes, de femmes et d’enfants non combattants par les forces d’occupation israéliennes, armées et équipées jusqu’aux dents d’armements américains. « Le rapport montre aussi clairement qu’il s’agit d’un environnement militaire incroyablement complexe. Vous avez un ennemi qui s’incorpore intentionnellement aux civils, se cachant sous et dans les écoles, les mosquées, les immeubles d’habitation, et qui tire sur les forces israéliennes depuis ces endroits », a déclaré le secrétaire d’État américain. « Le rapport conclut que, compte tenu de l’ensemble des préjudices subis par les enfants, les femmes et les hommes pris dans les tirs croisés du Hamas, il est raisonnable de conclure que, dans certains cas, Israël a agi d’une manière incompatible avec le droit humanitaire international.[…] En même temps, nous continuons d’examiner et d’enquêter sur chacun de ces incidents, mais il est essentiel qu’Israël fasse de même. »
De son côté, le conseiller en communication de la Maison-Blanche pour la sécurité nationale, John Kirby, a dit que la Maison-Blanche suivait de près les opérations militaires d’Israël à Rafah, et notamment la prise du point de passage vers l’Égypte. « Je n’irais pas jusqu’à dire que ce que nous avons vu au cours des dernières 24 heures évoque ou indique une invasion à grande échelle ou une opération terrestre majeure. Il semble qu’il s’agisse d’une opération localisée près du point de passage », a-t-il dit, ajoutant que la Maison-Blanche observait la situation « avec inquiétude ».
(Photos : AA, Quds, Palestine Chronicle)
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