Pour affirmer la souveraineté autochtone et défendre la Terre Mère
Tous avec les défenseurs de la terre à l’assemblée générale annuelle de RBC
Le 11 avril, une manifestation est organisée lors de l’assemblée générale annuelle de la Banque royale du Canada (RBC) à Etobicoke, dans l’ouest de Toronto. RBC et d’autres banques investissent massivement dans des projets comme le gazoduc Coastal GasLink (CGL), construit sur des terres non cédées des Wet’suwet’en sans leur consentement et imposé par la violence de l’État via la GRC. Les causes judiciaires auxquelles sont confrontés plusieurs défenseurs de la terre sont toujours devant les tribunaux.
Les organisateurs déclarent : « Les peuples autochtones, les membres des communautés touchées et les jeunes viennent à Etobicoke pour dire la vérité aux détenteurs du pouvoir. Joignez-vous à nous, au 644 Dixon Road, le 11 avril à 10 heures pour être solidaires avec les défenseurs aux premières lignes ! »
Le site web Fossil Free RBC explique l’implication de RBC dans le gazoduc CGL :
« Construit par TC Énergie, le gazoduc Coastal GasLink, d’une longueur de 670 km, est destiné à transporter le gaz obtenu par fracturation de Dawson Creek à Kitimat, en Colombie-Britannique, où il sera converti en gaz naturel liquéfié pour être exporté sur les marchés mondiaux. Malgré l’opposition sans équivoque des Wet’suwet’en au projet, le gazoduc traverse 22 000 kilomètres carrés du territoire non cédé de la nation. Il traverse également plus de 206 cours d’eau écologiquement sensibles. Le gazoduc est construit pour transporter 60 millions de mètres cubes par jour de gaz obtenu par fracturation, avec une capacité maximale de 140 millions de mètres cubes par jour. »
RBC fait partie des cinq banques commerciales (dont la Banque de Montréal, la Banque Scotia, la CIBC et la Banque TD) qui ont fourni au projet un fonds de roulement, y compris le cofinancement d’un prêt de 6,5 milliards de dollars. Estimé à l’origine à 6,6 milliards de dollars canadiens, le coût du projet, en date de février 2023, est passé à 14,5 milliards de dollars canadiens. Le gazoduc a été physiquement achevé à la fin de 2023. Des stations de compression le long du gazoduc et une installation de traitement et d’exportation à Kitimat doivent encore être terminées. RBC, la plus grande banque au Canada, investit aussi beaucoup dans TC Énergie.
Fossil Free RBC explique :
« RBC détient également plus de 85 millions d’actions de TC Énergie, ce qui représente environ 8,6 % de l’entreprise, soit une participation de plus de 1,03 milliard de dollars (à 58 dollars par action). RBC ne finance pas seulement TC Énergie, elle a investi fortement dans l’entreprise et est vulnérable aux aléas du gazoduc Coastal GasLink.
« En septembre 2021, RBC a rejoint la Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFANZ) – une coalition d’institutions financières engagées à accélérer la décarbonation de l’économie. Pourtant, entre janvier et octobre 2021, RBC a accordé aux entreprises de combustibles fossiles 23,9 milliards de dollars en prêts et en contrats de souscriptions et 51 milliards de dollars en investissements.
« Coastal GasLink va à l’encontre des engagements internationaux du Canada en matière de climat et de la législation de la Colombie-Britannique visant à endiguer la crise climatique. Le gazoduc devrait transporter jusqu’à cinq milliards de pieds cubes de gaz naturel liquéfié par jour. Lorsqu’il sera brûlé, ce gaz produira environ 266 000 tonnes de C02 par jour, ce qui équivaut aux émissions de C02 provenant de la combustion de plus de 136 000 tonnes de charbon, ou aux émissions de gaz à effet de serre produites par la conduite de plus de 59 000 véhicules de tourisme pendant un an.
[…]
« Les Wet’suwet’en ont réaffirmé leur utilisation des terres, leur occupation et leur système de gouvernance héréditaire et restent les détenteurs de titres avec l’autorité et la juridiction leur donnant le contrôle des terres non cédées où le gazoduc est actuellement construit. Le projet est contraire aux lois ‘anuc ‘nu’at’en (wet’suwet’en), fédérales et internationales, mais TC Énergie et Coastal GasLink ont refusé de se retirer.
« Coastal GasLink viole également le principe du consentement préalable, libre et éclairé (CPLE), protégé par la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), que le Canada a adoptée aux niveaux fédéral et provincial. Le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale a même appelé le gouvernement canadien à « cesser immédiatement la construction du gazoduc Coastal GasLink, et suspendre l’ensemble des permis et autorisations correspondants, sur les terres et territoires traditionnels et non cédés des Wet’suwet’en, jusqu’à ce que son consentement préalable, libre et éclairé ait été accordé, après des consultations pleinement et dûment conformes à son obligation à cet égard ».
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