1er janvier 2024
29e anniversaire de l’Initiative historique du PCC(M-L)
Que chacun prenne sa place dans ce combat historique en laissant le vieux monde derrière
Dans un an, nous célébrerons le 30e anniversaire du lancement du Projet historique d’édification nationale du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste). Ce projet historique a été présenté le 1er janvier 1995 par le camarade Hardial Bains, fondateur et dirigeant du PCC(M-L) jusqu’à son décès en 1997. Le projet est historique parce qu’il est en phase avec le virage historique, le tournant de l’histoire auquel nous assistons depuis 1984-85.
![]() Hardial Bains lance l’Initiative historique du PCC(M-L) à Ottawa, le 1er janvier 1995. |
De nombreuses questions importantes ont été abordées à l’époque et plus le temps passe, plus elles méritent notre attention. En 2024, nous les examinerons toutes, nous examinerons notre travail et nous prendrons des mesures concrètes pour le renforcer.
À cet égard, une question importante qui a été soulevée au moment du lancement de l’Initiative historique, et à laquelle nous n’avons cessé de nous intéresser chaque jour depuis, est la suivante : sur quelle base établit-on notre politique ? Le camarade Bains a rappelé que le Parti avait remporté d’importants succès avec la presse de parti et la presse sans parti, tant dans la définition de leur politique à chacune que dans l’élaboration des méthodes de consolidation. Ne devrions-nous pas établir un travail sur cette base, a-t-il demandé ? Nous voulons que Le Marxiste-Léniniste soit renforcé. Alors comment faire ? En élevant la conscience de la classe ouvrière, a-t-il répondu. Et comment élever la conscience de la classe ouvrière ? En ayant des rédacteurs et des diffuseurs dans la classe, en participant à toute la vie de la classe ouvrière, en recherchant des personnalités et des actions positives dans la classe ouvrière, etc.
« En terme de conception du monde, a dit le camarade Bains, il est très important de ne pas établir sa politique en se basant sur les aspects qui se désagrègent. Il faut l’établir sur ce qui s’intègre à l’aspect qui vous pousse de l’avant, sur ce qui converge avec l’aspect qui vous pousse de l’avant, en laissant derrière les aspects qui vous clouent au sol. »
Ce conseil est aussi valable aujourd’hui qu’il l’était à l’époque. Comme aujourd’hui, lorsque l’Initiative historique a été lancée, dans ces conditions, tout le monde savait qu’il y avait des difficultés. À l’époque, bon nombre de ces difficultés provenaient de l’euphorie que la bourgeoisie s’affairait à propager, à savoir que le communisme était fini et que le capitalisme avait triomphé. Aujourd’hui aussi, les difficultés sont nombreuses, même si l’euphorie de la bourgeoisie à propos du triomphe du capitalisme a depuis longtemps fait place au découragement total, alors qu’elle va de crise en crise, qu’elle a recours à des guerres de destruction été qu’elle commet des crimes en toute impunité, sur son propre territoire comme à l’étranger. Néanmoins, dans ces circonstances le camarade Bains avait souligné que même si nous subissons un sérieux revers, ce ne sera pas sur le plan politique, idéologique ou organisationnel à cause du travail accompli par le Parti durant cette période charnière. Et c’est toujours le cas aujourd’hui et le projet du Parti reste également le même.
Avant cela, le Parti avait pris 25 ans à établir sa ligne de marche depuis sa fondation, et même plus longtemps encore si l’on remonte au travail de l’organisation précurseur, Les Internationalistes, commencé en 1963. Si cela a pris autant de temps, c’est parce que des forces puissantes sont apparues, dont beaucoup étaient des personnalités plus grandes que nature. Nous étions censés trouver certaines de ces personnalités positives et les suivre, et d’autres négatives et les dénoncer. Dans le cours du travail, a dit le camarade Bains, nous avons découvert que cela créait une ombre qui ne nous était pas du tout utile. Ces personnalités ont créé de grandes difficultés pour tous ceux qui s’intéressent au mouvement communiste, parce que la ligne doit venir des conditions nationales et se dessiner très précisément sur des problèmes spécifiques qu’aborde une force organisée.
Dans ces circonstances, le Parti a défendu la position que la personnalité humaine doit être célébrée, et en aucun cas niée. Il n’a jamais dit quel livre chacun doit lire ou ne pas parce que cela revient à nier cette personnalité. Ce principe est important pour nous, et c’est pourquoi nous n’avons jamais interdit de livres, même si beaucoup lisent des livres pour y chercher la ligne de marche « correcte » et y trouver un réconfort. Nous établissons la ligne en portant attention à notre propre travail, a insisté le camarade Bains. Et c’est toujours le cas aujourd’hui.
Nous avons vu beaucoup de gens qui cherchent la ligne dans Le Marxiste-Léniniste. LML a ses propres problèmes et préoccupations. Il fait son propre travail pour identifier les préoccupations du Parti et de la classe, auxquelles il doit répondre à tout moment pour s’acquitter de la mission que le Parti lui a confiée. Lisez-le, mais ensuite les camarades et les amis doivent porter attention à leur travail. Le comité de rédaction de LML suit une logique précise et sait dans quelles circonstances LML dit ce qu’il dit. Mais si le lecteur ne connaît pas sa propre logique, ses propres circonstances, rien ne naîtra de cette lecture. L’organisation de base à laquelle on appartient doit être un organe de lutte de classe et les branches du Parti doivent s’occuper des problèmes très spécifiques auxquels elles sont confrontées. Les membres et les amis du Parti seront plus proches de la résolution de ces problèmes.
Aujourd’hui, dans notre Parti, personne n’a besoin d’aller dans les livres pour trouver la ligne du Parti. C’est dans le travail qu’on la trouve. « Quel est ce travail ?, a demandé le camarade Bains. Il se trouve là où le Parti a remporté des succès historiques, lesquels il faut transformer en victoire finale. Il a rappelé que ces fronts, vous les connaissez par coeur : la presse de masse de parti, la presse sans parti, la base technique, le travail des groupes de rédacteurs et de diffuseurs, briser le silence sur les conditions de vie et de travail de la classe ouvrière, le travail du mouvement pour les idées éclairées et à la défense des droits, etc. C’est beaucoup de travail et le Parti l’accomplit chaque année. Et chaque année, nous célébrons fièrement nos réalisations. Le camarade Bains a enjoint les camarades à être fiers de leur travail, parce que cela leur donne confiance. « Si l’on ne saisit pas fermement les succès remportés, ils peuvent se transformer en cauchemar. Nous avons vu à plusieurs endroits des gens essayer d’établir des programmes qui ne correspondent pas à leurs préoccupations concrètes. » Le camarade Bains a expliqué :
« Nous savons que beaucoup de choses vont se produire. Une guerre peut éclater ou quelque chose d’aussi grave peut se produire, mais notre plan ne changera pas. Nous aurons toujours à transformer en victoire les succès remportés sur les différents fronts. Qu’est-ce qui changera ? Si la guerre éclate demain, nous devrons accomplir le même travail dans les conditions de la guerre. Pensez-vous que la classe n’aura pas besoin de la presse de masse de parti dans les conditions de la guerre ? Qu’elle n’aura pas besoin de la presse sans parti ? Qu’il ne faudra plus défendre les minorités ? Je pense qu’il faudra défendre les droits plus que jamais si cela se produit.
« Il est absurde de penser qu’un changement de situation rendra notre plan inutile. Peut-être sous le communisme, mais si c’est le cas, nous changerons notre plan à ce moment-là. D’ici-là, nous ne pouvons pas changer notre plan. Le secret du succès des Internationalistes et du PCC(M-L) est qu’ils n’ont jamais changé leur plan. […] »
Il ne faut pas se laisser détourner par les feux d’artifice, a souligné le camarade Bains. « La situation peut changer, mais nous allons établir tout notre travail en fonction de ce qui fait avancer nos objectifs de classe. Comment allons-nous le faire ? Nous allons réussir si chacun joue son rôle. Le problème survient quand vous ne connaissez pas votre place. Si vous ne vous créez pas un espace, comment pourrez-vous vous tenir debout ?
« Créer sa place, c’est les neuf dixièmes du travail, a expliqué le camarade Bains. C’est souvent la grande difficulté dans notre travail, car plus souvent qu’autrement certains camarades pensent que la spontanéité est plus importante que le travail planifié. Ils pensent qu’il est plus facile de cueillir des baies à l’état sauvage que de les cultiver soi-même. C’est idiot, car la plupart des baies sauvages ne sont même pas comestibles. Certaines sont même toxiques. Les baies que vous cultivez selon un plan précis vous donneront ce que vous souhaitez. Au lieu de faire le travail planifié, d’exécuter le plan pour obtenir des résultats, certains se laissent aller à la spontanéité. La spontanéité en termes de programme d’action, l’anarchisme à la place de la théorie, le libéralisme organisationnel et l’indifférence — voilà la recette parfaite pour perturber le développement de la conscience et de l’organisation dans la classe. Il faut du temps pour résoudre les problèmes lorsqu’on essaie de mettre en oeuvre un plan. Si l’on a un plan et que l’on met au point des tactiques et des formes tactiques d’organisation en fonction de la classe sociale à laquelle on veut s’adresser, alors la destination se rapproche. »
« Seule une force organisée peut gagner. Les autres forces peuvent obtenir des résultats ici et là, mais elles finissent par disparaître. Quand nous parlons d’une force organisée, nous avons en tête une force qui comprend le génie de l’histoire. Par exemple, au Canada beaucoup de gens sympathisent avec le communisme, mais en même temps nous disent : ‘Vous ne pouvez pas gagner.’ Nous devons créer un climat où tout le monde dira que nous gagnons toujours. »
Pour gagner, il vaut mieux commencer par se battre sur son propre terrain plutôt que sur celui de l’ennemi, a souligné le camarade Bains. En effet, aujourd’hui, alors que les peuples du monde entier s’expriment en leur nom propre contre le régime d’apartheid israélien et contre le génocide que les sionistes commettent en Palestine, les élites dirigeantes ne peuvent pas se montrer aussi arrogantes. Nous devons définir notre propre point de départ et parler en notre nom, sans nous laisser prendre par les arguments irrationnels de la bourgeoisie qui cherche à piéger le peuple et l’empêcher de formuler l’alternative que les circonstances présentent.
« Notre méthode de travail doit être la suivante : tout en développant notre propre programme, nous devons avoir un focus et un point de convergence. Dans ce sens, des tactiques doivent être développées pour appeler les gens à se joindre à nous. Mais la victoire ne doit pas être laissée au hasard. C’est le secret de l’organisation. À chaque fois, il faut définir la victoire d’une manière concrète, réalisable et qui nous permette de mettre en oeuvre le plan d’ensemble. »
« Dans notre conception du monde, a dit le camarade Bains, nous ne pouvons pas accepter de limites. Lorsque vous établissez un programme pour vous-même au niveau local, quel que soit le travail que vous faites, vous devez avoir votre propre définition de la victoire. »
« Il est très important de comprendre que si l’on se bat sur le terrain de l’ennemi et sans les forces nécessaires, et si l’on donne une mauvaise définition de la victoire, l’échec est certain. Si vous donnez une définition concrète de la victoire, qui fait que la victoire est certaine, vous irez de victoire en victoire. »
Le thème que le PCC(M-L) a mis de l’avant pour 2023, Que chacun prenne sa place dans ce combat historique en laissant le vieux monde derrière ! guidera notre travail et, comme les jeunes l’ont établi pour 2024 : Fight to Win, Nous vaincrons !
Avec nos meilleurs voeux de réussite pour 2024, nous saluons notre travail, notre Parti, nos camarades et nos compagnons de route, ici et à l’étranger, et nous saluons l’année qui s’annonce !
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