4 mai 1970
54e anniversaire de l’intervention meurtrière de la Garde nationale contre les étudiants de l’Université d’État de Kent, dans l’Ohio
Le 4 mai 1970, la Garde nationale a tué quatre étudiants à l’Université d’État de Kent dans l’Ohio et en a blessé huit autres lorsqu’elle a ouvert le feu sur une manifestation contre l’invasion américaine du Cambodge. Des milliers de manifestations ont eu lieu à travers les États-Unis, le Canada et dans d’autres pays au cours de ces jours qui ont suivi l’annonce de l’invasion du Cambodge le 29 avril 1970 par le chef de l’impérialisme américain de l’époque, Richard Nixon[1].
Dans les jours qui ont suivi, des millions de personnes, en particulier les jeunes et les étudiants qui étaient déjà en colère contre la guerre d’agression criminelle que les impérialistes américains menaient contre le peuple de Vietnam, se sont levés dans des manifestations puissantes.
Au Canada également, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue de Toronto, Montréal, Vancouver et d’autres villes du pays. Parmi elles, des contingents du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) nouvellement fondé qui, dès le début, a fermement soutenu la lutte héroïque anti-impérialiste des peuples de la péninsule indochinoise pour vaincre les agresseurs américains.
À l’Université d’État de Kent, les manifestations dénonçant l’agression américaine se poursuivaient depuis quatre jours. Le 2 mai, le bâtiment d’entraînement des officiers de réserve (ROTC) de l’université avait été incendié lors d’une manifestation. Les bâtiments du ROTC, les bureaux de recrutement, les installations de recherche militaire, entre autres, étaient régulièrement la cible d’attaques lors de manifestations étudiantes contre la guerre criminelle menée par les États-Unis dans la péninsule indochinoise. Les tirs de la Garde nationale à l’Université d’État de Kent et l’assassinat de deux étudiants noirs à l’Université d’État de Jackson, dans le Mississippi, dix jours plus tard, ont déclenché des vagues de manifestations encore plus puissantes contre la politique criminelle, réactionnaire et agressive des assassins impérialistes américains aux États-Unis et à l’étranger.
À cette occasion, le PCC(M-L) se joint une fois de plus au peuple des États-Unis pour dénoncer l’assassinat brutal de ces étudiants, ainsi que toutes les tentatives de réprimer les actions des étudiants et des professeurs et de leurs sympathisants aujourd’hui sur les campus universitaires contre les crimes odieux de génocide et de soutien à l’apartheid d’Israël. Ce sont les mêmes assassins impérialistes américains qui aujourd’hui financent et soutiennent de toutes parts les sionistes israéliens qui sont les responsables du massacre de l’Université d’État de Kent et qui ont mené la guerre criminelle d’agression dans la péninsule indochinoise. Aujourd’hui, ces assassins impérialistes continuent de militariser l’économie et poursuivent leur lutte pour l’hégémonie mondiale par des coups d’État et des guerres de destruction, tout en interdisant la liberté d’expression et de réunion au pays et à l’étranger.
La mort d’étudiants à l’Université d’État de Kent, ainsi que de nombreux révolutionnaires et militants noirs aux États-Unis pendant cette période aux mains de la classe dirigeante américaine, a clairement montré le caractère sauvage de la démocratie américaine qui ne tolère pas la participation du peuple à l’établissement d’une voie qui défend les droits de toutes et de tous. Comme c’est le cas des manifestations puissantes qui secouent les États-Unis et d’autres pays aujourd’hui, de même qu’au cours des guerres d’agression des États-Unis contre les peuples de la péninsule indochinoise, les puissantes manifestations ont montré l’opposition profonde du peuple aux guerres d’agression et de destruction et son aspiration à la paix, la liberté et la démocratie.
Il est tout à fait approprié qu’en commémorant le 54e anniversaire du massacre de l’Université d’État de Kent, les étudiants qui manifestent aujourd’hui maintiennent fermement leur revendication d’un cessez-le-feu à Gaza, de la fin de l’occupation des territoires palestiniens, de la fin des investissements dans l’apartheid israélien et l’armement d’Israël, entre autres choses. Aujourd’hui, les campements et les manifestations à travers les États-Unis, au Canada et ailleurs confirment une fois de plus que c’est la résistance qui donne naissance à la libération et non la puissance militaire, les lois et la désinformation de l’État. Les positions militantes prises par les étudiants, les jeunes, les professeurs et d’autres sections du peuple déjouent les plans de guerre criminels des impérialistes américains et des pays qui suivent une politique d’apaisement envers eux, y compris le Canada.
Les jeunes étudiants représentent le meilleur de ce à quoi le peuple donne naissance et leur objectif est d’éviter les désastres que la classe dirigeante réserve au peuple palestinien et aux peuples du monde.
Note
1. Après avoir assumé ses fonctions en janvier 1969, Nixon a non seulement poursuivi et intensifié la guerre au Vietnam, il a aussi intensifié la répression politique aux États-Unis, ce qui a amené l’historien américain Henry Steele Commager à écrire dans Look en juillet 1970 :
« Jamais depuis l’époque où le sénateur Joseph McCarthy avait quitté la scène politique, nous n’avons connu une offensive similaire à celle qui est menée actuellement contre l’exercice de la liberté en Amérique. Si la répression n’est pas encore aussi flagrante ou flamboyante qu’elle l’était pendant les années McCarthy, elle est à bien des égards plus envahissante et plus redoutable. L’exemple le plus notoire de cette répression a été l’assassinat des quatre étudiants de l’Université d’État de Kent qui manifestaient contre la décision de Nixon d’étendre la guerre en Asie du Sud-Est en envahissant le Cambodge neutre. »
Dans un article intitulé « 40 ans après la fin de la guerre du Vietnam », publié dans le numéro d’automne 2015 de The Veteran, Merle Ratner et Azadeh Shahshahani écrivent :
« Des millions d’Américains ont pris part à des activités contre la guerre dans les années 1960 et au début des années 1970. Avec les mouvements pour les droits civiques, ce militantisme a changé le corps politique de ce pays. Il a été plus difficile pour les administrations américaines de mener des guerres terrestres complètes jusqu’aux guerres du golfe Persique. Aujourd’hui, alors que les États-Unis mènent simultanément des guerres terrestres et des guerres par drones dans plusieurs pays, les leçons de la guerre du Vietnam sont attaquées comme jamais auparavant. »
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