Numéro 8
21 juillet 2023
La guerre par procuration des États-Unis/OTAN en Ukraine
Encore plus d’armes américaines pour l’Ukraine
Les États-Unis ont annoncé qu’ils vont fournir une aide supplémentaire en armes de 1,3 milliards de dollars à l’Ukraine, s’impliquant davantage dans la guerre en dépit des mises en garde répétées de la Russie. Le lot, annoncé le 19 juillet, comprend des systèmes de défense aériens et leurs munitions, des missiles anti-char, des drones et d’autres équipements militaires. Ils seront fournis par l’industrie américaine de l’armement. Les États-Unis ont fourni plus de 42 milliards de dollars en armes et en services militaires à l’Ukraine depuis que la Russie a lancé son opération militaire spéciale à la fin de février 2022.
Les États-Unis ont convoqué la 14e réunion du Groupe de contact sur la défense de l’Ukraine via téléconférence, le 18 juillet, après quoi le secrétaire américain de la Défense Lloyd Austin et le chef de l’état-major des armées des États-Unis Mark Milley ont tenu une conférence de presse où ils ont répété le narratif des États-Unis/OTAN qui n’a rien à voir avec la réalité. « Nous donnons suite au sommet très réussi de Vilnius la semaine dernière », a dit Mark Milley. « Maintenant, nous tous – nous voyons comment l’Ukraine avance et comment la Russie perd – les pertes de la Russie continuent d’augmenter », a-t-il ajouté, même si personne d’autre ne le voit. On rapporte qu’ils ont discuté de plans pour augmenter la production pour répondre aux besoins urgents de l’Ukraine en munitions et d’un « plan global de formation au combat » comprenant une coalition de 11 pays qui formeront les Ukrainiens pour piloter les avions de combat F-16 fabriqués aux États-Unis, coalition dirigée par le Danemark et les Pays-Bas, et dont fait partie le Canada. En outre, il a été annoncé que la Suède et la France ont signé des ententes bilatérales avec l’Ukraine pour l’acquisition de matériel de défense.
Le secrétaire américain de la Défense a dit que le fait que l’Ukraine « poursuit sa contre-offensive nous rappelle que la vraie guerre n’est pas sur papier ». Il poursuit : « La vraie guerre est imprévisible, elle est remplie de peur, de brouillard et de frictions. La guerre est brutale. Les conséquences de l’épreuve du combat sont graves en termes de personnes tuées, blessées, déplacées et réfugiées, et pourtant, en dépit du prix à payer, les Ukrainiens avancent en progression constante et résolue, menant des combats brutaux et sanglants pour reprendre possession de leur patrie. Comme nous l’avons dit publiquement il y a quelques semaines, cette offensive sera lente, elle sera difficile et le prix à payer sera élevé. Cette bataille continue alors que les Ukrainiens se battent dans des champs de mines et font face à toutes sortes d’obstacles et qu’une robuste force de réserve ukrainienne attend d’être lancée dans la bataille au meilleur moment et à l’endroit choisis par les Ukrainiens. […] En ce moment, ils ménagent leur force de frappe tout en avançant lentement, délibérément et fermement à travers tous ces champs de mines. »
Toutefois, des sources médiatiques européennes ont rapporté que des forces ukrainiennes avaient abandonné les chars d’assauts fournis par l’Europe dans les champs de mines et tenté de retourner à pied derrière leurs propres lignes. « C’est un combat difficile, a dit Mark Milley. C’est un combat qui est très dur. »
Répondant à une question au sujet du rôle que les avions de combat F-16 joueraient dans le conflit en Ukraine et du moment de leur livraison, le secrétaire de la Défense a dit que le fait de fournir ne serait-ce que dix F-16 coûterait à eux seuls 2 milliards de dollars US. « Les Russes, a-t-il dit, ont des centaines d’aéronefs de quatrième ou de cinquième génération. Si les Ukrainiens veulent être en mesure d’avoir un nombre égal d’aéronefs ou encore d’en avoir deux fois plus pour combattre les Russes, il leur en faudra un très grand nombre. Il faudra plusieurs années pour former les pilotes, entretenir les aéronefs, aller chercher un tel niveau d’appui financier. Nous parlons ici de plusieurs milliards de dollars de plus que ce qui a déjà été généré. »
La Russie met fin à l’accord sur l’exportation des céréales pour cause de sabotage et de non-respect des obligations
Le 17 juillet, le ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie a annoncé que la Russie a mis fin à sa participation à l’accord sur l’exportation des céréales, qui garantissait le passage en toute sécurité des cargaisons de céréales en provenance d’Ukraine par la mer Noire. Il cite le fait que les Nations unies n’ont pas rempli leurs obligations envers la Russie dans le cadre de l’accord. Le communiqué indique :
« Dans ces conditions de sabotage pur et simple de la mise en oeuvre des accords d’Istanbul, la poursuite de l’initiative de la mer Noire, qui ne justifiait pas sa vocation humanitaire, perd tout son sens.
« Conformément au paragraphe N de l’accord, la partie russe s’oppose à sa nouvelle prolongation, dont les parties turque et ukrainienne ont été officiellement informées aujourd’hui, et le Secrétariat de l’ONU en a également été informé. Cela signifie le retrait des garanties pour la sécurité de la navigation, la réduction du couloir humanitaire maritime, le rétablissement du régime d’une zone temporairement dangereuse dans le nord-ouest de la mer Noire et la dissolution du Centre de coordination conjointe à Istanbul. Sans la participation de la Russie, l’Initiative de la mer Noire cesse de fonctionner à partir du 18 juillet. »
Les Nations unies ont admis qu’elles ne pouvaient remplir aucune des obligations envers la Russie prévues par l’accord, comme la facilitation du transfert de l’ammoniac russe par le pipeline d’ammoniac Togliatti-Odessavers reliant la Russie, l’Ukraine et la Turquie ou la levée des restrictions imposées par l’UE et les États-Unis sur les exportations de produits agricoles et d’engrais russes. L’ammoniac russe est une matière première importante pour les producteurs d’engrais à base de nitrate du Maroc, de la Turquie, de l’Asie du Sud-Est et de l’Afrique, production dont les Nations unies affirment se préoccuper face aux pénuries alimentaires mondiales. La Russie a prolongé à deux reprises l’accord d’exportation, donnant à l’ONU la possibilité de respecter les termes de l’accord, mais en vain. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, n’a rien mentionné de tout cela lorsqu’il a dénoncé la résiliation de l’accord par la Russie et, au contraire, s’est lancé dans une diatribe contre la Russie.
Malgré les affirmations des États-Unis, de l’UE et de l’Ukraine selon lesquelles le retrait de la Russie constitue une arme alimentaire et prive les pays qui ont le plus besoin des céréales ukrainiennes, les faits parlent d’eux-mêmes. La déclaration de la Fédération de Russie souligne : « Au cours de l’Initiative de la mer Noire, un total de 32,8 millions de tonnes de marchandises ont été exportées, dont plus de 70 % (26,3 millions de tonnes) ont été envoyées vers des pays à revenu élevé et moyen supérieur, y compris l’UE. Les pays les plus pauvres, notamment l’Éthiopie, le Yémen, l’Afghanistan, le Soudan et la Somalie, ont représenté moins de 3 %, totalisant 922 092 tonnes. » La déclaration souligne que « les propriétaires d’une partie importante des terres arables ukrainiennes sont les sociétés occidentales Cargill, DuPont et [Bayer] ». Le ministère souligne également « D’autre part, les Européens, qui achètent de la nourriture ukrainienne à des prix cassés, la transforment ensuite dans leurs usines pour la revendre en tant que produits finis à haute valeur ajoutée. Les Occidentaux, en fait, gagnent deux fois — à la fois sur la vente et sur la transformation des céréales. De plus, les États-Unis et l’UE spéculent sur les prix, créant une pénurie artificielle de marchandises, et évincent les produits agricoles russes hors des marchés mondiaux en imposant des sanctions unilatérales illégales. »
La Russie a déclaré que ses céréales et ses produits agricoles continueraient d’être expédiés par d’autres voies et qu’elle ne reviendrait à l’accord sur l’exportation des céréales de la mer Noire que lorsque les États-Unis et l’Union européenne respecteront l’esprit et la lettre de l’accord et auront levé leurs restrictions sur les ventes et livraisons de produits agricoles et d’engrais russes.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky affirme que « l’Ukraine, l’ONU et la Turquie peuvent ensemble assurer le fonctionnement d’un corridor alimentaire et l’inspection des navires ». Il a proposé des itinéraires de transit qui respectent les eaux territoriales de plusieurs pays riverains de la mer Noire. La Turquie a rejeté la proposition de l’Ukraine d’escorter les navires de transport de céréales.
Cinq pays d’Europe centrale, qui ont été confrontés à des manifestations de masse des agriculteurs producteurs de céréales dans leurs pays après que les céréales ukrainiennes aient inondé leurs marchés intérieurs, ont demandé conjointement à l’UE de prolonger l’interdiction des importations agricoles ukrainiennes au-delà de la date d’expiration initiale du 15 septembre. Le 2 mai, à la suite des protestations des agriculteurs dans ces pays, la Commission européenne a mis en place une interdiction d’un mois sur le blé, le maïs, le colza et les graines de tournesol afin de « réduire les goulets d’étranglement logistiques » liés à ces produits dans les cinq pays. L’interdiction a été prolongée le 5 juin et doit expirer le 15 septembre. En échange, la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie se sont engagées à annuler leurs limites unilatérales sur ces produits et d’autres produits en provenance d’Ukraine. Elles sont toujours obligées de transporter ces produits ailleurs.
Toutes les tentatives de blâmer la Russie pour les pénuries alimentaires en Europe et pour l’aide alimentaire qui ne parvient pas aux pays africains dans le besoin sont frauduleuses et intéressées et visent à camoufler le rôle des conglomérats comme Cargill, DuPont et Bayer et le rôle que jouent les États-Unis et l’Europe en Ukraine.
La contre-offensive ukrainienne échoue
Deux brigades mécanisées censées représenter une « capacité de haut niveau de l’OTAN » ont été déployées début juin pour vaincre les forces russes avant le sommet de l’OTAN à Vilnius, mais elles ont complètement échoué, selon Scott Ritter, ancien inspecteur en désarmement de l’ONU et expert en renseignement des Marines américains. Équipés de chars et de véhicules de combat d’infanterie occidentaux modernes, soutenus par l’artillerie occidentale, et utilisant des tactiques spécifiques à l’OTAN façonnées par les renseignements et la planification opérationnelle de l’OTAN, la contre-offensive a donné des images de véhicules de combat d’infanterie américains M-2 Bradley et de chars allemands Leopard 2A6 « abandonnés et en flammes dans la steppe ukrainienne ». La dure réalité de l’échec de la défaite stratégique de la Russie commence à se faire sentir, écrit Ritter.
Selon l’auteur, « la dure vérité concernant la futilité de ses grands desseins — la défaite stratégique de la Russie — commence à s’imposer ». Il poursuit :
« La réalité, cependant, est que l’Ukraine n’allait jamais atteindre son objectif déclaré de percer les défenses russes pour couper le pont terrestre reliant la Crimée à la Russie proprement dite. Les partisans occidentaux de l’Ukraine n’ont fait qu’une bouchée de cet objectif pour inciter les Ukrainiens à commettre l’équivalent d’un suicide collectif afin d’infliger aux défenseurs russes des pertes tout aussi prohibitives.
« Les Occidentaux espéraient que la Russie serait démoralisée par ces pertes et accepterait une fin négociée du conflit dans des conditions acceptables pour l’Ukraine et ses alliés occidentaux.
« Jusqu’à présent, l’Ukraine et ses alliés occidentaux ont échoué. »
Scott Ritter attribue cet échec à deux facteurs : « D’une part, la piètre opinion que l’Ukraine et ses alliés de l’OTAN avaient des capacités de combat de l’armée russe, et en particulier des forces déployées dans la région de Zaporozhye, et d’autre part, les attentes irréalistes placées dans la formation et l’équipement de l’OTAN fournis aux forces ukrainiennes chargées de percer les défenses russes. »
Il explique que « l’endroit choisi par l’OTAN et les services de renseignement ukrainiens comme le ‘point faible’ du système défensif russe a été conçu par le plus grand spécialiste russe du combat défensif et placé sous son commandement direct ». Il s’agit du colonel général Alexander Romanchuk, l’homme qui est responsable de la conception de la doctrine défensive moderne de la Russie ».
Il écrit : « En avril 2023, Romanchuk, qui était alors recteur de l’Académie des armes combinées des forces armées de la Fédération de Russie (l’équivalent du Command and General Staff College de l’armée américaine à Fort Leavenworth), a cosigné un article intitulé ‘Perspectives d’amélioration de l’efficacité des opérations défensives de l’armée’.
« Dans cet article, M. Romanchuk note que la mission principale d’une force défensive ‘est de neutraliser l’initiative de l’ennemi qui avance, c’est-à-dire de le mettre dans l’impossibilité de continuer à avancer avec des forces déployées’. En fin de compte, cela vous permet de réduire son activité et de prendre l’initiative en passant à une contre-offensive décisive pour vaincre l’ennemi avec des groupes de choc. »
Selon Scott Ritter, « l’OTAN et l’Ukraine ont fait le pari que la Russie n’avait pas la capacité militaire de mettre en oeuvre avec succès sa propre doctrine militaire, estimant que les états-majors russes ne disposaient pas des communications nécessaires pour coordonner les opérations complexes nécessaires à la mise en oeuvre de cette doctrine, et que les forces russes – en particulier celles qui avaient été récemment mobilisées – manquaient à la fois de l’entraînement et du moral nécessaires pour bien se comporter dans des conditions de combat stressantes.
« Ils se sont trompés sur ces deux points », fait-il remarquer.
« Des ‘experts’ américains comme Mark Hertling, un général de l’armée américaine à la retraite, pensaient que la combinaison d’équipements militaires occidentaux avancés et de tactiques supérieures de type OTAN ‘permettrait aux nouvelles équipes d’armes combinées de l’Ukraine de mener des manoeuvres à haute cadence’ capables de submerger les défenseurs russes en Ukraine.
« Il s’est trompé.
« Hertling et ses collègues de l’OTAN en service actif auraient bien fait d’écouter les paroles du général Christopher Cavoli, commandant suprême des forces alliées en Europe de l’OTAN, lorsqu’il s’est exprimé lors d’une conférence suédoise sur la défense en janvier dernier. ‘L’ampleur de cette guerre [c’est-à-dire le conflit russo-ukrainien] est disproportionnée par rapport à toutes nos réflexions récentes’, a déclaré M. Cavoli.
« Il ressort de cette révélation que l’OTAN n’est ni formée ni équipée pour mener le type de combat qu’elle demande à l’Ukraine de mener contre la Russie. »
L’auteur poursuit en faisant remarquer que « l’OTAN n’a pas la capacité, tant en termes d’équipement que de doctrine, de vaincre avec succès la Russie dans une confrontation force contre force, en particulier lorsque la Russie joue sur sa force doctrinale (opérations défensives) tandis que l’OTAN cherche à faire quelque chose (un assaut contre des défenses préparées) qu’elle n’a pas l’expérience de faire.
« En outre, l’OTAN et le haut commandement ukrainien ont jeté les brigades ukrainiennes dans les dents de la scie à chaîne défensive russe sans appui-feu adéquat, ce qui signifie que les Russes étaient libres de maximiser leur supériorité en matière d’artillerie et de puissance aérienne pour neutraliser et détruire les forces d’attaque ukrainiennes avant qu’elles ne puissent générer l’élan attendu d’une ‘manoeuvre à haute cadence’.
« Le résultat final : La réalité russe l’a emporté sur la théorie de l’OTAN sur le champ de bataille, et c’est l’armée ukrainienne qui, une fois de plus, a payé le plus lourd tribut. En outre, il n’y a aucune raison de croire que cette situation changera bientôt, voire jamais, ce qui n’augure rien de bon pour l’avenir de l’Ukraine et de l’OTAN. »
L’article complet est disponible sur Sputnik International, 10 juin 2023.
Mépris des États-Unis pour les êtres humains et l’état de droit
Destruction du stock d’armes chimiques des États-Unis et envoi d’armes à sous-munitions à l’Ukraine
Le 7 juillet, le président des États-Unis annonce par voie de communiqué sur le site Web de la Maison-Blanche : « Aujourd’hui, je suis fier d’annoncer que les États-Unis ont détruit en toute sécurité la dernière munition de ce stock, ce qui nous rapproche d’un monde libéré des horreurs des armes chimiques La Russie et la Syrie devraient se remettre en conformité avec la Convention sur les armes chimiques (CAC) et admettre leurs programmes non déclarés, qui ont été utilisés pour commettre des atrocités et des attaques éhontées. »
L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) déclare sur son site Web : « La dernière munition chimique du stock déclaré [souligné par l’auteur] d’armes chimiques des États-Unis d’Amérique a été détruite de manière irréversible conformément à la CAC le vendredi 7 juillet 2023 à l’usine pilote de destruction d’agents chimiques de Blue Grass dans le Kentucky. »
Le même jour, lors d’une entrevue exclusive avec Fareed Zakaria sur le réseau CNN, Joe Biden a défendu sa décision d’envoyer à l’Ukraine des armes à sous-munitions interdites par la Convention sur les armes à sous-munitions. Le texte de la Convention a été adopté par 108 États le 30 mai 2008 et a été signé par 94 États les 3 et 4 décembre 2008. Les États-Unis et l’Ukraine n’en font pas partie. « C’était une décision très difficile de ma part. Et au fait, j’en ai discuté avec nos alliés, j’en ai discuté avec nos amis sur la Colline », a déclaré Joe Biden, ajoutant : « Les Ukrainiens sont à court de munitions. »
CNN indique que « les armes à sous-munitions que les États-Unis enverront en Ukraine seront compatibles avec les obusiers de 155 mm fournis par les États-Unis ». Ni Joe Biden, ni Fareed Zakaria, ni CNN n’ont jugé bon d’indiquer que l’exportation de ces armes est interdite par l’Omnibus Appropriations Act, 2009 (P.L. 111-8) et donc, que le président viole la loi.
Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que le Canada continuerait de militer fermement pour que les bombes à sous-munitions « ne soient jamais utilisées ». Il s’est empressé d’ajouter qu’il « comprenait que des pays envoient autant de munitions que possible à Kiev ».
Pour les armes chimiques, il est bien question du stock que les États-Unis veulent bien déclarer. Personne ne questionne s’il y a un stock non déclaré sur des sites clandestins ou dans des pays étrangers. N’oublions pas que les États-Unis ont un lourd passé d’utilisation d’armes chimiques, dont l’agent orange, lors de la guerre du Vietnam entre 1961 et 1971.
Rappelons-nous aussi que les États-Unis ont inondé le Vietnam, le Laos et le Cambodge d’armes à sous-munitions durant leur guerre d’agression. Quatre-vingts millions des 260 millions de bombes à sous-munitions déversées sur le Laos entre 1964 et 1973 n’ont pas explosé. Des milliers de personnes sont blessées ou tuées annuellement dans ces pays.
Tout cela a eu lieu à quelques jours du sommet de l’OTAN les 11 et 12 juillet à Vilnius en Lituanie. Les plus grands fauteurs de guerre espèrent s’en sauver en condamnant les autres afin de détourner l’attention de leurs propres crimes de guerre et de leurs crimes contre l’humanité.
Le tortionnaire en chef dénonce le recours à la torture
Le 26 juin, Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, le secrétaire d’État des États-Unis, Antony Blinken, a déclaré que les États-Unis « réaffirment leur condamnation de la torture, quel que soit le lieu ou le moment où elle est pratiquée, et sont solidaires des victimes et des survivants de la torture dans le monde entier. L’interdiction absolue de la torture est un droit de la personne inscrit dans le droit américain et international. Nous reconnaissons le courage, l’humanité et la dignité des survivants de la torture dans le monde entier. »
Douze jours plus tôt, le 14 juin, la rapporteure spéciale des Nations unies a rendu compte de sa visite technique aux États-Unis et dans le centre de détention de la base navale américaine de la baie de Guantanamo, à Cuba. Ce territoire appartient légitimement à Cuba, mais il sert de centre d’opérations secrètes et de centre de torture où les États-Unis prétendent pouvoir faire ce qu’ils veulent parce que le droit américain ne s’applique pas. La visite comprenait trois volets : les droits des victimes du terrorisme, les droits des détenus de la baie de Guantanamo et les droits des anciens détenus.
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