2 novembre 2017
106e anniversaire de la Déclaration Balfour
Mettons fin à l’occupation sioniste des terres palestiniennes! Condamnons et arrêtons le génocide! Exigeons l’application du droit de retour des Palestiniens!
Le 2 novembre est le 106e anniversaire de la Déclaration Balfour, une lettre de 1917 envoyée par le secrétaire d’État britannique des Affaires étrangères à un éminent dirigeant sioniste britannique promettant une terre en Palestine pour la colonisation étrangère.
Cet acte criminel de l’empire britannique de « donner » la terre d’un autre peuple usurpé durant la Première Guerre mondiale pour la colonisation a créé les conditions pour toutes les atrocités qui allaient être commises contre les Palestiniens. Il a mené à la proclamation d’un État sioniste. Il est à l’origine du génocide actuel et de la saisie des terres palestiniennes.
En examinant le crime commis par les Britanniques, il est important de garder à l’esprit les objectifs et la stratégie géopolitique de l’empire britannique à l’époque. En 1921, le premier ministre Lloyd George et son secrétaire aux colonies, Winston Churchill, ont informé le dirigeant de la Fédération sioniste, Chaim Weizmann, que pour eux la Déclaration Balfour « a toujours signifié la création éventuel d’un État sioniste ». Pour s’assurer que la minorité sioniste ait l’avantage, Lloyd George a dit à Churchill : « Vous ne devez pas donner un gouvernement représentatif à la Palestine. » Le chercheur Nu’man Abd al-Wahid note : « Les nouveaux colons juifs européens devaient être la garde prétorienne de l’Égypte et plus particulièrement du canal de Suez. Ainsi dans les mots de Winston Churchill, les juifs européens seraient alors ‘particulièrement en harmonie avec les intérêts véritables de l’empire britannique’ plutôt que d’être des ‘résidents non assimilés dans tous les pays’ [1]. »
Il est important de garder à l’esprit le rôle joué par les gouvernements canadiens successifs dans l’édification de l’empire, le projet sioniste et ses agressions délibérées et ses guerres préventives. Pendant la Première Guerre mondiale, le gouvernement Borden, à la demande de Lloyd George, a facilité le recrutement en Ontario de David Ben-Gurion pour la « Légion juive », qui a marché sur Jérusalem avec la Force expéditionnaire égyptienne de l’armée britannique du général Edmund Allenby à peine cinq semaines plus tard, le 9 décembre 1917. On dit que le général Allenby s’est promené dans la vieille ville fortifiée et a déclaré : « Aujourd’hui, les croisades ont pris fin. »
En 1947-48, la participation du ministre canadien des Affaires étrangères, Lester B. Pearson, à la légalisation de l’occupation de la Palestine historique aux Nations unies lui a valu le titre ignominieux de « Balfour Canadien » et son rôle durant l’invasion tripartite de l’Égypte, l’occupation du canal de Suez et l’invasion de l’Égypte lui ont valu un prix pour le « maintien de la paix ». De plus, le 18 mai 1948, le conseil des ministres du Canada décidait de reporter le débat sur l’application de la Loi sur l’enrôlement à l’étranger à la Palestine pour faciliter le recrutement militaire des Canadiens dans la Haganah pour réprimer les Palestiniens.
La Haganah est une organisation paramilitaire juive qui a existé de 1920 à 1948 sous le mandat britannique de la Palestine. Elle continuerait à devenir le noyau des Forces de défense israéliennes (FDI). Il est mentionné qu’elle a été fondée sur la base de la légitime défense parce qu’on ne pouvait compter sur les Britanniques pour assurer la sécurité de la population juive. En pratique, elle faisait partie de l’appareil sioniste en Palestine qui coopérait avec les Britanniques lorsque cela servait les objectifs sionistes. Alors qu’il s’agissait au départ d’une organisation clandestine, elle s’est développée pour englober la quasi-totalité des jeunes et des adultes des colonies, ainsi que plusieurs milliers de membres de chacune des villes.
De 1936 à 1939, quand les Palestiniens se sont soulevés pour rejeter le mandat britannique, la Haganah s’est développée à partir d’une milice en un corps militaire. L’administration britannique n’a pas reconnu officiellement l’organisation, mais dans la pratique, les forces de sécurité britanniques ont coopéré avec elle en établissant des milices civiles dans le cadre de la répression de la révolte arabe.
La Haganah ne fonctionnait pas seulement en Palestine, elle avait des branches dans d’autres parties du monde, notamment aux États-Unis, en Pologne, en Allemagne, en Italie, en France et au Maroc. Elle a conclu des contrats d’armement pour faire venir des armes des États-Unis, d’Europe occidentale et de Tchécoslovaquie et a produit ses propres armes.
Au printemps 1947, le futur premier ministre israélien David Ben Gourion a commencé à diriger la politique générale de la Haganah. Le 26 mai 1948, à la suite de la Nakba, durant laquelle l’État sioniste d’Israël a été fondé par la dépossession du peuple palestinien, le gouvernement provisoire d’Israël décide de transformer la Haganah en une armée régulière de l’État, appelée « Le Zeva Haganah Yisrael » – les Forces de défense israéliennes.
Le jour de l’anniversaire de la Déclaration Balfour, que l’État d’Israël revendique comme « le jour de l’Indépendance », le gouvernement du Canada publie des déclarations qui protègent Israël et son appareil d’État colonialiste l’apartheid et le nettoyage ethnique des Palestiniens, tout en lui accordant une légitimité. C’est particulièrement inacceptable à l’occasion du 106e anniversaire de la déclaration Balfour, alors que le monde entier voit Israël commettre des crimes terribles contre le peuple palestinien, en le massacrant en masse au nom d’idéaux élevés. Tout soutien à Israël en conciliant avec ses prétentions de défendre de grands idéaux est inacceptable. Il est inacceptable de prétendre que le gouvernement veut fournir une aide humanitaire alors qu’il donne à Israël le feu vert pour perpétrer ses massacres. Les prises de position du gouvernement du Canada aident ceux qui permettent à Israël d’agir en toute impunité et l’encouragent à continuer de priver le peuple palestinien de ses droits fondamentaux à l’autodétermination et au retour d’où il a été déraciné, lui ou ses ancêtres, en 1948.
La catastrophe du peuple arabe palestinien en 1948 se poursuit entre les mains d’Israël, aidé par les États-Unis, avec les mêmes vieilles politiques et des lois établies par les Britanniques comme les lois de confiscation des terres, de la démolition de maisons, la détention « administrative », la déportation, la violence, la répression et la poursuite de l’expulsion d’environ 7,9 millions de Palestiniens qui se voient refuser leurs droits nationaux et humains fondamentaux, en particulier leur droit au retour et de vivre normalement dans leur patrie. Les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne et d’autres grandes puissances de la vieille Europe y contribuent activement. Cette catastrophe du peuple palestinien ne pourrait pas se poursuivre sans le soutien apporté à Israël par les États-Unis, la Grande-Bretagne et des pays comme le Canada.
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) condamne l’acte infâme connu sous le nom de Déclaration Balfour et les crimes qui continuent d’être perpétrés contre le peuple palestinien.
Note
1. Nu’man Abd al-Wahi, « The Empire’s Balfour Declaration and the Suez Canal », Churchill’s Karma, 20 décembre 2012.
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