13 août 1926
Anniversaire de naissance de Fidel Castro
Fidel est Fidel
Extraits du discours prononcé par le général d’armée Raul Castro Ruz, à cette époque premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba, lors d’un hommage posthume au commandant en chef Fidel Castro Ruz, sur la Place de la Révolution « Major-général Antonio Maceo Grajales », à Santiago de Cuba, le 3 décembre 2016.
[…]
Notre cher ami Bouteflika, le président algérien, avait parfaitement raison lorsqu’il affirmait que Fidel possédait la capacité extraordinaire de voyager dans le futur et de revenir pour l’expliquer. Le 26 juillet 1989, dans la ville de Camagüey, le commandant en chef avait prédit, deux ans à l’avance, la disparition de l’Union soviétique et du camp socialiste, assurant devant le monde que si ces circonstances venaient à se produire, Cuba continuerait de défendre les drapeaux du socialisme.
L’autorité de Fidel et ses liens profonds avec le peuple ont été déterminants dans la résistance héroïque du pays, dans les années dramatiques de la période spéciale, lorsque notre Produit intérieur brut a chuté de 34,8 %, que l’alimentation des Cubains s’est considérablement détériorée, que nous avons enduré des coupures de courant de 16 à 20 heures par jour et qu’une grande partie de notre industrie et des transports fut paralysée. Malgré tout, nous sommes parvenus à préserver la santé publique et l’éducation pour toute notre population.
Je me souviens des réunions du Parti dans les provinces : dans l’est de l’Île, à Holguin ; dans le centre à Santa Clara et dans l’ouest, dans la capitale de la République, La Havane, tenues en juillet 1994 pour discuter comment affronter avec davantage d’efficience et de cohésion les défis de la période spéciale, le durcissement du blocus impérialiste et les campagnes médiatiques destinées à répandre le désenchantement parmi les citoyens. De ses réunions, y compris celle de l’ouest qui fut présidée par Fidel, nous sommes tous sortis convaincus qu’avec la force et l’intelligence des masses unies en rangs serrés sous la conduite du Parti, il était possible et cela fut possible de transformer la période spéciale en une nouvelle bataille victorieuse dans l’histoire de la patrie.
Rares étaient à l’époque ceux qui dans le monde misaient sur notre capacité de résistance pour vaincre l’adversité et le renforcement du siège ennemi. Cependant, notre peuple, sous la conduite de Fidel, a donné une leçon inoubliable de fermeté et de loyauté aux principes de la Révolution.
En évoquant ces moments difficiles, il me paraît juste et pertinent de répéter ce que j’ai dit de Fidel le 26 juillet 1994, l’une des années les plus dures, à l’Île de la Jeunesse, il y a 22 ans, et je cite : « L’enfant le plus brillant de Cuba de ce siècle, celui qui nous a prouvé qu’il était possible de tenter la conquête de la Caserne Moncada ; qu’il était possible de transformer le revers en victoire », ce que nous avons réussi cinq ans, cinq mois et cinq jours plus tard, lors du glorieux 1er Janvier 1959, – ceci ajouté aux paroles que j’ai prononcées à cette occasion (Applaudissements).
Il nous a prouvé « qu’il était possible d’atteindre les côtes de Cuba à bord du yacht Granma, qu’il était possible de résister à l’ennemi, à la faim, à la pluie et au froid, et organiser une armée révolutionnaire dans la Sierra Maestra après la débâcle d’Alegria de Pio ; qu’il était possible de créer de nouveaux fronts de guérilla dans la province d’Oriente, avec les colonnes d’Almeida et la nôtre ; qu’il était possible de vaincre avec 300 fusils la grande offensive de plus de 10 000 soldats ». Une fois cette armée mise en déroute, le Che écrivit dans son journal de campagne que cette victoire avait brisé l’épine dorsale de l’armée de la tyrannie ; « qu’il était possible de rééditer l’épopée de Maceo et de Gomez en étendant la lutte à l’ouest de l’Île avec les colonnes du Che et de Camilo ; qu’il était possible de vaincre, avec le soutien de tout le peuple, la tyrannie de Batista appuyée par l’impérialisme nord-américain ».
« Celui qui nous a appris qu’il était possible de vaincre, en 72 heures », voire moins, « l’invasion mercenaire de Playa Giron tout en poursuivant la campagne destinée à éradiquer l’analphabétisme en un an », que nous avons parachevée en 1961.
« Qu’il était possible de proclamer le caractère socialiste de la Révolution à 90 miles de l’empire, alors que ses navires de guerre avançaient sur Cuba derrière les troupes de la brigade mercenaire ; qu’il était possible de maintenir fermement les principes inébranlables de notre souveraineté sans céder au chantage nucléaire des États-Unis pendant les journées de la Crise des missiles de 1962.
« Qu’il était possible d’envoyer de l’aide solidaire à d’autres peuples frères qui luttaient contre l’oppression coloniale, l’agression extérieure et le racisme.
« Qu’il était possible de vaincre les racistes sud-africains et préserver l’intégrité territoriale de l’Angola, forçant l’indépendance de la Namibie et assénant un rude coup au régime de l’apartheid.
« Qu’il était possible de transformer Cuba en une puissance médicale, de réduire la mortalité infantile au plus faible taux du Tiers monde, d’abord, et de l’autre monde riche ensuite, car sur ce continent, pour le moins, nous affichons un taux de mortalité d’enfants de moins d’un an inférieur à celui du Canada et des États-Unis eux-mêmes (Applaudissements), tout en élevant considérablement l’espérance de vie de notre population.
« Qu’il était possible de transformer Cuba en un grand pôle scientifique, avancer dans les domaines modernes et décisifs de l’ingénierie génétique et de la biotechnologie ; de nous insérer dans la chasse gardée du commerce international des produits pharmaceutiques ; de développer le tourisme en dépit du blocus nord-américain ; de construire des routes sur la mer pour faire de Cuba un archipel de plus en plus attractif et obtenir une source croissante de devises grâce à nos beautés naturelles.
« Qu’il est possible de résister, de survivre et de nous développer sans renoncer aux principes ni aux conquêtes du socialisme dans le monde unipolaire marqué par la toute-puissance des transnationales qui a émergé à la suite de l’effondrement du camp socialiste d’Europe et de la désintégration de l’Union soviétique.
« C’est possible, tel est l’enseignement permanent de Fidel. Il nous a montré que l’homme est capable de surmonter les conditions les plus dures s’il reste inébranlable dans sa volonté de vaincre, s’il fait une évaluation correcte de chaque situation sans renoncer à ses justes et nobles principes », fin de citation.
Ces paroles que j’ai prononcées voici plus de dix ans sur celui qui, après le désastre du premier combat à Alegria de Pio, dont nous fêterons après-demain le 60e anniversaire, n’a jamais perdu la foi en la victoire, et 13 jours plus tard, dans les montagnes de la Sierra Maestra, un 18 décembre de cette même année, après avoir réuni sept fusils et une poignée de combattants, s’exclama : « Maintenant, nous avons gagné la guerre ! » (Applaudissements et exclamations de : « Fidel, Fidel ! Ça c’est Fidel ! »).
C’est le Fidel invaincu qui nous convoque avec son exemple et avec la preuve que c’était possible, que c’est possible et que ce sera possible ! (Applaudissements et exclamations de « C’est possible ! »). Autrement dit, je répète qu’il a prouvé que c’était possible, que c’est possible et que ce sera possible de surmonter n’importe quel obstacle, menace, turbulence dans notre ferme effort pour construire le socialisme à Cuba ou, ce qui revient au même, préserver l’indépendance et la souveraineté de la patrie ! (Applaudissements).
(Sources : Granma)
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