7 mai 1968
La réorganisation des Internationalistes en un mouvement marxiste-léniniste de la jeunesse et des étudiants
Un événement décisif dans la vie politique du Canada
Le 7 mai 2024 est le 56e anniversaire de la réorganisation des Internationalistes en une organisation marxiste-léniniste de la jeunesse et des étudiants. Les Internationalistes, organisation précurseure du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), ont été fondés le 13 mars 1963 à Vancouver. La réorganisation des Internationalistes sous la direction de leur fondateur, le camarade Hardial Bains, qui s’est faite à Montréal du 7 au 25 mai 1968, a été un événement d’importance historique dans la vie politique du Canada. Elle marque un important jalon vers la création du PCC(M-L) en tant que parti de la classe ouvrière canadienne, un parti révolutionnaire capable de, et qui se consacre à, donner aux luttes de la classe ouvrière et du peuple la conscience et l’organisation dont ils ont besoin pour remporter la victoire.
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L’oeuvre des Internationalistes sous la direction du camarade Bains a résolu la question cruciale de « qui décide ? » telle qu’appliquée à l’organisation politique de la classe ouvrière et à son rôle dirigeant dans la société et au problème du rôle indispensable de la conscience et de l’organisation dans la mobilisation du peuple à la recherche de solutions aux problèmes clés de la société. À cette occasion, nous publions des extraits d’un article intitulé : « Porter une attention de premier ordre au besoin de conscience et d’organisation du peuple », dans lequel le camarade Bains explique l’héritage vivant des Internationalistes.
L’article traite de ce qui est essentiel aujourd’hui en raison des conditions qui règnent en cette période historique de transition au cours de laquelle les anciennes formes de gouvernement ont disparu et les nouvelles formes n’ont pas encore vu le jour. Ces vieilles formes concernaient le système de gouvernement appelé démocratie libérale qui a vu le jour après la guerre civile anglaise dans les années 1660 et qui a été perfectionné pour créer ce qu’on a appelé un système public pour le bien de tous qui garantissait « la paix, l’ordre et le bon gouvernement ». Ce système est entré au XXe siècle dans les rapports du capitalisme monopoliste d’État et est devenu ensuite, après la Deuxième Guerre mondiale, un outil pour les États-Unis dans leur lutte pour l’hégémonie mondiale. Depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1989-1991, l’équilibre établi entre deux superpuissances, les États-Unis et l’Union soviétique, a pris fin et les États-Unis ont cherché à s’imposer comme seule puissance hégémonique.
L’offensive antisociale néolibérale qu’elle a déclenchée avec ses alliés de l’OTAN et européens a été dévastatrice pour la classe ouvrière et les peuples partout, mais, comme le PCC(M-L) l’a toujours soutenu, la classe ouvrière est une classe qui a ses propres buts, son propre programme politique, sa propre conscience et sa propre organisation. Dans ces conditions, l’importance des principes de construction et de consolidation de l’organisation élaborés par le camarade Bains et incarnés dans le travail du PCC(M-L) ne saurait être sous-estimée. Sans eux, il n’est pas possible d’établir et d’atteindre les buts prosociaux de la classe ouvrière et du peuple. En élaborant et en se basant sur ces principes, les Internationalistes à leur époque se sont dotés de la capacité de répondre aux besoins de l’époque. De même aujourd’hui, les activistes du Parti doivent également se baser sur ces principes pour diriger la classe ouvrière à constituer la nation et à investir le peuple de la souveraineté. C’est ce qui est nécessaire aujourd’hui.
Le camarade Bains a écrit :
« En s’attaquant aux problèmes de la conscience et de l’organisation, les Internationalistes ont, entre autres, adopté le principe de travail collectif et responsabilité individuelle, le principe selon lequel chaque membre a le devoir non seulement d’appliquer les décisions prises collectivement mais aussi de participer aux prises de décisions. La participation aux prises de décisions est ainsi considérée non seulement comme un droit mais aussi comme un devoir. Cela place l’individu au centre de tous les développements et fait de l’organisation le moyen de les réaliser, établissant de ce fait un rapport dialectique entre l’individu et le collectif, entre la forme et le contenu.
« […] C’était une rupture historique avec l’établissement d’organisations sur la base des vieilles définitions, partant cette fois de définitions actuelles et modernes. Il devenait évident que les Internationalistes ne pouvaient progresser en tant qu’organisation politique que sur la base de l’unité politique et de l’initiative politique, comme cela s’est manifesté concrètement avec leur ligne d’action avec analyse et à la défense des objectifs immédiats et stratégiques. Ces objectifs étaient fixés en fonction des exigences nées des conditions d’alors, en fonction de l’harmonisation de l’intérêt général de la société avec les intérêts du collectif et de l’individu, attribuant le rôle déterminant aux masses. […]
« [Les Internationalistes] ont établi un cadre de travail qui permettait l’épanouissement de la parole et des actes de chacun dans la réalisation des tâches établies en fonction des conditions données. Cela voulait dire qu’il fallait constamment mobiliser dans les prises de décisions toutes celles et tous ceux qui poursuivaient les mêmes objectifs. Ils ont ainsi établi une façon moderne de faire les choses qui liait l’organisation au contenu, les paroles aux actes, l’individu à la responsabilité de s’assurer que rien ne passe sans être scruté par lui. Une organisation marxiste-léniniste véritablement révolutionnaire était créée par celles et ceux qui ne voulaient rien d’autre que la victoire de la classe ouvrière dans sa marche historique vers l’émancipation. Il s’est produit un changement qualitatif sur les plans de la conscience et de l’organisation, un changement répondant aux conditions concrètes et digne de membres de l’organisation d’avant-garde de la classe ouvrière.
« Les Internationalistes ont créé une autre forme concourant à l’objectif d’apporter conscience et organisation à la classe ouvrière, la forme de la démocratie de masse, que nous appelons aujourd’hui mobilisation politique de masse. C’est la méthode qui consiste à rechercher les opinions des masses dans le cours du travail comme responsabilité obligatoire envers l’activisme des masses. C’était la seule base solide pour réaliser toute tâche fixée pour la période. Le formalisme bourgeois, la méthode consistant à dépenser des millions de dollars en utilisant les moyens techniques les plus modernes pour semer la confusion, les rumeurs, les attaques personnelles, etc., était remplacé par un travail pour entraîner le peuple dans la discussion. Il fallait constamment, sans relâche et sans exception, poursuivre la discussion parmi le peuple sur ce qui devait être fait, quand et comment.
« Pour les Internationalistes, le travail et la mobilisation étaient deux catégories d’un seul tout interdépendantes l’une de l’autre et de tout le reste. C’était le même rapport que celui entre l’action et l’analyse. Le point de départ des Internationalistes était toujours le travail tel qu’exigé par les conditions concrètes données.
« En plus de la méthode de la démocratie de masse, les Internationalistes menaient un travail de mobilisation à plusieurs niveaux pour s’assurer que tous les problèmes à l’intérieur et à l’extérieur de l’organisation soient résolus sur la base de positions avancées, par la critique et l’autocritique et en accordant toujours la première place à l’unité. La lutte n’était jamais séparée de la tâche constante de renforcer l’unité ni de la réalisation des objectifs immédiats fixés pour la période ni au détriment de l’objectif stratégique. La lutte occupait la première place. Cela voulait dire mettre toute la conscience et l’organisation au service de la lutte de classe comme seul véritable moteur du développement dans la société. Comment mener la lutte de classe, contre qui et quand était pour les Internationalistes les questions les plus importantes. Ils s’y attaquaient avec tout le sérieux et toute l’ardeur exigés. C’est pour cette raison que tout le monde était appelé à participer aux prises de décisions non seulement en tant que droit leur appartenant mais aussi en tant que devoir que l’organisation exige d’eux. […]
« Enfin, les Internationalistes ont créé des forums internes et externes, privés et publics, pour la mobilisation du peuple. Pour asseoir l’organisation sur les principes du centralisme démocratique, ils devaient en tout temps offrir une ligne dirigeante aux masses pour s’assurer que leur niveau de conscience et d’organisation ne soit pas ravalé à celui de la bourgeoisie. […]
« Après moins de deux ans d’activité politique vigoureuse sur tous les fronts, de mai 1968 à mars 1970, les Internationalistes en vinrent à la conclusion que toutes les conditions matérielles et techniques étaient prêtes pour la fondation du Parti communiste. Le travail théorique et politique et l’organisation correspondante avaient préparé les conditions nécessaires à la fondation du PCC(M-L), laquelle fut proclamée lors d’une réunion publique à Montréal le 31 mars 1970.
« Cette méthode consistant à engager tout le monde dans les prises de décisions, qu’on a plus tard appelée méthode de mobilisation politique maximale, signifiait que tout le travail devait toujours être basé sur l’initiative des masses suivant les conditions concrètes de la période. Pour que la classe ouvrière puisse diriger tout le peuple dans la réalisation de sa mission historique de créer une société nouvelle, il faut reconnaître le droit mais aussi le devoir du peuple de prendre les décisions. »
(Site Web publié en 2016, Archives du Centre de ressources Hardial Bains (CRHB))
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